La lèpre : elle existe encore
Elle évoque le Moyen-Age et ses maladreries. Pourtant, la lèpre affecte trois millions de personnes dans le monde : dont une centaine de cas en France, concentrés dans les Départements et Territoires d’Outre-Mer.

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La lèpre, une maladie infectieuse
Des taches de dépigmentation de la peau et des pieds sans orteils : nous avons tous ces images en tête. Aussi appelée maladie de Hansen c’est une maladie infectieuse chronique, due à une bactérie, Mycobacterium leprae, proche de l’agent responsable de la tuberculose.
C’est le norvégien Gerhard Armauer Hansen, qui identifia la bactérie de la lèpre en en 1873. Elle aura marqué l’Histoire de l’Europe, introduite successivement par les légions de Pompée, les Croisés, les Vikings, les Sarrasins depuis l’Espagne. Elle atteindra son apogée au XIIIe siècle.
Les causes de la lèpre
Cette bactérie s’attaque d’abord à la peau puis aux nerfs périphériques, avant d’atteindre les membres, qu’elle paralyse et mutile. Elle touche aussi la vue jusqu’à la cécité.
Elle se transmet entre êtres humains : par la salive et les gouttes nasales, et par le contact répété ou prolongé avec les lésions d’une personne malade.
Cette maladie infectieuse évolue lentement : la période d’incubation est d’en moyenne cinq ans, mais peut aller jusqu’à vingt ans. Une longue période asymptomatique, au cours de laquelle la personne infectée est contagieuse. En revanche, trois mois après le traitement, elle ne l’est plus.

La lèpre tuberculoïde
Des deux formes de lèpre existantes, la lèpre tuberculoïde est la plus répandue. C’est aussi la moins sévère et celle dont on guérit totalement, pourvu que l’on ait accès au traitement.
Les deux formes de lèpre provoquent tout d’abord une « lépride », une dépigmentation et une désensibilisation de la peau : mais dans le cas de la lèpre tuberculoïde, ces taches claires ne contiennent pas le bacille. Le sujet n’est pas contagieux.
L’autre grand symptôme de la forme tuberculoïde est l’atteinte musculaire : troubles de la sensibilité du coude, du nerf sciatique, des nerfs faciaux, jusqu’à la paralysie, toujours faute de soins.
La tuberculoïde est celle des personnes ayant un système immunitaire sain. Le test en est la « réaction de Mitsuda » : l’organisme réagit contre la maladie.
La lèpre lépromateuse
La lèpre lépromateuse est la forme sévère et contagieuse de cette malaide. Elle est celle des personnes au système immunitaire affaibli. Elle évolue par poussées, et met en danger la vie de la personne, au bout de dix à vingt ans.
Les deux principaux symptômes en sont les lépromes, des nodules cutanés qui touchent en particulier le visage (le front et les arcades sourcilières) et les atteintes des muqueuses : le nez, avec des rhinites hémorragiques, voire l’effondrement de la fosse nasale.
L’évolution de la forme lépromateuse est ensuite neurologique, viscérale (ganglions au foie) et squelettique (les cartilages et les os).
Une maladie de la pauvreté ?
En 2005, l’Organisation Mondiale de la Santé avait déclaré que la lèpre n’était plus une question de santé publique. Or, 200 000 nouveaux cas se déclarent encore chaque année.
A elle seule, l’Inde recense 70% des cas. Les autres pays les plus touchés sont le Brésil (30 000 cas) et certains pays d’Afrique : la situation du Congo est éloquente, qui voit une recrudescence de la maladie.
Cette maladie infectieuse est conditionnée par la malnutrition, le manque d’hygiène, la densité de population. Et par le non accès aux soins : si bien qu’elle reste une maladie du pauvre. Et à ce titre, une maladie stigmatisante.
D’ailleurs, elle touche aujourd’hui à 20% des enfants, dont une bonne part ont déjà développé des infirmités.

La lèpre, quel traitement ?
La lèpre est une maladie qui se soigne : le traitement en est une polychimiothérapie (PCT), association de trois antibiotiques : la Dapsone, la Rifampicine, la Clofazimine. La durée du traitement est de six mois à deux ans, selon la gravité d’atteinte.
On estime à quinze millions, le nombre de personnes guéries de la lèpre depuis les années 1980. A noter que le BCG, le vaccin contre la tuberculose, protègerait en partie contre cette maladie. Et qu’il y a une immunité croisée entre la lèpre et la tuberculose.
Si je voyage ?
Si vous voyagez même en Inde, votre risque de contracter la lèpre est très faible : 95% des personnes sont naturellement immunisées. Il est presque improbable que vous l’attrapiez lors d’un voyage dans un pays où la lèpre est présente : elle reste une maladie peu contagieuse, qui ne se transmet pas si facilement.
La lèpre en France
On recense aujourd’hui 250 cas de lèpres en France, de personnes toutes originaires des départements et territoires d’outre-mer, ou de l’étranger. Hors métropole, des cas de lèpre existent en Guyane (seize recensés), en Polynésie (trois). Mais c’est surtout à Mayotte, que les cas sont les plus nombreux : plus d’une cinquantaine, liés à la présence de la lèpre dans la région du canal du Mozambique.
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