L’humus, la vie du sol
Partie vivante du sol, indispensable à l'équilibre écologique
Choux, poireaux, carottes, mais aussi bien sûr, les forêts : l’humus est la partie vivante du sol, sans laquelle rien ne pousserait.

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Définition : qu’est-ce que l’humus dans le sol ?
L’humus est l’ensemble des matières organiques fraîches (débris végétaux, cadavres d’animaux, déjections, mucilage de racines) décomposées par les micro-organismes du sol : microfaune (vers de terre, insectes, petits arthropodes, etc.), bactéries et champignons.
Humus : les 4 couches du sol
C’est la couche supérieure d’un sol. Le sol comprend en effet quatre couches successives, de la plus superficielle à la plus profonde :
Il est essentiel de retenir que ces quatre couches sont naturellement disposées en strates dans cet ordre. Si celui-ci est bouleversé, le sol est moins fertile.

Indispensable humidité
Par son aspect, l’humus est une matière noire, grumeleuse et humide au toucher. Pour que la décomposition de la matière organique fraîche ait lieu, il faut des conditions d’humidité, de température, d’aération et d’absence d’acidité du sol.
Reconnaître une terre riche en humus
Plus l’humus est foncé, plus il est riche en carbone, plus il tire vers l’ocre, plus il est riche en fer. Il y a des coquelicots qui poussent au sol ? C’est bon signe, le sol est riche en humus.
La biodisponibilité
En digérant la matière organique, les micro-organismes qui s’en nourrissent la transforment en matière minérale assimilable par les plantes. L’humus est ainsi un écosystème et un garde-manger mutuel : en s’en nourrissant, les micro-organismes rendent biodisponibles pour la végétation, la matière organique qui en est issue.
Contre érosion du sol
L’humus stabilise les sols : en se liant à l’argile, il les rend poreux. De ce fait, les sols retiennent mieux l’eau : ils sont moins compacts et moins exposés au lessivage et à l’érosion due aux pluies et arrosages.
Où se trouve l’humus ?
Les sols forestiers sont les plus riches en humus. Il se compose à la fois de la dégradation de la roche-mère de la Terre et de la dégradation effectuée par les micro-organismes. Le sol d’une forêt n’est pas figé, il est un chantier permanent de longue durée : pour en fabriquer un centimètre d’épaisseur, il faut en moyenne une centaine d’années ! Vous ne marcherez plus jamais en forêt de la même façon en le sachant…
Toutes les forêts ne sont pas les mêmes… on distingue deux grands types d’humus forestier, le mull et le moder.

Le mull
Le mull est le plus fertile : la litière forestière est mince et abrite une très grande variété de micro-organismes. Ces forêts sont multistrates, avec à la fois des sous-étages arbustifs et de grands arbres. La litière forestière est d’ailleurs doublée d’une seconde à décomposition rapide. Dans les régions tropicales, ce ne sont pas les vers de terre, mais les termites, qui font ce travail.
Le moder
Le moder est celui des sols plus pauvres : la litière forestière est plus épaisse car elle se décompose moins rapidement. Les vers de terre y sont moins présents et la microflore est dominée par les champignons. Ces forêts n’ont pas non plus de sous-étages de végétation. A noter que la prédominance des champignons donne à ces forêts l’odeur caractéristique, le “moder smell”.
Le mor
Le mor est un sol dont la matière organique est très peu décomposée, en raison de la faible activité d’une micro-faune généralement liée à une longue saison froide : c’est typiquement la taïga, mais aussi chez nous la terre de Bruyère dans les Landes, où la forte teneur en fer du sol a formé une concrétion dure et imperméable.
Comment se fait l’humus ?
Le rapport carbone (C) / azote (N)
La rapidité de dégradation de la matière organique dépend non seulement des “troupes” de micro-organismes, mais aussi bien sûr de la composition de celle-ci : pour des essences telles que l’aulne, le frêne, le robinier et l’orme, le rapport carbone/azote est entre 12 et 25, soit une dégradation rapide.
Pour l’érable, le bouleau, le tilleul, le charme et le peuplier, ce rapport est moyen (entre 25 et 40), correspondant à une dégradation plus lente. Mais la dégradation la plus lente est celle du feuillage du hêtre et du chêne, ainsi que les aiguilles des résineux.
La lignine
Autre facteur important de la plus ou moins grande rapidité de cette dégradation, la teneur en lignine des feuillages ou aiguilles. Cette dégradation est effectuée lentement par les champignons. Le feuillage du hêtre, du chêne et du châtaignier ont une forte teneur en lignine, d’où leur décomposition lente.
Votre jardin et potager
En pratique, si vous voulez que vos plantes et légumes poussent, il leur faut un sol fertile. Comment s’y prendre ?
Stop aux pesticides !
Les pesticides tuent la vie des sols : la règle numéro 1 est de ne pas utiliser de pesticides…
Stop au labour
Pour que l’humus se forme, il ne faut jamais retourner la terre, car cela la désorganise : la microfaune et micro-flore qui la dégradent étant dans la couche superficielle du sol, retourner celui-ci empêche leur travail de dégradation.

Couvrir son sol
En forêt, le sol n’est jamais nu, ce qui le protège des différences de température, du tassement et de l’érosion par l’eau de pluie. Pour imiter la nature, paillez votre sol au choix de feuilles mortes, de déchets de taille, de compost peu décomposé, de paille de chanvre ou de lin, etc.
Fumier frais et engrais verts
Pour favoriser l’humus, vous pouvez épandre du fumier frais sur votre sol, de préférence à l’automne. Côté engrais verts, il y a le choix entre les légumineuses (les pois, le trèfle, les fèves) qui fixent l’azote de l’atmosphère, les crucifères (la moutarde, le colza) qui ont l’avantage de bien pousser sur les sols pauvres en humus, et les graminées (avoine, seigle) qui se cultivent en mélange avec des légumineuses.
Tout dépend des besoins de votre sol, et des cultures que vous souhaitez ensuite faire pousser, des choux ou des carottes.
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