L’hypnose, l’hyper-vigilance au service du positif
L’hypnose est cet « état de conscience modifié », qui vise à accéder à l’inconscient. D’abord utilisée en psychiatrie, cette pratique trouve aujourd’hui des applications en thérapie complémentaire.

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A la base, il y a l’inconscient
Si nous pensons à respirer, c’est grâce à notre inconscient. De même lorsque nous clignons des paupières. Notre inconscient gère 2 000 informations à la seconde. Jusqu’à l’image que nous avons de nous-même y est enregistrée !
« Je ne suis pas capable », « je ne vaux pas mieux », « ça ne marche pas parce que c’est moi », des images solidement ancrées dans notre inconscient, et qui dictent notre conscient ! Au point, parfois, de devenir des marionnettes de notre inconscient.
Définition ou comment retourner au « point de restauration »
Neurologie, sexologie, obstétrique, oncologie : l’hypnose est entrée à l’hôpital comme thérapie complémentaire. Tabagisme, troubles du comportement alimentaire, traumatisme physique, douleurs fantômes à la suite d’une amputation, frigidité, acouphènes, insomnies, ménopause, etc : comment poser une dérivation au conscient, quand celui-ci impose des souffrances physiques et psychiques ?
L’hypnose est cet état d’hyper-vigilance, qui met la conscience en sommeil, pour atteindre l’inconscient. Un outil pour, un peu comme avec un ordinateur, faire « reset » et retrouver la configuration d’avant le bug, si enfoui soit-il.

Quelle pratique : Hypnose « paternelle » ou hypnose « maternelle » ?
C’était déjà l’hypnose, que connaissaient les chamanes en croyant se connecter aux esprits de la nature et à l’âme des défunts. Dès le XIe siècle, le savant Avicenne énonça le principe de la suggestion. En Occident, c’est à partir du XVIIIe siècle, que l’hypnose fut expérimentée.
Célèbre fut le « baquet » du docteur allemand Franz Antom Mesmer, qui plongeait des femmes en état de « crises magnétiques ». Proche du charlatanisme, le mesmérisme ou magnétisme animal fut condamné par la Médecine en tant que thérapie.
Plus sérieusement, le médecin écossais James Braid envisagea, au XIXe siècle, l’hypnose comme un « état de sommeil nerveux » et moyen d’anesthésie. Puis le neurologue français Jean-Martin Charcot étudia l’hypnose dans les cas de paralysies non liées à une lésion organique. Parmi ses élèves à la Pitié-Salpêtrière, un certain Freud, qui étudia d’abord l’hystérie masculine… et en déduisit que l’hypnose était la mort de la psychanalyse.
Au XXe siècle, le médecin américain Milton Erickson réfuta l’approche de cette « hypnose classique ». A son sens, les causes ne produisent pas les mêmes effets d’un individu à l’autre. Et privilégia la méthode interactive avec l’inconscient du patient, de manière à exhumer ce qui y est enfoui.
École « paternelle » versus « école maternelle », selon l’expression du hypnothérapeute américain Kenneth Saichek. Aujourd’hui, les deux coexistent.
Un « art du soin »
En Belgique au CHU de Liège, le service d’algologie (étude de la douleur et de ses effets sur l’organisme) dirigé par le Pr. Marie-Elisabeth Faymonville pratique l’hypno-sédation au lieu de l’anesthésie générale, pour la chirurgie plastique et endocrinienne.
En France aussi, l’hypnose est aussi entrée à l’hôpital : comme « la nécessité d’inclure l’hypnose dans l’art du soin qui ne traite pas le patient comme un corps à réparer mais comme un être vivant qui ressent », soulignait le Dr Jean-Marc Benhaiem, auditionné en janvier 2017 par l’Académie nationale de médecine, au sujet de l’efficacité de l’hypnose, pour « calmer des douleurs aiguës provoquées par les soins, les gestes invasifs ou l’accouchement.» Une pratique y compris auprès des enfants, à l’Hôpital Robert-Debré.
L’hypnose et le sport
Outre-Atlantique, l’hypnothérapeute fait partie du staff du sportif de haut-niveau : Serena et Vénus Williams, Michael Schumacher, incluent l’hypnose dans leur préparation physique et mentale. Physique pour corriger un mauvais geste tellement appris, qu’il est à l’état de réflexe, mais aussi pour apprendre à surmonter la douleur, très courante au haut-niveau, en tournoi.
La préparation mentale, ou comment être au meilleur de soi-même, le jour J, face à la pression de l’enjeu et du public ? L’hypnose apprend à gérer le mental, pour rester au meilleur de sa motivation.

Maigrir avec l’hypnose ?
L’hypnose ne fait évidemment pas maigrir. Mais des séances d’hypnose permettent de retrouver une estime de soi, et de se libérer des images indûment associées au plaisir, le sucre et les graisses pour, à l’instar du tabac, leur préférer une alimentation et une vie équilibrée. On le sait, la boulimie ressortit de l’estime de soi, de ses relations en société, dans son couple, avec ses amis, bien avant de la gestion de l’aiguille de la balance.
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