L’obésité, à l’état de pandémie
En un quart de siècle, l’obésité est devenue la première épidémie non infectieuse au monde. Elle est reconnue par l’OMS comme une maladie chronique. Et est difficilement réversible.

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Les statistiques de l’obésité
Ce ne sont plus les États-Unis mais le Mexique, qui détient aujourd’hui le plus fort pourcentage de population obèse au monde : 34% des mexicains. Parmi les explications, les sodas y sont moins chers que l’eau.
Hormis le cas du Vietnam, l’obésité n’épargne plus un coin de la planète : en Chine, l’engouement de la jeunesse pour la junk food à l’occidentale fait exploser l’obésité jusque dans les campagnes. En Polynésie, se nourrir de poisson « cru » tient de la carte postale.
Au sein de l’OCDE, un adulte sur deux est obèse : et un enfant sur six (rapport 2017). En tête, le Mexique et les USA, puis la Nouvelle-Zélande et la Hongrie. Si le phénomène touche moins le Japon, il s’y cumule avec une tendance génétique à avoir du diabète.

En France, au total, 54 % des hommes et 44 % des femmes sont en surpoids ou bien en obésité, dont 17% d’adultes, soit 10 millions de personnes, souffrent d’obésité (source : ameli.fr). Une situation devenue stable depuis une dizaine d’années, mais qui ne s’améliore pas non plus.
L’IMC, la mesure du poids de santé, du surpoids et de l’obésité
L’Organisation Mondiale de la Santé définit l’obésité comme « un excès de masse grasse qui entraîne des conséquences néfastes pour la santé ». La masse grasse ou tissu adipeux, par opposition à la masse maigre, celle-ci composée du poids des muscles, des organes et des viscères.
L’obésité se mesure par l’Indice de Masse Corporelle : le rapport entre la taille et le poids. Le poids (en kilos) se divise par la taille au carré (en mètres) : l’IMC d’un individu mesurant 1m60 pour 55 kilos est de 55 divisé par 2, 56, soit 21, 58. S’il pèse 90 kilos, son IMC est de 90 divisé par 2,56, soit 35, 15.
L’IMC permet à l’adulte de 18 à 65 ans de connaître son poids de santé : entre 20 et 25, il est à un poids de santé. Entre 25 et 30, il est en surpoids. Au-delà, il est en obésité modérée (entre 30 et 35), sévère (35-40) ou morbide ( + 40).
Une prédisposition à nombre de pathologies graves
Chaque année, trois millions de personnes décèdent prématurément d’obésité. L’excès de masse grasse est nocif pour le cœur, les articulations, prédispose au diabète et à certains cancers. Liste non- exhaustive, avec effets de cumul.
L’obésité représente un risque cardiaque majeur : hypertension, athérosclérose qui est la première cause de mortalité au monde (infarctus du myocarde, thrombose, AVC), hypercholestérolémie.
L’obésité est facteur d’arthrose, due à l’usure du squelette et des articulations. Les personnes en situation d’obésité ont très souvent des problèmes de hanches.
Parmi les complications très classiques, le diabète de type 2 et le problème de l’insulino-résistance, et les apnées du sommeil, celles-ci représentant des phases de non-oxygénation de l’organisme, avec de graves conséquences cardiaques.
L’obésité expose également à certains cancers : de l’œsophage, de l’estomac, du pancréas, des voies biliaires, du côlon, du rectum, du sein, de l’endomètre, de l’ovaire, du rein et la moelle osseuse (évaluation du CIRC, Centre international de recherche contre le cancer, juillet 2016).
Plus qu’un déséquilibre de la balance énergétique.
En soi, l’obésité est une question du niveau de classe de CP : un apport en calories trop important au regard de la dépense énergétique. Il suffirait de moins manger pour ne plus stocker.
Mais le mode de vie transforme la simple soustraction en équation plus complexe : la malbouffe, la sédentarité, le rôle comportemental associé à l’alimentation.
Au chapitre de la malbouffe, l’omniprésence de sucre, graisses saturées et de sel dans l’alimentation industrielle. Faites le tour d’un supermarché : les rayons des viennoiseries et biscuits apéritifs sont des « trans », soit les pires des graisses saturées, ceux des soupes en conserve des cocktails de sel et de sucre, les conserves ont du sucre ajouté, les jus de fruit et boissons gazeuses sont aussi du sucre, les crèmes glacées aussi.
Si certaines pathologies telles que l’hypothyroïdie et une prédisposition génétique font prendre du poids, l’obésité est essentiellement civilisationnelle.
A cela s’ajoute l’image dégradée de soi. Une image largement véhiculée par la société : le gros est celui qui se laisse aller, est paresseux ou veule, et qui coûte même cher en kérosène quand il prend l’avion.
L’habitude, la seconde nature de l’homme
La préoccupation vient aussi du fait que l’obésité affecte désormais les enfants. Or, un enfant apprend par imitation, et les habitudes se prennent de bonne heure : si vous lui donnez l’habitude de faire du sport ou des promenades en plein air plutôt que de rester devant la télévision de boire de l’eau au lieu de sucre liquide, de manger sain en apprenant les aliments, il saura ensuite poursuivre et apprécier ces habitudes.

Un exemple tout simple : lorsque vous ne mangez aucun aliment sucré pendant un certain temps, toutes les tentations prêtes à être consommées vous paraîtront beaucoup trop sucrées pour être agréables.
Facile à dire : en finir avec l’obésité revient à rééquilibrer son existence. Elle se fait toujours avec un suivi médical, souvent accompagné de cures en établissements. A l’issue de la cure, la rupture avec les mauvaises habitudes est un travail sur le long terme, avant de se libérer de ce qui vous emprisonne.
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