C’est le plus puissant félin au monde, sauf que sa terre d’élection est la forêt amazonienne. Classé « espèce quasi menacée d’extinction » par l’UICN (l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature), le jaguar doit sa seule survie aux initiatives de protection de cette espèce essentielle aux équilibres de la forêt.

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Quelles sont les caractéristiques du jaguar ?
Le plus grand félin d’Amérique
Le jaguar (Panthera onca) est le 3e plus grand félin au monde et le plus grand félin d’Amérique. Ce mammifère carnivore fait partie des cinq grands félins (avec le tigre, le lion, la panthère et le léopard).
Cet animal vit exclusivement sur le continent américain. Au XIXe siècle présent des États-Unis à l’Argentine, le jaguar a vu les limites nord de son aire de répartition reculer et se réduire à 60% de son étendue originelle, le contraignant à s’adapter à un climat plus tropical.
Il est aujourd’hui présent dans certaines régions du Mexique, de l’Argentine, du Brésil. Il est également présent en Guyane française, en raison d’un bassin non morcelé de forêt amazonienne. En revanche, il a disparu, par exemple, de l’Uruguay.
Le jaguar, le plus puissant félin du monde
Ce beau félin tacheté
Le jaguar est un beau félin (d’1m20 à 1m80 de long, pour 50 à 100kgs), trapu car court sur pattes, au magnifique pelage qui lui sert de camouflage : une robe tachetée de rosettes ou”ocelles” qui se rejoignent en rayures sous le cou, avec le ventre de teinte claire uniforme.
Ses différences avec le léopard
Au regard de leur aires de répartition respectives, le jaguar et le léopard ne peuvent être confondus : le léopard vit en Afrique et en Asie du sud-est. Nettement plus petit (50 kgs), il a également des ocelles noires sur son pelage, mais non remplies de points noirs comme celles du jaguar.
La puissance de sa mâchoire
En amérindien « yajuar » signifie « celui qui tue d’un bond ». En proportion, le jaguar est le fauve qui a la mâchoire la plus puissante : sa pression exercée équivaut à sept fois son poids.
Une force qui lui permet une technique infaillible : l’animal mord sa victime d’un coup de croc au niveau du cerveau ou de la colonne vertébrale. Sur terre ou dans l’eau, il paralyse ainsi une liste de 85 espèces et non des moindres : le caïman, l’anaconda, les cervidés dont il brise le crâne, la tortue dont il perce la carapace, le tatou, le tapir, liste non exhaustive tant sa nourriture est opportuniste.
Cette force lui permet de grimper à un arbre avec la carcasse d’un mammifère tenu dans sa mâchoire. Le jaguar sait tout faire : courir, nager, grimper. Ce chasseur crépusculaire est à l’affût.
L’habitat du jaguar : un territorial solitaire
Cet animal a besoin d’un espace vital d’environ 90km2 (pouvant aller jusqu’à 200km2), qu’il ne partage en aucun cas avec un autre mâle. Seule une femelle peut avoir son territoire qui chevauche le sien. Un territoire qu’il délimite de ses excréments et marquages de griffes aux arbres.
Il rompt sa solitude uniquement le temps de se reproduire : à l’issue de sa gestation, la femelle ne tolère d’ailleurs pas à la présence du mâle, en raison du risque de cannibalisme. A partir du sixième mois, les jeunes jaguars font l’apprentissage de la chasse. Ils se cherchent alors, à leur tour, un territoire en propre.
Un super prédateur menacé
Quel animal mange le jaguar ?
Situé en haut de la chaîne alimentaire, le jaguar n’a pas de prédateur. Il est une espèce “parapluie”, en raison de son rôle de protection de l’équilibre animal et végétal qu’il joue.
Le jaguar, un lieu de vie morcelé
Au début du XXe siècle, le jaguar était présent aux États-Unis, depuis le parc du Grand Canyon dans le Colorado, jusqu”en Californie du sud. Aujourd’hui quelques spécimens sont présents en Arizona, dont la survie dépend de la connectivité avec le Mexique, qu’entrave le mur de Trump.
En Amérique latine, la déforestation côté Atlantique a réduit la forêt à 15% de sa superficie d’origine, provoquant la disparition de 80% des jaguars.
Dans les années 1960, au Brésil, le commerce de peaux de jaguars estimé à 15 000 par an, a fortement contribué au déclin de leur population en Amazonie brésilienne.
Faute de proies sauvages, il arrive que le jaguar se rabatte sur le bétail, d’où le fait qu’il est considéré comme un “animal à problèmes” au Brésil, au Costa Rica, au Guatemala, au Pérou. Quant à la chasse sportive, elle reste autorisée en Colombie.
Une espèce quasi menacée d’extinction
Au début des années 2000, la population totale de jaguars était estimée à 64 000 individus. En 2005, l’UICN (l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature) a classé le jaguar comme “espèce quasi menacée d’extinction”.

L’exemple mexicain
Au Mexique, son territoire de prédilection, sa population a réaugmenté de 20% en 8 ans, soit un effectif de 4800 jaguars supplémentaires, grâce à la mise en place d’un programme de conservation, mais aussi de la protection de la forêt.
En Argentine, des programmes tels que le “Projeto Onças do Iguaçu” s’emploie également à la préservation de l’espèce.
En Guyane française, cet animal a le statut d’”espèce intégralement protégée”.
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