L’impétigo : une maladie infectieuse de la peau
L’impétigo est l‘infection cutanée la plus fréquente chez l’enfant. Très contagieuse, elle est bénigne à la condition d’être traitée.

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L’impétigo chez l’enfant
L’impétigo est une infection bactérienne de l’épiderme : elle est à 90% due à un staphylocoque doré, plus rarement et de façon plus grave à un streptocoque.
Staphylocoque et/ou streptocoque infectent la peau en s’immisçant par une lésion de la peau : égratignure, coupure, piqure d’insectes, plaie ou blessure, brûlure.
C’est chez l’enfant de moins de dix ans, que cette infection est la plus fréquente : avec une forte prévalence chez l’enfant de deux à cinq ans. Le système immunitaire n’est pas encore mature, et la vie collective (maternelle, crèche) est facilement le foyer de petites épidémies.
Les enfants se contaminent facilement entre eux, par toucher direct, contact via les jouets et les vêtements. Une contamination surtout saisonnière, qui va de pair avec chaleur et humidité.
L’impétigo croûteux, 70% des cas
Chez le jeune enfant, l’impétigo se manifeste essentiellement sous sa forme croûteuse : des pustules emplies de pus, qui se déchirent et sèchent en formant une croûte jaune entourée de rouge, signe d’inflammation. Ces pustules peuvent s’étendre en plaques plus ou moins étendues.
Les démangeaisons incitent l’enfant à se gratter : d’abord localisé autour des orifices (nez, bouche, anus), l’infection se propage par auto-contamination, au cuir chevelu et à tout autre partie du corps.
L’impétigo bulleux, celui du nourrisson
Le bulleux est typiquement celui du nourrisson : causé par le staphylocoque doré, il est plus sévère que le croûteux. Il se manifeste par des ampoules d’un à deux centimètres de diamètre, entourées d’un halo rouge d’inflammation.
Ces ampoules sont le plus souvent localisées autour du nombril, des fesses à cause de la chaleur humide de la couche, et à la naissance des membres (cou, aine, aisselles). Les ampoules se déchirent et l’infection se propage par leur liquide. L’impétigo bulleux peut provoquer une légère fièvre et de la diarrhée.
En certains cas, l’impétigo bulleux peut évoluer en « épidermolyse staphylococcique aiguë » ou syndrome de la peau ébouillantée : les toxines sécrétées par le staphylocoque fragilisent la peau, qui se transforme en lambeaux.
L’impétigo chez l’adulte
Chez l’adulte, cette infection est caractéristique de profils à risque : les personnes vivant dans des conditions d’hygiène précaire (personne sans domicile fixe), les profils immunodéprimés par une maladie chronique (diabète) ou un traitement immunosuppresseur, ou encore celles en proie à une addiction (alcool).
Les maladies de peau qui créent des lésions et donnent envie de se gratter (psoriasis, herpès, eczéma, etc) rendent aussi celle-ci plus exposée à l’impétigo.
Contrairement à l’enfant, l’impétigo de l’adulte est souvent dû à un streptocoque. Faute de traitement, il représente un risque sérieux de complication : évolution en lymphangite (inflammation des vaisseaux lymphatiques) lorsque les croûtes sont ulcérées. Ou même septicémie. Le streptocoque représente aussi un risque de complications rénales.
Le cas grave de l’impétigo herpétiforme
Cette forme très rare d’impétigo est propre à la femme enceinte : de plus en plus considérée par la médecine comme une forme de psoriasis pustuleux généralisé (même mutation génétique), l’impétigo herpétiforme représente un risque vital pour la mère et pour l’enfant (décès ou malformations graves). Une nouvelle grossesse est généralement déconseillée.
Photos d’impétigo

L’impétigo, les principaux facteurs de contagion
Un enfant peut être porteur « sain » d’un staphylocoque, et contaminer un copain qui a une plaie. Les lieux de prédilection du staphylocoque sont la muqueuse nasale, la bouche et la région périnéale. L’enfant s’auto-contamine (doigts dans le nez, etc), puis contamine ses petits camarades.
Chez le nourrisson de moins de six mois, toute éruption de pustules autour du nez, de la bouche et de la région périnéale implique de consulter très rapidement. Chez l’enfant, la consultation s’impose également, pour obtenir le bon diagnostic et le traitement approprié.
A l’âge des maladies infantiles, la confusion peut être faite avec une autre maladie, voir se cumuler (varicelle). Et tant que le germe est actif, l’impétigo continuera de se propager (école, famille).
A fortiori si l’infection se situe sur plus de cinq lésions du corps de l’enfant, vous devez consulter rapidement.
L’impétigo, quel traitement ?
L’impétigo se traite en quelques jours par antibiotiques, généralement oraux. Les huiles essentielles sont très intéressantes, avec tout de même la limite qu’elles ne peuvent pas être utilisées chez l’enfant de moins de six ans et les femmes enceintes. Et ne peuvent pas être appliquées sur les muqueuses.
A ce traitement général, s’ajoute celui de croûtes : pour nettoyer la peau et éviter les traces de cicatrices, lavez la zone touchée avec du savon désinfectant, de manière à l’amollir. Une pommade antibiotique permet aussi de la désinfecter.
L’impétigo, les mesures d’hygiène
Une fois que l’impétigo est diagnostiqué, vous savez qu’il est très contagieux. Tous les membres d’une même famille doivent vérifier qu’ils n’en sont pas atteints. L’enfant (s’il s’agit de lui), doit éviter d’être envoyé à l’école.
Chez vous, les mesures d’hygiène doivent être strictes : lavage des mains, des ongles, du linge…
Ces germes proviennent souvent de la muqueuse nasale, de la bouche ou de la région périnéale de l’enfant. Dans ces cas, on parle d’auto-contamination. Pour cette raison, l’impétigo est souvent localisé : autour des narines, de la bouche ou dans la région périnéale.
Pas d’immunisation
Si vous avez eu un impétigo, vous n’êtes pas immunisé pour autant. Tout dépend de la présence ou non de la bactérie et, quand vous devenez ado puis adulte, de votre état de santé.
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