L’intolérance alimentaire : et vous ?
Gluten, glucose, lactose... autant de troubles qui peuvent vous gâcher la vie
Un français sur deux estime souffrir d’une intolérance alimentaire : et évite en priorité le lait de vache, le blé et le gluten pour cette raison. Une hypersensibilité pas toujours facile à discerner.

Contenu
- 1 Définition de l’intolérance alimentaire
- 2 Les symptômes de l’intolérance alimentaire
- 3 Bien vieillir
- 4 Comment savoir si je fais une intolérance alimentaire ?
- 5 Intolérance alimentaire et allergie alimentaire
- 6 Quelles sont les intolérances alimentaires les plus fréquentes ?
- 7 Intolérance alimentaire : les traitements
Définition de l’intolérance alimentaire
L’intolérance alimentaire est une réaction d’irritation de l’intestin, par incapacité de celui-ci à métaboliser un aliment : en raison de la composition chimique de ce dernier ou bien de l’état de la paroi intestinale.
En effet, le système digestif décompose les aliments en acides aminés que sont les protéines, glucides et lipides, qui sont alors à même de traverser la paroi intestinale pour nourrir nos organes et muscles via la circulation sanguine.
Il arrive que l’état de la paroi intestinale fasse mal ce travail d’assimilation, par carence de certaines enzymes ou parce qu’elle est abîmée : les acides aminés sont trop gros, ou bien ne passent pas la paroi intestinale, la détériorant en y restant stockés.
Les symptômes de l’intolérance alimentaire
L’intolérance alimentaire se traduit par les symptômes associés de :
- maux de ventre,
- diarrhées,
- ballonnements,
- nausées et vomissements,
- des réactions dermatologiques (rougeurs et boutons),
- des maux de tête
- et une sensation de mal-être.
Chez le nourrisson
Ces symptômes varient avec l’âge : chez le nourrisson, une intolérance alimentaire se traduit par de la colique, des régurgitations une heure après le repas, des pleurs pendant son sommeil et un fléchissement de la courbe de poids.
Chez l’adulte
Chez l’adulte et le senior, des douleurs articulaires et une fatigue générale sont associées aux maux de ventre, flatulences et remontées acides.
Bien vieillir
A noter que les intolérances alimentaires ont tendance à croître avec l’âge. Pour entretenir sa paroi intestinale, il faut veiller à adapter son alimentation :
- bien faire cuire les légumes,
- consommer des aliments peu raffinés (sucre de canne, farine semi complète),
- avoir des prises alimentaires de moindre quantité
- et boire de l’eau régulièrement.
Comment savoir si je fais une intolérance alimentaire ?
Dès lors que l’aliment irritatif cesse d’être consommé, les symptômes de l’intolérance disparaissent au bout de quelques heures ou jours.
A l’inverse, s’il continue à être consommé, non seulement les symptômes persistent, mais ils peuvent provoquer de la fatigue et un amaigrissement. C’est également le cas lors d’une allergie alimentaire, avec laquelle il ne faut pourtant pas la confondre.
Intolérance alimentaire et allergie alimentaire
L’allergie alimentaire est une réaction anormale du système immunitaire, qui a identifié par erreur une substance comme étant dangereuse : ainsi certaines personnes sont-elles allergiques aux crustacés ou aux fraises.
Lors de la phase de sensibilisation à ces substances, les cellules du système immunitaire produisent des anticorps spécifiques (IgE) qui se lient aux cellules du sang appelées « mastocytes ». Ensuite, à chaque contact avec les crustacés ou fraises, ces mastocytes sensibilisés libèrent en masse de l’histamine, cet agent qui combat les pathogènes de l’organisme. Rien à voir avec le défaut de métabolisme qu’est l’intolérance alimentaire.
Quelles sont les intolérances alimentaires les plus fréquentes ?
Intolérance alimentaire au gluten et lactose
Les intolérances alimentaires les plus fréquentes sont dues au gluten (une protéine présente dans le germe et dans l’enveloppe de certaines céréales) et au lactose (le sucre du lait). Ces deux intolérances fragilisent de surcroît la flore et la paroi intestinale, provoquant d’autres intolérances alimentaires.
Intolérance au gluten
L’intolérance au gluten ou maladie cœliaque est une pathologie intestinale chronique et auto-immune. Le gluten est contenu dans le blé, l’orge, l’avoine et le seigle.
La maladie cœliaque peut se manifester à tout âge, chez les jeunes enfants de 6 mois à 2 ans dès l’introduction des céréales dans leur diète, ou bien rester asymptomatique n’apparaître chez l’âge adulte qu’entre 20 et 40 ans.
Ses symptômes sont des troubles intestinaux (maux de ventre, diarrhées, etc) mais aussi non-intestinaux (fatigue, carence en fer, retard de puberté et aménorrhée, retard de croissance chez l’enfant, aphtes récidivants et réactions cutanées avec des démangeaisons et poussées de cloques).

Intolérance au lactose
Le sucre du lait ou lactose est dégradé par la lactase, enzyme bien présente chez le nourrisson, mais qu’il perd généralement après le sevrage.
Chez l’adulte, l’intolérance au lactose est fréquente, en raison de cette carence en lactase : elle concerne le lait, mais aussi ses produits dérivés. L’intolérance au lactose ne doit pas être confondue avec l’allergie au lait, due à la protéine de celui-ci.
Intolérance alimentaire et tyramine
La tyramine est une substance très présente dans le fromage, le vin rouge, l’avocat, les framboises et les aliments ayant subi un processus de fermentation (viandes attendries, hareng mariné, bière, sauces au soja).
Intolérance alimentaire et histamine
Attention, certains aliments contiennent de l’histamine : le chocolat, les saucissons salés, les fromages affinés, certains fruits (tomate, ananas, prune, abricot, cerises) et légumes (épinards, aubergine) ou encore le vin rouge.
S’il s’agit bien d’une intolérance alimentaire (une carence de la paroi intestinale en une enzyme DAO, pour diamine oxydase), le fait qu’il s’agisse de l’histamine implique de consulter.
Intolérance alimentaire et glutamate
Le glutamate est ce fameux exhausteur de goût connu sous le nom de 5ème saveur : au début du XXeme siècle, le professeur japonais Ikeda l’isola d’une algue, le kombu. Le glutamate a le goût « umami », proche de la viande, très utilisé dans les condiments chinois, d’où le surnom de son intolérance de « syndrome du restaurant chinois ».
Cet acide aminé naturel (dans le corps humain, c’est un neurotransmetteur) est surtout présent dans sa version d’additif chimique, le E621 ou glutamate monosodique (GMS). Ce E621 est très employé dans l’industrie agroalimentaire.
Intolérance alimentaire : les traitements
Hormis la suppression de l’aliment concerné, il n’existe pas de traitement intrinsèque contre une intolérance alimentaire. Sauf que sa suppression peut engendrer un déséquilibre alimentaire : pour un nourrisson, une rare allergie au lactose nécessite évidemment de consulter.
Plus généralement, votre médecin traitant sera à même de faire la distinction entre une allergie ou une intolérance alimentaire, et de vous indiquer le régime alimentaire à suivre, ou bien vous orientera vers un(e) diététicien(ne).
Les risques du sans gluten
Quant à la maladie cœliaque, elle entraîne la suppression du pain, mais aussi des pâtes, biscuits et de la plupart des farines. L’inconvénient est que bien des aliments sans gluten ne sont pas sans reproches : pauvres en protéines, en fibres, en minéraux et vitamines, beaucoup sont à base de farines de riz ou de maïs raffinées. Ils contiennent souvent des sucres ajoutés ou des additifs qui augmentent le risque de diabète de type 2.
Comment calmer une intolérance alimentaire ?
Le FODMAPs
Mis au point par la nutritionniste australienne Sue Shepard, le régime FODMAPs (acronyme de « Fermentable Oligo-, Di-, and Monosccharides, And Polyols ») préconise des repas exempts des sucres fermentescibles dans le côlon. Sont ainsi éliminés le lactose, les fructoses (les sucres des fruits) et les édulcorants sans sucre que sont les polyols.
Intolérance alimentaire : phase de tests
Ce régime se déroule en trois phases,:
- la première supprimant entièrement les FODMAPs,
- la deuxième en en réintroduisant un seul groupe un avec tests sur l’organisme,
- la troisième consistant à réintroduire ceux bien tolérés, toujours après test.
Attention à ne pas suivre ce régime seul, au risque de carences, car il se déroule sur plusieurs semaines.
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