La maladie de Parkinson, celle du baby-boom
C’est la deuxième maladie dégénérative du système nerveux central la plus répandue après la maladie d’Alzheimer. En France, le nombre de cas a doublé en moins de vingt ans, en raison du vieillissement de la population. Mais, autre population touchée, les agriculteurs. Focus sur la maladie de Parkinson.

Contenu
Définition : qu’est-ce que la maladie de Parkinson ?
Elle a la taille d’une lentille et doit son nom à la pigmentation noire de ses cellules, due à la présence de neuromélanine : la substance noire ou « locus niger » est un noyau du tronc cérébral (le système nerveux central comprend l’encéphale – lui-même composé du cerveau, du cervelet et du tronc cérébral – et son prolongement qu’est la moelle épinière).
La substance noire secrète la dopamine, neurotransmetteur majeur du cerveau : la dopamine a pour rôle de transmettre l’information entre les neurones. Elle sert au contrôle de tous les mouvements : la motricité qu’est la marche, les différentes postures que sont le fait de s’asseoir, de se lever, la coordination des gestes et de toutes les activités comprenant un mouvement, y compris parler, écrire, dessiner, etc.
La dopamine est également impliquée dans les facultés mentales, telles que l’attention, la mémoire, les émotions. Et l’est dans le fonctionnement du cœur et des reins.
Décrite en 1817 par un médecin anglais dont elle porte le nom, la maladie de Parkinson est due à la destruction des cellules productrice de la dopamine.
Les symptômes de la maladie de Parkinson
Lors du diagnostic, 80% de la substance noire déjà détruite
La maladie de Parkinson est dégénérative : après la destruction du système dopaminergique, vient celle du cortex cérébral ou substance grise du cerveau, qui commande le langage, la mémoire, le raisonnement, la conscience, la commande de mouvements volontaires.
Les premiers symptômes significatifs de la maladie de Parkinson sont le « tremblement de repos » (au repos, la main est prise de tremblements intermittents « comparables à l’émiettement du pain ou au comptage de la monnaie ». Source : ameli.fr), l’akinésie ou lenteur et difficulté à initier un mouvement, et l’hypertonie musculaire, rigidité du rachis et des membres.

Autres symptômes, des douleurs, crampes, fourmillements, de la constipation et des mictions urgentes, une chute de tension en se levant brusquement, une salivation abondante, mais aussi de l’anxiété, de l’irritabilité et des manies.
La maladie de Parkinson évolue par stades sur plusieurs années : d’abord intermittents, les symptômes ne touchent que la moitié gauche ou droite du corps, et ne représentent pas de véritable gêne dans la vie quotidienne. Encore unilatéraux, ils deviennent une gêne. Puis sont bilatéraux. La maladie se fait progressivement de plus en plus invalidante, jusqu’à la perte complète d’autonomie.
Ses causes : une maladie de l’âge, mais pas seulement
La maladie de Parkinson apparaît très majoritairement entre 55 et 65 ans, parfois après 75 ans. Au total, 100 000 personnes sont atteintes en France, dont 1% des sexagénaires. De rares cas se déclarent dès l’âge de 45 ans. Avec le vieillissement des enfants du baby-boom, la maladie de Parkinson devrait voir ses statistiques très fortement augmenter.
Mais, rien à voir avec l’âge, la population des agriculteurs est également touchée par la maladie de Parkinson, au point qu’elle est reconnue comme une maladie professionnelle. En cause, certains pesticides. Autres causes plausibles avec l’environnement et qui sont à l’étude, l’exposition aux métaux lourds ou encore à des neurotoxiques d’origine virale.
Et les traumatismes crâniens ? Le cas emblématique fut celui de Mohammed Ali : le « sportif du siècle » exposa au monde entier sa maladie, lorsqu’il souleva la vasque olympique aux Jeux d’Atlanta de 1996.
Le lien avec l’hérédité est rare : il concerne les cas eux-mêmes extrêmement rares de la survenue de maladie à l’âge précoce de 40 ans. Néanmoins, les travaux de l’Institut du Cerveau et de la Moelle Épinière ont établi le lien entre le rôle de gènes spécifiques protégeant les neurones (par la protection des mitochondries de la cellule) et certaines formes précoces de la maladie de Parkinson. Un lien qui ouvre une voie sur la compréhension du mécanisme de destruction des neurones de la dopaminergiques.

Un traitement à la maladie de Parkinson ?
Néanmoins, à ce jour, la maladie de Parkinson ne se guérit pas. Les traitements consistent à limiter la perte de concentration en dopamine, et à limiter autant que possible, les symptômes de la maladie.
Pour limiter la perte de concentration en dopamine, les deux traitements ont la L-dopa, précurseur de la dopamine : contrairement à la dopamine bloquée par la barrière des méninges, son précurseur franchit celle-ci et se transforme en dopamine dans le cerveau. L’autre traitement est en quelque sorte un substitut des récepteurs cérébraux de la dopamine ou agonistes dopaminergiques, à base d’ergot de seigle.
Dans les cas d’atteinte les plus graves, la chirurgie consiste à stimuler des régions du cerveau impliquées dans le mouvement, au moyen d’électrodes.
Maladie de Parkinson et espérance de vie
Si la maladie de Parkinson ne réduit pas l’espérance de vie, celle-ci est tout de même corrélée à ses effets invalidants, telle qu’une chute, ou encore aux conséquences d’une pneumonie due à l’excès de salivation.
Enfin, les symptômes de la maladie de Parkinson ne se distinguent pas toujours de ceux liés au vieillissement, qu’il s’agisse de la plus grande difficulté à se mouvoir ou des pertes de mémoire.
Pour en savoir plus
La rédaction de Toutvert.fr vous invite à consulter les articles suivants :
- L’obésité, le mal du siècle ?
- Le diabète, cette pandémie silencieuse
- Qu’est-ce que l’hypothyroïdie ?
- Comprendre le cholestérol
- Comment soigner l’otite au naturel ?
- Avant d’en arriver au régime sans sel…
Laissez un commentaire