Alimentation bio écolabel : quels sont les écolabels pour manger biologique ?
Notre guide pour se nourrir de manière saine et écologique
Les chiffres communiqués par l’Agence Bio sont éloquents : en 2019, 9 Français sur 10 déclarent avoir consommé des produits biologiques. Mieux encore, 14 % affirment les inviter quotidiennement dans leur assiette. Face à ce nouvel engouement pour le manger-sain et la préservation de la planète, il est important de savoir décrypter la signification des différents écolabels relatifs à l’alimentation bio. Voici notre dossier complet pour devenir incollable sur le sujet.

Contenu
Alimentation bio : quel intérêt ?
Incarnée par plusieurs labels écologiques, l’alimentation biologique répond globalement à trois grands objectifs : environnemental, sanitaire et économique.
L’agriculture biologique cherche par des moyens innovants à préserver l’environnement et la biodiversité : équilibre des sols et de ses organismes vivants, bien-être animal, réduction de la pollution des eaux, limitation des gaz à effet de serre… Elle s’appuie notamment sur la rotation des cultures, l’emploi d’engrais organiques, mais aussi et surtout sur le non-recours aux produits phytosanitaires et pesticides de synthèse. Les décriés OGM sont également proscrits.
Bien sûr, manger bio est aussi une façon de préserver sa santé. Et pas seulement pour limiter l’ingestion de substances toxiques ! Deux études menées en 2014 et 2016 par l’université de Newcastle soulignent une teneur supérieure en polyphénols dans les fruits et légumes bio, une plus forte concentration en oméga 3 dans le lait bio, et une viande bio mieux pourvue en acides gras polyinsaturés.
C’est aussi un moyen de soutenir la dynamique agricole du territoire français : l’agriculture bio compte près de 134 500 emplois directs en 2017, avec une croissance annuelle moyenne de + 9,5 % entre 2012 et 2017.
Quels produits alimentaires peuvent bénéficier d’un écolabel ?
En France, l’alimentation bio comprend :
- les produits agricoles non transformés : fruits, légumes, céréales, lait, œufs, animaux… ;
- les produits transformés réservés à l’alimentation humaine : pain, fromage, plats préparés… ;
- les aliments à destination des animaux : tourteaux de soja, maïs en grain…
- les semences.
En revanche, les produits issus de la chasse et de la pêche sauvage, l’eau et le sel ne peuvent pas être labellisés.

Alimentation bio écolabel : les organismes certificateurs
Tout opérateur (producteur, préparateur, distributeur ou importateur) souhaitant voir ses produits labellisés doit passer par un organisme certificateur accrédité par l’INAO (Institut national de l’origine et de la qualité). On en dénombre actuellement 9 :
- CERTIPAQ (FR-BIO-01) ;
- ECOCERT (FR-BIO-09) ;
- Bureau Veritas (FR-BIO-10) ;
- CERTISUD (FR-BIO-12) ;
- CERTIS (FR-BIO-13) ;
- Alpes Contrôles Certification (FR-BIO-15) ;
- QUALISUD (FR-BIO-16) ;
- BIOTEK Agriculture (FR-BIO-17) ;
- Control Union (FR-BIO-19) ;
- Ocacia (FR-BIO-20) ;
- Afnor Certification (FR-BIO-21).
Certification et éco labels
Ce choix s’effectue en regard de l’activité exercée et du type de produit commercialisé. Le site de l’INAO détaille précisément les différents secteurs afférents à chaque organisme certificateur. Il convient également d’informer l’Agence Bio de son activité, qui rassemble dans un annuaire les professionnels du bio.
Une fois la demande de dossier déposée, une première visite définit la compatibilité avec les exigences du label, ou la nécessité de passer par une phase de conversion. Par la suite, des contrôles inopinés seront effectués, généralement deux fois par an, afin de vérifier le respect des référentiels : examen de l’exploitation et des parcelles, étude de la comptabilité, conformité des recettes et des étiquettes entre autres. Certains prélèvements pour analyse peuvent être réalisés pour déceler la présence de substances interdites en agriculture biologique.
Par ailleurs, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des Fraudes (DGCCRF) mène également un plan de contrôle annuel pour détecter d’éventuelles anomalies : mentions obligatoires manquantes, usage non conforme du logo, non-soumission aux contrôles…
Alimentation bio écolabel : liste des écolabels alimentaires
En France, seuls quatre écolabels se consacrent à l’alimentation bio :
- AB (ou Eurofeuille),
- Bio Cohérence,
- Nature & Progrès,
- et Demeter.
Agriculture Biologique et Eurofeuille
Créé en 1985, le label Agriculture Biologique (AB) constitue la propriété du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Il repose essentiellement sur l’interdiction des produits chimiques, engrais et pesticides de synthèse, et exclut le recours aux OGM.
Pour des raisons de réharmonisation à l’échelle européenne, c’est le logo Eurofeuille qui fait désormais foi. Depuis le 1er juillet 2010, ce dernier est obligatoire sur tous les produits préemballés dans l’UE.
Le label AB, désormais facultatif, peut toutefois cohabiter à ses côtés sur le packaging. Il est encore possible de l’apposer seul si le produit répond au cahier des charges français, mais n’est pas encore homologué au sens de la réglementation européenne.

Bio Cohérence
L’écolabel Bio Cohérence a été lancé en 2010, en réponse à un affaiblissement des exigences du label AB. S’il en reprend ses grands principes, il s’en démarque par :
- un refus d’une cohabitation bio-non bio au sein d’une même ferme ;
- une fabrication des produits 100 % française ;
- une origine France garantie, sauf pour des produits exotiques (une certification du commerce équitable est alors demandée) ;
- l’interdiction des serres chauffées ;
- des mesures plus fortes concernant le bien-être animal.
Alimentation bio écolabel : Nature & Progrès
On tend à l’oublier, mais c’est bien Nature & Progrès qui a défini le premier référentiel de l’agriculture biologique en 1972.
Forte de 16 cahiers des charges distincts, cette association de consommateurs, producteurs et transformateurs encadre plus rigoureusement la fertilisation des fruits et légumes, les transports, les conditions de vie animale et l’environnement de l’exploitation. Elle valorise également le travail des producteurs.
Demeter
L’écolabel Demeter incarne pleinement les principes de la biodynamie, instituée par Rudolf Steiner dans son Cours aux agriculteurs. Replaçant la nature au cœur de l’agriculture, il met l’accent sur le respect du vivant, le cycle des saisons et l’enrichissement continuel de la biodiversité.

Les écolabels alimentaires équitables
Hors de l’univers du bio, d’autres labels écologiques et équitables existent pour garantir la qualité des produits alimentaires et la juste rémunération des producteurs : Producteurs Paysans, Max Havelaar…
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