Animaux sauvages

Le loup, la bête noire des éleveurs

Un animal sauvage mal compris et aujourd'hui protégé

Il a bien failli disparaître. Mais son retour en France dans les années 1990 a fait ressurgir la polémique, non dénuée des hantises qu’il véhicule : pour ou contre le loup ?

Le loup, la bête noire des éleveurs

Tout savoir sur les loups

Son origine

Le loup (canis lupus) est un mammifère carnivore de la famille des canidés (les mammifères carnassiers aux nombreuses molaires et aux griffes non rétractiles) qui comprend le chien de berger qui lui ressemble beaucoup.




Qui est l’ancêtre du loup ?

Cet animal serait apparu il y a plus de cinquante millions d’années. Depuis, l’espèce n’a eu de cesse d’évoluer, pour donner aussi bien le renard que le coyote et le dingo. Quant à notre chien domestique, l’Homme primitif aurait capturé des louveteaux pour la chasse au gibier.

Comment est le loup ?

Sa morphologie

Il a une espérance de vie de dix et quinze ans. Selon l’espèce, sa corpulence varie de quinze à quatre-vingt kilos, pour une longueur d’environ un mètre et une queue de trente à cinquante centimètres.

Sa fourrure est généralement grise, avec néanmoins des variantes selon les régions (les loups blancs d’Alaska, les loups roux de l’est de l’Europe).

Le loup gris, sa taille élancée

Il comprend une quarantaine de sous-espèces, le loup d’Amérique du Nord étant le plus grand malgré ses pattes plus courtes (70 à 90 cm de haut à l’épaule) et le loup ibérique le plus petit (50 à 70 cm de haut).

Le loup gris d’Europe est de taille moyenne, avec de 60 à 80 cm au garrot. Mais il est aussi celui qui a l’allure la plus élancée, avec ses pattes plus longues, sa queue moins touffue et sa tête étroite avec les oreilles également plus longues.




Toutefois, le gris d’Europe comprend lui-même plusieurs sous-espèces : ainsi le loup de l’est de l’Europe est-il plus petit et plus massif.

Son flair aiguisé

Il a un flair particulièrement aiguisé, qui lui sert à la fois à la chasse et pour sentir un danger imminent : sachant que l’odeur de l’Homme l’effraie.

Le loup repère l’odeur d’une proie à deux kilomètres, avec cette capacité à faire la différence entre ce que sentent respectivement sa narine gauche et sa narine droite, chacune équipée de plus de deux cent millions de récepteurs olfactifs (dix millions chez l’Homme).



Sa vision moyenne

Cet animal n’a pas une excellente vision frontale : au-delà de quarante mètres, il ne reconnaît pas les membres de sa meute. En revanche, sa vision périphérique à deux cent-cinquante degrés (180 degrés chez l’Homme) lui permet de bien repérer les mouvements : mieux encore que ce qui est statique.

La nuit, il conserve sa vision, grâce à la couche de cellules réfléchissantes qui tapit le fond de son œil et intensifie une faible source de lumière.

Sa belle dentition

L’adulte a quarante-deux dents, dont quatre canines ou crocs de six centimètres de long (dont deux sous la gencive) qui lui servent à déchiqueter sa proie. Quant à sa mâchoire, elle a une densité de force de 150 kg au cm².

Le louveteau a trente-deux dents, il n’a sa dentition définitive que vers sept mois.

Quel est la caractère du loup ? Et son comportement ?

Sa grande mobilité

Le loup parcourt des kilomètres pour chasser. Il court à une moyenne de 50 km/h avec des pointes de 60-65 km/h : il court vite, mais surtout longtemps, facilement sur une distance d’une cinquantaine de kilomètres. Il est aussi un bon nageur.

Que mange le loup ?

Le loup est un carnivore, qui a besoin de deux kilos de viande par jour. Sa préférence ? Les ongulés, mouton, cerf, sanglier, etc. Il se nourrit aussi d’oiseaux, de lapins et rongeurs. Et ce carnivore mange aussi quelques végétaux, raisin et champignons.




Cet animal est capable de jeûner pendant une semaine. Le loup affamé se fait encore plus opportuniste : insectes, végétaux, mais surtout, il est alors charognard.

En France, une étude a démontré les loups du Mercantour se nourrissaient à 75% d’animaux sauvages (cerfs, chamois, mouflons), à 15% d’animaux domestiques (brebis, chèvres) et 10 % environ de petites proies (lapins, marmottes, lièvres, insectes et fruits).

Sa chasse

Le loup mémorise aussi ses lieux de chasse. Une fois sa proie repérée, il effectue sa marche d’approche : sur longue distance, il observe des temps d’arrêt sans la lâcher de son flair, puis de son œil.

Il l’attaque d’abord en la harcelant jusqu’à ce qu’elle s’épuise. Une fois la proie à terre, la meute la mord et lui arrache des morceaux jusqu’à sa mort. Alors, commence le véritable repas.

Si la proie est trop grosse, pas de gâchis, la meute s’en nourrit la fois suivante.

La meute de loups

Cet animal vit en meute de huit à vingt loups : ce groupe hiérarchique est dirigé par un couple « Alpha », seul habilité à se reproduire et à prendre les décisions relatives à la survie de la meute, déplacements, chasse. Il a aussi priorité sur la nourriture.

Les deux autres strates de cette hiérarchie sont les Bêta, susceptibles de remplacer le couple Alpha. Les Omégas sont les moins bien lotis, à la fois en charge de la cohésion au sein de la meute (jeux, intervention en cas de conflit) et derniers servis : pour se nourrir, ils se contentent souvent de lécher le museau du leader.

Sa reproduction

Le loup atteint sa maturité sexuelle au bout de vingt-deux mois. Au contraire d’une chienne qui a deux périodes de chaleur par an, la louve n’en a qu’une. Au bout d’une gestation d’environ 60 jours, la louve met bat dans la tanière, généralement située à proximité d’un point d’eau.

Dès que les louveteaux peuvent sortir de la tanière, l’ensemble de la meute s’occupe de leur éducation. Ils seront autonomes au bout d’un à cinq ans : alors, il leur faut quitter la meute, pour trouver un(e) partenaire et rejoindre une autre meute ou en constituer une.




Question de survie, une meute reste toujours en nombre restreint.

Pourquoi hurle-t-il ?

Le loup aboie peu, sauf s’il est surpris. Le hurlement est son véritablement moyen de communication, car audible sur longues distances. Il sert précisément à rameuter pour la chasse ou à avertir une autre meute qu’elle est sur son territoire.

Mais le loup hurle aussi pour renforcer la cohésion de la meute. Le hurlement est au loup ce que le chant est à l’Homme.

Le loup garou ?

Quant au loup qui hurlerait à la lune, il n’y a pas de lien, sauf que le loup vit aussi la nuit. Et communique ainsi avec ses congénères.

Dessin de loup

La quasi-disparition du loup

Où vit le loup ?

Le loup vit dans l’hémisphère Nord, où il était bien plus présent jusqu’au XIXe siècle. En France jusque dans les années 30, on comptait entre 3 000 et 7 000 loups.

Dès le Moyen-Age, les seigneurs organisent de grandes battues contre le loup, à commencer par Charlemagne en 813, avec la création de la Compagnie de la louveterie.




Une espèce protégée

Avec sa quasi-disparition, cet animal est devenu une espèce protégée par la Convention de Berne (1979) transcrite en droit français en 1989.

En France, le loup a fait son retour en 1990 par les Abruzzes : il n’a pas été réintroduit, ce qui le protège sur le plan juridique. On estime à près de 400 (360 en 2017), le nombre de loups aujourd’hui présents, dont une quarantaine de meutes dans les Alpes.

Mais il est également présent aux abords des Pyrénées, dans le sud du Massif central. Et un nouvel individu est régulièrement signalé, dans le Tarn, en Charente et même dans la Somme.

Le « plan loup »

En France, le « plan loup » 2018- 2023 prévoit l’abattage autorisé de 10% au maximum de la population de loups et l’indemnisation des éleveurs dont le troupeau a été attaqué.

Des indemnisations soumises à l’installation de mesures de protection, ce dernier point rencontrant l’opposition des éleveurs. En 2016, 10 000 brebis ont été tuées par le loup.

Pour en savoir plus

Écologie, Nature et animaux :

Pascale

Née en 1960 à Dakar au Sénégal, Pascale est toujours un peu cet enfant qui a grandi au bord de la mer, même si elle vit aujourd’hui à Paris. Les obligations professionnelles de ses parents l’ont amené à voyager à travers le monde et à rejeter le matérialisme pour se concentrer sur l’humain. Quand elle arrive en France pour faire Sciences Po Paris, c’est un grand décalage qui l’attend. Elle conforte alors sa vision de la vie aux autres jeunes gens de son âge. Elle s’habitue à ce nouveau rythme, mais c’est la perpétuelle recherche du « reste du monde » qui la guide et la mène au journalisme. Elle découvre la radio, elle collabore d’ailleurs toujours à Radio Ethic, puis le média web. Ses domaines de prédilection : le sport, pour sa dimension d’échanges et partages, et l’écologie bien sûr. Elle la vit au quotidien en se déplaçant à bicyclette et trouvant toujours une astuce récup’ pour ne pas acheter neuf inutilement. Elle rejoint l’équipe de Toutvert.fr en 2016, dont elle devient rapidement un pilier central !

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