En reléguant le soutien-gorge au fin fond du dressing, les adeptes du No Bra fascinent autant qu’elles intriguent. Car ce phénomène étiqueté féministe cache finalement une réalité bien plus complexe. Entre recherche de confort, acceptation de soi et santé de la poitrine, nombre d’arguments plaident en faveur des seins libres. Comment ce courant a-t-il vu le jour ? Pourquoi certaines femmes militent-elles pour le « free the boobies » ? Décryptons ensemble les dessous de ce mouvement.

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No Bra : définition
Au sens littéral du terme, « no bra » signifie tout simplement « pas de soutien-gorge ». Le courant No Bra désigne donc le choix délibéré de ne plus porter ce sous-vêtement au quotidien.
No Bra, tendance ou révélation ?
Contrairement aux apparences, le mouvement No Bra ne relève pas d’une lubie passagère. Les années 1960 ont déjà connu un rejet massif du soutien-gorge, symbole de la libération de la femme. Cette tendance perdure dans les années 1990, où des stars comme Madonna ou Kate Moss laissent deviner leurs seins sous leurs vêtements transparents.
Une pratique certes majoritairement réservée aux fashion tits, dont les petites mensurations reflètent la seule poitrine suffisamment « acceptable » pour être dévoilée.
No Bra sur Instagram
Depuis 2018 avec le lancement du No Bra Challenge, le mouvement des seins libres suscite un réel engouement sur les réseaux sociaux, notamment Youtube, Twitter et Instagram. Encouragées par des égéries comme Rihanna ou Lady Gaga, les femmes s’affranchissent du soutien-gorge et expriment sans conteste leur liberté retrouvée – indépendamment de la taille de leurs bonnets.
Parmi les hashtags les plus populaires, citons #nobra, #braless ou #freetheniples (libération des mamelons).
No Bra et confinement
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : d’après le sondage IFOP de juin 2020, les « No Bra » représentent aujourd’hui 7 % de la gent féminine, contre 3 % avant le confinement. Un constat d’autant plus probant chez les moins de 25 ans : 18 % d’entre elles déclarent ne jamais porter de soutien-gorge, contre 4 % auparavant !
Ce revirement signe une volonté de se libérer des carcans de la société et de se sentir bien chez soi, dans un contexte où la pression sociale et le regard des autres perdent toute leur importance.
Le No Bra en France
Simple effet feu de paille ? Pas forcément.
À l’heure du retour au travail, les femmes ayant goûté au No Bra ne semblent plus vouloir y renoncer. Toutefois, la situation en France reste encore timide : dans les pays scandinaves, ce sont près de 95% des femmes qui délaissent quotidiennement le soutien-gorge.
Pourquoi le No Bra ? 6 raisons d’essayer !
Le confort
Des baleines qui rentrent dans les côtes ou des marques rouges en fin de journée : soutien-gorge ne rime pas toujours avec confort. Et honnêtement, on s’empresse bien souvent de le retirer une fois à la maison ! Alors, pourquoi s’obliger à souffrir la torture quand on peut s’en passer ? Un argument qui fait mouche chez 53 % des « seins libres ».
Les économies
Bien entendu, devenir « No Bra » devrait soulager votre porte-monnaie : comptez une trentaine d’euros pour un soutien-gorge moyen. Des prix qui s’envolent rapidement sur une gamme premium !
L’écologie
En employant différentes fibres comme le coton, le polyamide ou le synthétique, la lingerie génère une pollution de l’environnement. Laisser respirer sa poitrine en même temps que la planète, quelle aubaine !
L’amour de soi
Tombante, volumineuse, trop molle : un peu d’indulgence avec votre poitrine ! Le No Bra marque aussi la désacralisation du sein « modèle » dicté par la société, et le retour à la pluralité des morphologies. Assumer et aimer son corps tel qu’il est, sans complexe.

Le non à l’hypersexualisation
Le sein pâtit d’une connotation sexuelle difficile à gommer. Si un homme torse nu sous son tee-shirt ne choque plus personne, une femme sans soutien-gorge évoque trop souvent la fille facile aux mœurs légères.
Le No Bra tente ainsi de redéfinir la place de la femme en lui redonnant pleine possession de son corps.
La santé des seins
Après plusieurs mois sans soutien-gorge, les femmes jugent leur poitrine plus ferme. Selon le professeur Jean-Denis Rouillon du CHU de Besançon, ce résultat paradoxal au premier abord proviendrait du renforcement naturel des ligaments de Cooper, responsables du bon maintien des seins.
Par ailleurs, d’autres effets bénéfiques sont avancés :
- réduction des maux de dos,
- meilleure circulation lymphatique et sanguine,
- ralentissement du vieillissement des tissus…
Des postulats nécessitant encore d’être étayés par la science.
Comment passer au No Bra ?
Avis aux détracteurs, le No Bra ne résonne pas comme une injonction à jeter le soutien-gorge, mais comme une liberté de le porter ou non. Vous souhaitez vous lancer mais l’anxiété du qu’en dira-t-on vous tenaille ? Voici quelques conseils pour bien vivre votre transition.
No Bra chez soi
Essayez tout d’abord de ne plus porter votre soutien-gorge à la maison. Commencez progressivement durant quelques heures par jour, jusqu’à vous sentir à l’aise avec vos mouvements.
Une fois cette étape franchie, place au grand saut : le monde extérieur. Pourquoi ne pas débuter pendant l’hiver sous un gros pull, ou en vacances sur un mode décontracté ?
No Bra au travail
La sphère professionnelle perçoit parfois dans cette révolution une forme d’incorrection. Pourtant, rien au niveau légal ne vous oblige à porter des sous-vêtements, tant que votre tenue reste dans le cadre de la décence – veillez simplement à éviter le chemisier transparent !
Pour les milieux plus réticents, optez pour le compromis Slow Bra : des soutiens-gorge sans armatures discrets et confortables. Des cache-tétons dissimuleront également des pointes trop proéminentes.
No Bra et sport
Tout est question de confort personnel et d’habitude. Certaines fortes poitrines ne supporteront pas de subir des soubresauts durant l’exercice. Mais si vous préférez mettre la brassière de côté, envisagez plutôt le port de débardeurs resserrés pour être maintenue… en toute liberté !
Pour en savoir plus
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