Máxima Acuña, une paysanne péruvienne illettrée tient tête aux multinationales !
Máxima Acuña a décidé de ne pas se laisser faire malgré les menaces, les coups et les tentatives musclées d’intimidation. Dans un pays où l’appropriation des terres par les puissants capitalistes est monnaie courante, une femme courageuse a décidé de se lever contre ces pratiques inacceptables !

Máxima et sa famille vivent depuis plus de 20 ans sur des terres du nord du Pérou, dans la région de Cajamarca, qu’ils ont acheté de façon tout à fait légale en 1994. A cette époque-là ils s’imaginaient y vivre heureux, de leur petite production, sans rien demander à personne. Mais c’était sans compter, le riche sous-sol minier découvert par des multinationales avares de nouveaux profits…
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Cuivre, or, argent sont sous les pieds de Máxima et des autres habitants de la région. Newmont mining et Yanacocha, deux entreprises intéressées par ces ressources se lancent dans l’achat des terres de tous les paysans de la région. Ils rachètent presque tout, sauf les parcelles de Máxima qui leur tient tête et ne veut pas vendre ses biens. Ces terres représentent sont revenus, le moyen pour sa famille de subsister, mais c’est aussi de l’eau potable pour toute la vallée, car il y a des lacs sur ses terres qui alimentent les habitants en aval.
En 2011, la police et la milice pénètrent dans la propriété de la famille de Máxima et les violentent (Maxima reçoit des coups et une de ses filles est laissée inconsciente !) pour leur faire peur et les déloger. Máxima témoigne « j’ai peur pour ma vie, pour la vie de mon mari, pour la vie de mes enfants et pour la vie des gens de la communauté qui nous défendent, nous et notre eau ». Lors du procès qui se déroule en 2012, elle est sommée par la justice de quitter les lieux. Heureusement épaulée par des ONGs et associations, elle gagne en appel grâce à la dénonciation de vices de procédure lors du premier procès.
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Mais le combat n’est pas gagné pour autant, c’est une résistance de tous les jours ! La stratégie de Newmont et Yanacocha pour arriver à leur fin est maintenant d’isoler Máxima et sa famille. Les routes pour accéder à leur propriété sont barrées de sorte qu’ils ne peuvent plus aller vendre leur production dans la ville la plus proche, ni recevoir la visite d’ONG par exemple. Son entêtement et sa volonté de fer font de Máxima Acuña une activiste soutenue par des milliers de personnes, dans son désir de justice.
Grâce à son combat et à la mobilisation de milliers de Cajamarquinos depuis 2012, le projet Conga est pour l’instant ralenti. Mais jusqu’à quand ? L’investissement de l’entreprise (5 milliards de dollars) est à la hauteur des bénéfices espérés.
Malheureusement, les cas d’appropriation des sols et des biens des paysans par des multinationales capitalistes sont trop souvent légion dans cette région du monde.
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