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Tissu bio : quels sont les écolabels pour les textiles bio ?

Quand les fibres naturelles deviennent plus vertes

Linge de maison, textiles d’ameublement, vêtements : le domaine du tissu bio prend désormais de l’ampleur. Mais dans un monde où le greenwashing règne en maître, il reste difficile de s’y retrouver. Quelles sont les certifications encadrant les textiles bio ? Que garantissent-elles vraiment ? Démêlons un peu les fils de cette histoire !

Tissu bio : quels sont les écolabels pour les textiles bio ?

Tissu bio : une réponse environnementale, sanitaire et sociale

À l’image des vêtements bio, le tissu bio ou écologique s’inscrit globalement dans une volonté triple :




  • Préserver les ressources naturelles et les écosystèmes dans tous les aspects du cycle de vie du produit : culture, transformation, transport… ;
  • Éradiquer les agents toxiques pour la santé humaine ;
  • Encourager un mode de production éthique et respectueux des travailleurs.

Selon le cahier des charges en vigueur dans les différents labels écologiques, tout ou partie de ces points sont ainsi pris en compte. D’où l’importance de savoir les reconnaître et les différencier !

Tissu bio en coton : une valeur montante

Représentant à elle seule 25 % des pesticides de la planète, la culture du coton s’affiche comme la plus polluante au monde. Selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), cet épandage massif serait responsable de la mort de 22 000 cultivateurs par an.

Au-delà de ses effets délétères sur la santé, elle compte parmi les formes d’agriculture les plus gourmandes en ressources hydriques – après le riz et le maïs. Pour produire 1 kg de coton, ce sont non moins de 5 263 litres d’eau qui sont nécessaires !

Autre problème, celui de la gestion des eaux usées par les usines textiles, qui entraîne inéluctablement la contamination des eaux de surface et des nappes phréatiques.

Le problème du coton ne s’arrête cependant pas au volet agricole. Les nombreux traitements subis par cette fibre naturelle au cours de sa transformation sont parfois tout aussi controversés : blanchissement au chlore, teinture aux métaux lourds (comme le plomb ou le chrome), imperméabilisation au cyanure… Autant de substances de plus en plus pointées du doigt pour leur nocivité sur l’organisme.




Conformément au cahier des charges de l’agriculture biologique, le coton bio exclut les engrais chimiques, les pesticides de synthèse et les OGM. Les producteurs ne recourent pas non plus à l’irrigation intensive.

La plupart des écolabels se penchent également sur le processus de transformation en excluant les substances potentiellement toxiques pour la santé du consommateur.

Tissu en coton bio
Tissu en coton bio


Tissu bio en bambou : attention aux faux-semblants

Souvent présenté comme une alternative plus écologique et durable au coton, le bambou suscite aujourd’hui un réel engouement. Qu’en est-il vraiment ?

Si la culture du bambou nécessite effectivement peu d’eau ou de produits phytosanitaires, son mode de transformation n’est pas aussi vertueux. La grande majorité des fibres de bambou résulte en effet d’une fabrication artificielle selon un procédé « viscose » : elles sont en réalité régénérées à coup de transformations chimiques lourdes. Celles-ci incluent notamment le disulfure de carbone – considéré comme polluant environnemental et perturbateur endocrinien.

Le bambou, même cultivé bio, n’a donc plus grand-chose à voir avec une fibre textile naturelle. Cela explique que des écolabels stricts comme GOTS excluent les fibres de bambou (et toutes les fibres régénérées) comme constituant majoritaire du produit.

Écolabels textiles : quels sont-ils ?

Tissu bio GOTS

Lancé en 2008, le label GOTS (Global Organic Textile Standard) s’applique aux entités de transformation, de fabrication et de commerce de textile. Il demeure l’une des certifications les plus complètes pour les fibres naturelles (coton, lin, chanvre). En France, il est délivré par l’organisme certificateur Écocert.

Pour obtenir le sésame, le produit doit comporter au moins 70 % de fibres biologiques. Le pourcentage restant peut contenir des fibres naturelles ou synthétiques, distinctes de la matière première biologique choisie. Ceux renfermant plus de 90 % de fibres bio affichent la mention « biologique », tandis que les autres précisent « composé de fibres biologiques ».




Le référentiel interdit toute substance chimique controversée pour la santé humaine et environnementale. Ce label prend également des mesures sociales, en proscrivant le travail forcé et celui des enfants. Il suit également les recommandations de l’OIT (Organisation Internationale du Travail).

GOTS couvre également l’aspect qualité pour assurer la durabilité du produit : tenue de la couleur, résistance aux lavages ou aux frottements…

OCS 100

Également délivré par Écocert, OCS 100 (Organic Content Standard 100) s’applique aux tissus renfermant 95 à 100 % de matières biologiques. Il garantit la traçabilité des fibres jusqu’au produit fini, mais ne définit aucun critère social ou environnemental. Il apparaît plutôt comme un label complémentaire à GOTS.

Écolabel Européen

Aussi appelé « la Fleur », Écolabel Européen est le label écologique officiel de l’Union Européenne. Moins complexe que GOTS, il n’exige pas systématiquement l’emploi de fibres biologiques – excepté pour certains vêtements en coton – et n’exclut pas complètement les OGM.

Essentiellement d’ordre environnemental, il proscrit les pesticides (pour le coton non bio) ainsi que les substances cancérigènes, mutagènes ou toxiques.

Masque en tissu bio et écologique
Masque en tissu bio et écologique

Demeter

Particulièrement strict, le label Demeter demande que les matières premières en laine, coton ou lin proviennent de fermes labellisées Demeter – reposant sur les principes de la biodynamie. À titre d’exemple, la récolte du coton est essentiellement manuelle, tandis que les animaux doivent être tondus ou peignés.

Une part de fibres conventionnelles n’existant pas sous le label est tolérée, sans toutefois dépasser 50 % de la composition totale.

Max Havelaar

Label du commerce équitable, Max Havelaar se concentre sur la dimension sociale et éthique. Ses critères environnementaux sont en revanche plus succincts, les pesticides restant par exemple autorisés.

Tissu bio Oeko-Tex : ne faites plus l’erreur

Apparu en 1992, le label Oeko-Tex 100 s’applique à tous les produits textiles bruts, semi-finis et finis. Plus souple que l’écolabel GOTS, il garantit essentiellement l’absence de produits toxiques dans nos tissus.

Certifiant aussi bien les fibres naturelles que synthétiques, il ne s’attache malheureusement pas à l’origine écologique de la matière première : un tissu Oeko-Tex n’est donc pas nécessairement un tissu bio !

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