Huile de coprah : la coco pas si naturelle et durable
L'huile de coco désodorisée pose de nombreuses questions quant à la santé de l'individu et la protection de l'environnement
L’ huile de coprah est une huile végétale raffinée issue de la chair séchée de la noix de coco. Appréciée pour son coût bon marché, elle est utilisée pour la fabrication de cosmétiques et dans l’industrie agroalimentaire. Si la noix de coco présente de très nombreuses vertus, la consommation d’huile de coprah et sa culture sont controversées aussi bien pour la santé que pour l’environnement.

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Quelle est la différence entre l’huile de coco et l’huile de coprah ?
La noix de coco, très en vogue depuis quelques années dans les pays occidentaux, est plébiscitée pour ses vertus beauté au naturel et alimentaires. Qui n’a pas au moins un produit issu de ce fruit chez soi ? Sucre de fleur de coco, huile de coco, noix de coco râpée et autres qui éveillent tous nos sens.
Dans le commerce, deux sortes d’huile sont vendues :
- l’huile de coprah appelée aussi huile de coco désodorisée
- l’huile de coco vierge
L’huile de coco vierge, au doux parfum, est obtenue par la méthode d’extraction à froid de la chair fraîche de la noix de coco sans qu’aucun produit chimique n’y soit, en théorie, intégré. Bien consommée, elle joue un rôle dans la prévention cardiaque, elle peut être un allié minceur et un atout beauté nourrissant et hydratant pour le corps.
Fabrication : comment est faite l’huile de coprah ?
L’huile de coprah est une huile raffinée extraite de la pulpe séchée de la noix de coco. Le raffinage industriel à notamment pour but d’éliminer les bactéries et les moisissures obtenues lors du séchage de l’amande (chair de la noix de coco). Elle est ensuite désodorisée. Les traitements de cette huile pourraient atténuer les vertus propres à la noix de coco.

Composition de l’huile de coprah
L’huile de coprah est riche en acide gras. Voici sa composition avant traitement et raffinage industriels :
- Acide gras mono-insaturés : 5 à 8% d’oméga 9
- Acide gras poly-insaturés : 1 à 3% d’oméga 6
- Acide gras saturés : 40 à 50 % d’acide laurique, 16 à 20 % d’acide myristique, 6 à 8 % d’acide palmitique, 6 % d’acide caprique, 5 % d’acide caprylique.
L’huile de coprah : des bienfaits relatifs sur la santé ?
Une huile végétale hydrogénée à écarter des assiettes
L’huile de coprah est utilisée pour la confection de pâtisseries industrielles, de confiseries et de margarine. Elle constitue l’aliment de base de la végétaline.
Or, lors des traitements industriels, l’huile de coprah subit très souvent un processus d’hydrogénation afin de prolonger sa durée de conservation.
L’hydrogénation peut être totale ou partielle. Cette dernière est la plus dangereuse pour la santé. En effet, elle transforme les acides gras saturés en acide gras “trans” qui présentent un risque élevé de développement de maladies cardiovasculaires et augmentent le taux de mauvais cholestérol.
Lors de vos achats, regardez toujours la liste des ingrédients, lisez les emballages des produits que vous achetez et privilégiez des produits bio et respectueux du développement durable.
Huile de coprah appréciée de la peau et des cheveux
Côté beauté, ses impacts seraient plutôt bénéfiques.
Très utilisée en savonnerie, l’huile de coco désodorisée dispose d’un réel pouvoir moussant du fait de son taux élevé d’acide laurique. Par son aspect semi-solide elle participe aussi à la dureté du savon.
Elle présente des qualités hydratantes et protectrices. Si vous fabriquez vous mêmes vos savons, il est recommandé de rester dans une proportion de 15 à 30% dans la composition du savon pour éviter un effet desséchant qui serait lié à ses vertus nettoyantes.
Elle est également utilisée pour la fabrication de crèmes et huiles hydratantes. L’huile de coprah est même un des éléments phares du monoï que l’on adore pour son odeur et ses bienfaits apaisants, hydratants et nourrissants.
Enfin, elle permettrait de nourrir et lisser les cheveux secs et serait très efficace dans le cadre de soins anti-poux.
La culture d’huile de coprah : un danger pour l’environnement ?
A la suite des constats tirés sur les dangers que représentent la culture d’huile de palme, consommateurs et industriels se tournent naturellement vers des huiles alternatives. Parmi elles, l’huile de noix de coco très prisée et nouvelle star du monde occidental.

D’après l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, les espaces cultivés de cocotiers représentent 12 millions d’hectares dans le monde contre 5 millions dans les années 1960. Près de 55 millions de noix de coco sont récoltées par an. Chaque année, 5 millions de tonnes de coprah et 3,5 millions de tonnes d’huile de coco vierge sont produits.
A titre informatif, les palmiers occupent 18 milliards d’hectares sur la planète et environ 70 millions de tonnes d’huile de palme sont produites par an.
Des rapports émergent et interpellent sur les risques que représentent la culture de noix de coco sur la biodiversité par sa participation, notamment, à la déforestation.
A cela s’ajoute l’impact sur les émissions de CO2 lié à l’importation de coprah dans les pays occidentaux. A noter que les principaux pays producteurs sont la Polynésie française (notamment les îles Samoa), l’Indonésie et l’Inde.
Les conséquences néfastes pour l’environnement augmenteront parallèlement à la sur-consommation d’huile de coco. C’est donc avec modération et de façon durable que cette huile exotique pourrait être envisagée. Des alternatives européennes et plus locales existent et peuvent être privilégiées, pensez à l’huile de colza, d’olive et de tournesol.
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