Le lierre grimpant, une plante attachante ?

By Pascale

Le lierre grimpant, une plante médicinale à découvrir

Ses baies sont hautement toxiques pour les enfants. En même temps, le lierre grimpant protège les voies respiratoires (adultes), la biodiversité et les façade des maisons.

Description du lierre grimpant

« Herada helix », en latin respectivement la corde et enlacer en spirale : la variété Araliacées de cette plante tropicale qu’est le lierre grimpant, est la seule que l’on trouve en Europe à l’état sauvage. Parmi ses cousines sudistes, le ginseng. Ce lierre européen préfère la Méditerranée.

Petit indice, si vous en plantez alors que vous n’avez pas les doigts verts : le lierre est l’une des très rares plantes rescapées des grands changements climatiques, qui ont succédé au jurassique auquel n’ont pas résisté les dinosaures. Une véritable exception, avec le houx.

Par chance, le lierre fleurit à l’automne et en hiver, faisant éclore de petites fleurs jaunes à la morne saison. Et, contrairement à l’idée reçue, il protège les façades de la corrosion occasionnée par la pollution urbaine. Et aussi des aléas de la météorologie : ses racines absorbent l’excès d’humidité nuisible aux fondations. Et protège du gel.

Le lierre grimpant, une plante médicinale à découvrir
Le lierre grimpant, une plante médicinale à découvrir

Seules exceptions, les murs maçonnés à la chaux naturelle, et ceux en mauvais état : le lierre s’immisce alors par les fentes. Et, bien sûr, on ne laisse jamais le lierre grimpant envahir un toit, car cela le dégrade.

Les bienfaits du lierre grimpant sur la santé

Le lierre figure au « De Materia Medica », le bréviaire de la botanique médicale de Dioscoride (médecin grec né après JC, on en profite pour réviser ses tablettes…) , qui fut l’Hippocrate de la pharmacie (bon, le père de la médecine, c’était nettement avant JC). Cessez de vous casser la tête : on pensait alors que le lierre grimpant soignait les maux de tête, quels qu’en soient la cause.

Mais comment attrapait-on mal à la tête ? En honorant un peu trop Bacchus. Ce que l’on appelle aujourd’hui le protocole, consistait à porter une tresse de lierre, le jour des libations. Dixit tout de même Pline l’Ancien, auteur de la monumentale Histoire naturelle. Disons que cela explique pourquoi les personnages d’Astérix portent des couronnes tressées.

Plus pragmatiques encore, les Romains en conçurent des verres de vin en bois de lierre : quelle astuce ! Évitez tout de même de la soumettre à votre médecin.

A la campagne, bien après que les antiques conseils soient périmés, le lierre avait conservé droit de cité : un excellent purgatif, que les baies de lierre. Il provoque plutôt diarrhées et vomissements, ce qui est une méthode un peu rustique.

Notez qu’il servait aussi contre les cors aux pieds. Et là, comparaison n’est pas raison : nos aïeux parcouraient quelques lieues à pieds, ces derniers moins bien chaussés que nous. Au cas où, voici tout de même la recette de la mixture : des feuilles de lierre macérées pendant neuf jours dans du vinaigre.

Le lierre grimpant peut être toxique

Attention, danger pour les enfants !

Les baies du lierre ressemblent à s’y méprendre à des myrtilles. Or, elles sont hautement toxiques pour les enfants : l’ingestion de deux à trois baies de lierre implique d’appeler le centre antipoison le plus proche, rien de moins.

Pourquoi ? Le lierre est riche en saponosides, toxiques pour le système respiratoire et le cœur. Si l’adulte peut n’en n’être qu’incommodé, un enfant peur encourir un risque vital.

Les baies qui ressemblent à des myrtilles, mais aussi les tiges, les feuilles et les racines, contiennent des saponosides. Donc, attention si vous avez du lierre grimpant sur votre façade, à ce qu’un petit n’en avale pas les baies, ni ne touche le feuillage, sachant qu’il porte ensuite ses mains à la bouche.

Quant aux peaux sensibles, le lierre peut être allergisant : pas besoin d’avoir une plaie pour en ressentir les effets, un simple contact peut suffire.

Comment utiliser les lierre grimpant ?

Le lierre est-il mis au rebut de la phytothérapie ?

Après avoir tout soigné, le lierre nous empoisonnerait donc la vie. Pas entièrement : des essais cliniques réalisés en Allemagne dans les années 1990 ont démontré l’efficacité du lierre contre les maladies chroniques des voies respiratoires.

En particulier, le lierre soulage la toux, en fluidifiant les sécrétions et en favorisant leur élimination. Usage intéressant, en particulier pour les personnes souffrant d’asthme ou de bronchite chronique d’origine inflammatoire.

Évidemment, pas question de se concocter sa potion magique, au petit bonheur la chance, en se livrant à une partie de cueillette sur un mur : la dose est une cuiller à café de feuilles fraîches ou sèches, pour une tasse d’infusion.

Le lierre grimpant, une plante médicinale à découvrir
Le lierre grimpant, une plante médicinale à découvrir

Par ailleurs, le lierre à destination des voies respiratoires existe en sirop et en extraits normalisés. Sachez qu’en sirop, le lierre grimpant n’a jamais ni tué, ni rendu personne malade. En revanche, à éviter si vous êtes enceinte.

Et la biodiversité, dans tout cela ?

S’il protège votre maison, le lierre est un vrai nichoir à biodiversité. Les abeilles adorent : vous me suivez ?

En résumé, retenez que le lierre grimpant est bon pour l’habitat, pour la biodiversité, et pour vos voies respiratoires. Oubliez le coup de la tresse sur la tête. Et ne laissez pas les petits sans surveillance, à proximité du lierre.

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