La leucémie, ou plutôt les leucémies
Pour tout savoir sur cette forme de cancer du sang
En vingt ans, le taux de guérison de la leucémie a fortement progressé. Un progrès qui bénéficie surtout aux plus jeunes, qui offrent une meilleure résistance aux chimiothérapies et aux leucémies chroniques, pour lesquelles les traitements ciblés s’avèrent efficaces pour en freiner l’évolution. Plus délicat, la LAM chez l’adulte.

Contenu
Définition de la leucémie
Leucémie : les cellules lymphoïdes et myéloïdes
La leucémie est un cancer des cellules souches du sang. Lorsqu’elles se développent, les cellules souches du sang deviennent des cellules différentes, des cellules souches lymphoïdes ou des cellules souches myéloïdes.
Les cellules souches lymphoïdes deviennent les globules blancs ou lymphocytes, dont le rôle est de combattre les infections et de détruire les cellules anormales.
Les cellules souches myéloïdes deviennent les globules rouges, les granulocytes, les monocytes et les plaquettes. Les globules rouges transportent l’oxygène, les granulocytes et les monocytes sont des globules blancs qui luttent contre les bactéries et contribuent à combattre les infections. Les plaquettes servent à la coagulation du sang.
La composition du sang
Au total, le sang humain est composé à :
- 55% de plasma,
- 44% de globules rouges
- 1% de globules blancs et de plaquettes.

Leucémie : les cellules blastiques
En se développant, les cellules souches du sang deviennent des cellules blastiques ou blastes, c’est-à-dire des cellules sanguines encore immatures. En cas de leucémie, ces cellules blastiques ne deviennent pas des cellules sanguines matures. Ce sont les cellules leucémiques.
L’insuffisance médullaire
La prolifération des cellules blastiques au sein de la moelle osseuse empêche celle-ci de fabriquer des cellules sanguines saines en quantité suffisante. C’est ce que l’on appelle l’insuffisance médullaire.
Les différents types de leucémies
Le type de cellule souche
Il existe plusieurs formes de leucémie, selon les cellules souches touchées. Ainsi distingue-t-on la forme lymphoïde (ou leucémie lymphoblastique) de la forme myéloïde (ou leucémie myéloblastique).
La leucémie aiguë ou chronique
Elle est aiguë si elle survient en quelques jours ou semaines, elle est chronique lorsque son développement prend plusieurs mois ou années.
Ainsi, les quatre grands types de leucémies sont-ils :
- la leucémie aiguë lymphoblastique (LAL),
- la leucémie aiguë myéloïde (LAM),
- la leucémie lymphoïde chronique (LLC)
- la leucémie myéloïde chronique (LMC)
La donnée de l’âge
Chaque année en France, entre 9 000 et 10 000 personnes sont touchées par une leucémie. Si enfants et adultes peuvent avoir cette maladie, les formes chroniques touchent principalement les seniors, sachant que la LLC est la plus répandue (un quart des leucémies) et la moins grave, et la LMC la plus rare.
Cette amaldie représente près d’un cancer sur trois diagnostiqué chez les moins de quinze ans, la LAL étant celle qui les touche le plus.
Symptômes : quels sont les premiers signes d’une leucémie ?
Les symptômes de cette maladie sont liés à l’accumulation des cellules cancéreuses dans la moelle osseuse. S’ils diffèrent selon le type de leucémies, les symptômes communs à toutes les formes aiguës sont:
- une fatigue intense et un essoufflement au moindre effort (signe d’anémie),
- une forte perte de poids,
- des infections à répétition (pneumonies, bronchites, angines persistantes malgré les antibiotiques),
- des ecchymoses et saignements anormaux (au niveau des gencives notamment),
- des douleurs osseuses,
- des ganglions,
- éventuellement une atteinte cérébrale.
En revanche, dans sa phase initiale, une leucémie chronique peut être asymptomatique. Sachant qu’elle touche surtout les seniors, il n’est pas rare que sa découverte soit fortuite, souvent à la faveur d’une prise de sang prescrite pour un autre motif.

Leucémie : établissement du diagnostic
La NFS
On se rend généralement chez le médecin avec l’apparition des symptômes. Une numération formule sanguine (NFS) permet de connaître le taux de globules blancs, en baisse ou au contraire en augmentation anormale, la baisse des globules rouges et des plaquettes. La NFS donne les premières informations sur le type de leucémie.
Le myélogramme
Le diagnostic est confirmé si l’analyse montre que la moelle contient plus de 20 % de cellules immatures. L’analyse morphologique des cellules de la moelle osseuse ou myélogramme permet de confirmer le diagnostic et de définir le traitement.
Un myélogramme s’effectue par prélèvement de moelle osseuse dans l’os iliaque ou dans le sternum, sous anesthésie locale.
Les traitements de la leucémie
Le traitement des formes aiguës
Les leucémies aiguës sont un cas d’hospitalisation rapide en milieu stérile afin de limiter le risque d’infections. La chimiothérapie par intraveineuse est le principal traitement, afin de détruire les cellules cancéreuses. Une période de quatre à six semaines entre deux chimiothérapies permet aux cellules saines de se reproduire, période de surveillance quotidienne contre le risque infectieux élevé, qui peut impliquer des transfusions sanguines.
La greffe moelle osseuse
Le principe de la greffe de moelle osseuse est de remplacer la moelle osseuse du patient par une moelle intolérante à la maladie et de le doter d’un nouveau système immunitaire.
Le donneur et le receveur doivent être compatibles selon le groupage HLA, c’est-à-dire des protéines présentes à la surface des cellules de l’organisme.
Seuls le cas des jumeaux permet un groupage HLA similaire. Les groupages HLA compatibles sont celui des frères et sœurs. Mais la greffe osseuse permet désormais de recourir à celle des parents.
Les anti-corps monoclonaux
A la différence des leucémies aiguës, les leucémies chroniques évoluent d’autant plus lentement, qu’elle touchent surtout les seniors. Au début, une vigilance régulière est observée, sans traitement : plus de 90 % des patients ont un taux de cellules immatures inférieur à 6 %.
Cette vigilance, associée à un traitement si nécessaire, permet d’éviter l’accélération de la maladie vers un taux de cellules immatures de 30%, qui commence alors à engager le pronostic vital. Aujourd’hui, les traitements à base d’anticorps monoclonaux par voie orale sont efficaces chez les deux tiers des patients atteints de forme chronique.
Quelle est l’espérance de vie avec une leucémie ?
Chez les enfants et les jeunes adultes, le traitement des leucémies aiguës lymphoblastiques est bénéficie désormais d’un bon pronostic, avec plus de 80 % de guérison définitive et moins de 20 % de rechute.
Jusqu’à présent, la situation la plus délicate reste celle des leucémies aiguës chez l’adulte. Pour autant, les techniques d’anticorps thérapeutiques qui ciblent les cellules leucémiques afin de les rapprocher de nos cellules du système immunitaire, et de les détruire s’avère de plus en pus efficace, de même que le fait d’inhiber protéines responsables de la leucémie. La difficulté réside toujours dans le risque d’infections élevé et d’hémorragies graves.
Les causes de la leucémie
La mutation génétique
Si les causes de la leucémie restent largement inconnues, certains facteurs de risque favoriseraient leur apparition : ainsi, comme dans bien d’autres cancers, une mutation génétique. A noter que cette mutation génétique n’est pas héréditaire.
Les substances chimiques
Parmi les autres facteurs de risques identifiés, une exposition chimique : aux solvants, au formaldéhyde contenu dans les produits de bricolages, revêtements muraux, etc, qui représente un risque pour les travailleurs de l’industrie chimique, au benzène présent dans le carburant sans plomb ou la fumée de cigarette. A noter que les substances présentes dans les colorations capillaires seraient un facteur de risque de leucémie.
Les sources ionisantes
L’exposition à une forte source radiologique est un facteur de leucémie, mais aussi d’autres types de cancers : les explosions nucléaires de Nagasaki, Hiroshima, les accidents nucléaires de Tchernobyl et de Fukushima.
Les nettoyeurs de la centrale nucléaire de Tchernobyl ont même développé des leucémies lymphoïdes chroniques, jusqu’alors non associées à la radioactivité. Quant à Fukushima, le gouvernement nippon avait reconnu le lien entre la leucémie aiguë myéloblastique développée par un travailleur de la centrale et son exposition à la radioactivité, tout en estimant qu’il n’y avait pas de “preuves scientifiques”, au regard du “faible niveau de radiation”…
Autres facteurs identifiés, la trisomie, l’obésité, le virus HTLV touchant surtout les utilisateurs de drogues intraveineuses, les traitements par chimiothérapie. En même temps, tous ces facteurs identifiés ne constituent pas en soi des profils-type.
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