Votre enfant n’est pas seulement turbulent : il éprouve des difficultés d’apprentissage scolaire et de comportement avec ses petits camarades. Jusqu’il y a peu considéré comme une trouble propre à l’enfance, l’hyperactivité a tendance à se pérenniser au stade adulte.
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Définition : hyperactivité et TDAH
On appelle hyperactivité le trouble du déficit de l’attention, qui se manifeste avec ou sans hyperactivité (TDAH) : il s’agit d’un trouble trouble neuro-développemental chronique.
En France, il touche entre 3,5 et 6,5% des enfants en âge d’être scolarisés, soit près de 400 000 enfants.
Dans 65% des cas, ce trouble persiste au stade adulte.
Quels sont les signes de l’hyperactivité ?
L’hyperactivité se caractérise par des troubles cognitifs et comportementaux, qui perdurent six mois durant, sans lien avec un événement traumatique (deuil, déménagement, etc)
L’hyperactivité se définit par l’association de trois catégories de troubles :
- un déficit de l’attention,
- une hyperactivité motrice,
- de l’impulsivité.
Leur association et le niveau de ces troubles sont symptomatiques du TDAH.
Les symptômes de l’hyperactivité
Un trouble de l’attention
L’hyperactivité est d’abord un trouble de l’attention. Celle-ci est doublement impactée : par le déficit d’attention et par l’objet sur lequel, par défaut, l’attention se fixe. En pratique, ce déficit d’attention se manifeste par désintérêt pour l’activité intellectuelle, l’inaptitude à la concentration, à l’effort soutenu, au sens du détail, les étourderies à répétition, la difficulté à écouter son entourage et à se plier aux règles, etc.
Cet éparpillement général se manifeste dans les différentes sphères de la classe, la maison, les loisirs.
Un trouble comportemental
Hyperactivité motrice
Ce trouble se manifeste également par une hyperactivité motrice en décalage avec l’âge de l’enfant, une impossibilité à tenir en place, un besoin de bouger avec une tendance casse-cou, sans conscience du danger.
Impulsivité
L’hyperactivité se traduit aussi par une impulsivité, un besoin soudain d’agir, du bavardage incessant sans possibilité de se réfréner, une grande difficulté à supporter toute frustration, un désir d’imposer sa présence, un tempérament versatile, voire colérique.
Les autres symptômes
L’hyperactivité est également bruyant (cris, pleurs), indifférent à autrui, il manque en tous les cas d’empathie, voire est agressif avec éventuel passage à l’acte (coups, gifles, jets d’objets).
De par son comportement insupportable pour les autres, l’hyperactif peut devenir le souffre-douleur de ses camarades et être isolé.
Une intensité variable
L’hyperactivité est l’association de ces symptômes cognitifs et comportementaux. Selon la Haute Autorité de Santé, 45,5% des enfants présentent une dominante de symptômes relevant du trouble de l’attention, 35,9% présentent une dominante de l’hyperactivité et 17,6% une combinaison des trois symptômes.
Hyperactivité : garçons/filles
Elle affecte plus volontiers les garçons : 2 à 3 garçons pour une fille. Mais les filles n’en sont pas exemptes : elles sont plus touchées par le déficit d’attention, moins par l’hyperactivité motrice.

A l’école
L’école est le révélateur privilégié l’hyperactivité, au regard du cadre qu’elle représente : programme d’apprentissage scolaire, vie sociale et règles à respecter. Ainsi, le corps enseignant et médico-scolaire joue-t-il un rôle de premier plan dans le signalement de ce trouble.
Généralement, les résultats scolaires sont impactés : le taux de redoublement, voire d’échec scolaire, est élevé.
Quelles sont les causes de l’hyperactivité ?
Des causes multiples
Ce trouble ne serait pas dû à une cause unique, mais à l’accumulation de facteurs :
- pendant la grossesse, l’exposition de la mère à l’alcool, au tabagisme, au plomb, au stress ;
- une naissance prématurée et/ou un petit poids à la naissance, une malnutrition précoce sévère ;
- des troubles du sommeil chroniques et sévères depuis la petite enfance ;
- ou encore, un traumatisme crânien.
Le facteur héréditaire serait prépondérant (à 75%), sans lien génétique avéré.
Les facteurs environnementaux sont également en cause : maltraitance, abus sexuels, etc.
Les troubles neuropsychologiques
A ce jour, la recherche médicale se réserve de livrer une conclusion définitive, concernant une atrophie au niveau du cerveau, des personnes atteintes de TDAH. Seule une atrophie du putamen (la couche extérieure du noyau central) semble commune à tous les cas.
Le modèle de Barkley
Deux grandes modélisations font aujourd’hui autorité :
Le modèle prédominant est celui de Barkley, qui se base sur une hypoactivation du cortex frontal induisant un manque d’inhibition de quatre fonctions exécutives importantes :
- la mémoire de travail (qui permet d’inscrire une tâche dans la durée),
- l’autorégulation affective et motivationnelle (qui permet de traiter un événement de façon rationnelle)
- l’internalisation du langage (qui permet de contrôler le processus de réflexion et d’ajuster les émotions)
- la reconstitution mentale (qui permet de gérer l’après-coup).
Le modèle de Sonuga-Barke
Depuis quelques années, le modèle d’aversion au délai ou modèle de Sonuga-Barke a mis en évidence la difficulté de la gestion de soi, en particulier la gestion des délais de gratification : l’élément central de la personne souffrant de TDAH est la recherche de gratifications directes et immédiates.
Comment la déceler l’hyperactivité ?
Consulter au plus tôt
Trop souvent, l’hyperactivité est diagnostiquée avec retard, son diagnostic étant basé sur des symptômes attribués à une mauvaise conduite à l’école, ou encore confondus avec d’autres troubles (précocité intellectuelle, troubles anxieux, dépression, voire troubles du spectre autistique).

Un traitement contre l’hyperactivité ?
Pourtant, ses symptômes sont le socle du diagnostic de la maladie. En cas de doute ou de persistance, la consultation de votre médecin traitant vous permettra d’établir le plan d’action à tenir (consultation de spécialistes, selon le cas). En dernier recours seulement un traitement médicamenteux strictement encadré, est envisagé.
L’hyperactivité chez l’adulte
L’hyperactivité non prise en compte se poursuit au stade adulte, dans plus d’un cas sur deux…. Ses symptômes sont également multiples : depuis l’incapacité à rester assis au cinéma durant la séance complète, une logorrhée, mais aussi le burn out, à force de remplir ses journées.
En effet, la peur mentale du vide conduit l’adulte hyperactif à remplir ses journées jusqu’à épuisement de ses réserves. Une peur qui confine à celle de la crainte de ne pas exister.