Le marronnier d’Inde, tellement de chez nous !
L’arbre de nos cours d’école, excellent contre l’insuffisance veineuse ! A prendre en extraits standardisés, uniquement. Focus sur le marronnier d’Inde !

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Mais au fait, pourquoi son nom « marronnier d’Inde » ?
A l’école, on n’oserait plus l’apprendre ainsi : mais il fut un temps où tout ce qui était oriental était censé venir de loin. D’où l’appellation de marron d’Inde, attribuée à la graine luisante de nos trottoirs qui, chaque automne, éclate de sa bogue épineuse. Vos pas font un long voyage insoupçonné…
Le marronnier d’Inde est issu de la péninsule balkanique, très exactement de la région de moyenne montagne situé entre la Bulgarie, le nord de la Grèce et le sud de l’Albanie. Ceci pour la période quasi-contemporaine : le marron d’Inde en a vu bien d’autres ! Peu après la disparition des dinosaures, il s’était bien implanté sur à peu près tous les continents (en témoigne l’existence d’un marronnier de l’Himalaya) avant de quasi-succomber à son tour, à la glaciation.
Les rescapés ont bien joué : les grosses graines du marronnier se sont laissées transporter par les fleuves, pour se replanter en Europe, à chaque fois un peu plus en aval. Ce que c’est, que d’avoir une graine imperméable, sous sa bogue ! En tous les cas, le marronnier d’Inde était un arbre forestier.
En France, le premier marronnier d’Inde aurait été planté en 1615 dans la cour de l’Hôtel de Soubise, après que le botaniste Charles de l’Écluse ait acclimaté un marron prêt à germer, offert par l’ambassadeur du Saint-Empire auprès de la Porte ottomane.

D’arbre forestier, le marronnier d’Inde s’est donc bien adapté à la ville, ce qui est remarquable. Autre fait notoire, il parvient, pour le moment, à résister à la pollution. Encore une petite leçon de chose, vous ne confondrez pas le marron d’Inde avec la châtaigne, même si la « crème de marron » est le nom erroné de celle de châtaigne.
Et si sa graine n’est pas comestible – la « crème de marron » est faite avec de la châtaigne !
Les bienfaits du marronnier d’Inde sur la santé
Un excellent veinotrope
En Turquie, le marron d’Inde réduit en poudre était réputé soigner certaines maladies pulmonaires. Chez nous, il était conseillé de se glisser un marron dans la poche, pour se prémunir de la bronchite. On le mettait aussi dans le tabac à priser !
Et s’il porte le nom latin d’Aesculus hippocastanum, c’est parce qu’il servait à soigner la peau et les broches des chevaux. Mais des ventrées de « châtaigne des chevaux » est tout autant toxique pour le quadrupède. Pour lui non plus, il ne faut pas confondre le marron et la châtaigne.
En revanche, la graine du marron d’Inde est reconnue pour soigner l’insuffisance veineuse et en soulager les troubles associés, hémorroïdes, varices, lourdeurs et gonflements des membres inférieurs, mais aussi crampes nocturnes et même couperose.
Escine VS esculine
Des plantes veinotoniques, le marronnier d’Inde est celui dont l’efficacité est la mieux établie. Néanmoins, son usage ne doit se faire que sous la forme d’extraits standardisés.
La raison ? La graine contient de l’escine, un savant mélange de saponides qui ont un rôle anti-inflammatoire et vasoconstricteur. Mais la fleur, la feuille et l’écorce du marron d’inde contiennent de l’esculine, un anticoagulant toxique.
Gélules, teinture-mère, infusions, compléments alimentaires
Donc, hors de question de se mitonner sa préparation sur le réchaud de boy-scout, ne recourez qu’à des préparations standardisées. Vous avez le choix entre les gélules, aux extraits normalisés en escine (de 16 % à 20 %). La posologie est généralement de 250 à 375 mg d’extrait à raison de deux fois par jour, soit 80 à 150 mg d’escine par jour.
En teinture-mère, la dose recommandée est de trois fois trente gouttes par jour dans un peu d’eau ou de jus de fruits.
Le marron d’inde se présente également sous la forme de complément alimentaire, à extraits standardisés.
En infusion, pas d’erreur, ce sont bien les feuilles et l’écorce séchées, qui sont utilisées : mais pas comme veinotrope, mais comme un antitussif. Dosez une cuiller à café de feuilles séchées pour une à deux tasses : filtrez après avoir fait infuser pendant cinq à dix minutes.
Dans tous les cas, ne dépassez jamais la dose journalière indiquée. Préférez la cure à moyen terme, entre un à deux mois.

Contre-indication : le marron d’Inde ne convient pas à tout le monde
Le marron d’inde est réservé à l’adulte. En cas de prise d’anticoagulant, si vous êtes cardiaque et/ou avez des problèmes rénaux, si vous êtes une femme enceinte ou allaitante, le marron d’Inde est formellement contre-indiqué.
En revanche, les interactions avec des médicaments destinés à fluidifier le sang ou à faire diminuer hypoglycémiants n’ont, à ce jour, pas été prouvés.
Néanmoins, si vous souffrez de problèmes veineux importants, le marron d’Inde ne remplace en aucun cas un diagnostic médical et un traitement. Si vous envisagez de faire une cure de marron d’Inde, parlez-en au préalable à votre médecin.
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