Nous l’avons tous remarqué au moins une fois au détour de nos emballages avec ses deux flèches entremêlées. Pourtant, le célèbre Point Vert a longtemps mis la pagaille dans les esprits. Tant et si bien d’ailleurs, qu’il vit actuellement ses derniers mois. N’est-il pas temps de comprendre ce qu’il signifiait vraiment ? Focus sur ce pictogramme aux faux airs d’écolabel.

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Quelle est la signification du Point Vert ?
Consigne de tri ? Produit avec des matériaux recyclés ? Le Point Vert fait partie des grands incompris de la signalétique packaging. Les statistiques parlent d’ailleurs d’elles-mêmes. Selon l’étude menée fin 2019 par OpinionWay intitulée « Les Français et la réduction des emballages », 72 % des personnes interrogées sur le sens de ce pictogramme ont répondu qu’il désignait un emballage recyclable. Un mythe qui perdure… mais qui cache une tout autre réalité !
Lancé en 1992 par Éco-Emballages (devenu Citeo en 2017), le logo Point Vert signale simplement l’adhésion des metteurs sur le marché au programme de valorisation des déchets. Il s’inscrit dans la responsabilité élargie du producteur (REP).
Concrètement, apposer ce logo sur un emballage revient à reverser une taxe aux organismes chargés de le reprendre et de le recycler en bout de chaîne – comme Citeo ou Aldephe. Cette redevance sert ensuite à financer à l’échelle territoriale le dispositif de collecte des déchets ménagers.
Le tarif de cette cotisation dépend du poids, du type de matériau et de la quantité de constituants présente dans l’emballage. Quelques chiffres approximatifs en guise d’exemple :
- bouteille d’eau de 1,5 L : 0,97 ct ;
- canette de 33 cl en aluminium : 0,22 ct ;
- brique de lait de 1 L : 0,69 ct ;
- boîte de conserve en acier : 0,32 ct ;
- pot de yaourt plastique de 125 g : 0,22 ct ;
S’il témoigne d’un engagement des entreprises en faveur du recyclage, le Point Vert ne signifie en aucun cas que son porteur finit inéluctablement dans la poubelle jaune. Encore moins qu’il possède une quelconque dimension écologique, biologique ou durable. Malgré les apparences, il n’entre donc pas dans la catégorie des labels écologiques.
Jusqu’à présent, ce pictogramme concernait 50 000 entreprises françaises et figurait sur 95 % des emballages commercialisés en France. Il était par ailleurs applicable dans toute l’Europe.
La fin du logo Point Vert obligatoire
Jusqu’à fin 2016, les entreprises versant des contributions devaient obligatoirement faire figurer le Point Vert sur leurs packagings. Une époque révolue depuis janvier 2017, puisque ce label est devenu facultatif pour toute commercialisation en France.
Bien que la majorité des autres pays européens aient suivi le même mouvement, cet assouplissement n’est pas systématique. Il convient donc de se renseigner sur les réglementations en vigueur sur chaque territoire si les emballages sont multi-pays.
Interdiction du Point Vert : c’est pour quand ?
Décrié depuis des années par nombre de consommateurs pour son manque de lisibilité, le logo Point Vert ne devrait pas résister bien longtemps à ses détracteurs.
Bien qu’il ne soit pas mentionné explicitement, l’article L. 541-10-3 du 10 février 2020 scelle définitivement son sort. Il précise notamment que les metteurs sur le marché employant après le 1er avril 2021 des « figures graphiques représentant deux ou plusieurs flèches enroulées et inscrites dans un cercle » sur leurs emballages seront soumis à une pénalité financière. Histoire d’être suffisamment dissuasive, celle-ci « ne peut être inférieure au montant de la contribution financière nécessaire à la gestion des déchets ».
Pourquoi le trouve-t-on encore dans certains de nos rayons, alors ? Simplement une affaire de mois, le temps que les anciens packagings s’écoulent. Les entreprises disposant d’un délai d’un an pour liquider leur stock, le Point Vert tirera sa révérence officiellement le 1er avril 2022.
Quel est le logo du recyclage ?
À quel pictogramme doit-on alors se fier pour savoir comment trier nos déchets ? Jusqu’en 2022, vous pouvez encore vous fier à l’encart Info-Tri. Souvent couplé avec le Point Vert, il détaille composant par composant la destination finale du produit à travers des mentions compréhensibles par tous : « à jeter », « à recycler »…
Toutefois, celui-ci devrait se refaire une beauté très prochainement pour s’aligner avec la loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC).
Heureusement, il nous reste encore un indicateur pérenne pour nous aider à y voir plus clair. Initié par l’Ademe le 1er janvier 2015, le logo Triman doit être présent sur tous les emballages ou parties d’emballage recyclables faisant l’objet d’un tri séparé : étuis, cartons d’emballage, bouteilles plastique, bouchons, couvercles…
Quand une ambiguïté subsiste – par exemple si un même emballage renferme des composants recyclables et non-recyclables – il est accompagné d’un message stipulant les consignes de tri à appliquer pour chacun d’eux.
Logo Triman : comment le reconnaître ?
Vous ne voyez absolument pas à quoi il peut bien ressembler ? Il s’agit d’une silhouette de laquelle émanent trois flèches symbolisant le tri sélectif, le tout entouré d’un cercle fléché : une représentation imagée du geste du citoyen écoresponsable, en somme.
Espérons au moins que la mort imminente du Point Vert, qui avait tendance à l’éclipser, l’aidera à gagner en popularité.
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