Animaux sauvages

Le héron, ce chasseur aquatique

Un véritable chasseur amphibie

« Un jour, sur ses longs pieds, allait je ne sais où/Le Héron au long bec emmanché d’un long cou/Il côtoyait une rivière (…) » En peu de mots, Jean de La Fontaine a mieux décrit que personne le héron.

Le héron, ce chasseur aquatique

Héron : présentation

Laissons la morale de la Fable, qui enseigne à ne pas dédaigner ce qui se présente à se mettre sous le bec, pour observer ce véritable chasseur amphibie.




De la famille des ardéidés, les hérons sont ces échassiers, c’est-à-dire des oiseaux de taille moyenne voire grande, dont la caractéristique est ce long cou grêle, que les hérons replient en forme de S, aussi bien au repos qu’en vol. Un cou en S propre aux hérons.

Ils sont aussi juchés sur des pattes qui sont de vraies échasses et ont un bec en forme de poignard : long cou, longues pattes et long bec, la morphologie du héron est adaptée à son habitat, les zones humides et en particulier les marais et les roselières. Les roselières ? Là où poussent les roseaux, et non pas les roses.

Sur les 67 espèces de hérons existantes, neuf sont bien présentes en Europe : le Butor étoilé, le Blongios nain, le Bihoreau gris, le Héron garde-bœufs, le Crabier chevelu, l’Aigrette garzette, la Grande aigrette, le Héron cendré et le Héron pourpré.

Et s’il est le grand dam des pêcheurs, en France, le héron est désormais une espèce protégée.

Les principales espèces

Héron noir

L’Egretta ardesiaca ou aigrette ardoisée a le plumage entièrement sombre, qui met en valeur son iris et ses pattes jaunes. Petite fantaisie de la nature, lors de la période nuptiale, ses pattes jaunes virent à l’écarlate ! Où en voir ? Dans les prairies qui subissent des inondations saisonnières.




Héron cendré

Ardea cinerea : c’est le plus grand des hérons de nos contrées, avec taille de 95 centimètres pour une envergure de deux mètres au stade adulte. Son plumage gris, blanc et noir, est rehaussé par ses pattes et son bec jaunes. C’est aussi celui que les pisciculteurs n’aiment pas. Est-ce la raison pour laquelle le cendré nidifie toujours en haut des arbres ?

Un échassier protégé
Un échassier protégé

Héron blanc

Ardea alba ou grande aigrette est un peu le dernier venu dans nos contrées : d’un blanc immaculé, le héron blanc est le seul sociable : son seul mobile n’est pas seulement la nourriture, il ne fuit pas la compagnie. Et s’il privilégie le poisson, il est aussi un chasseur terrestre. Il a un vol majestueux.



Le grand héron

Ardea herodias ou crabier géant est celui que vous aurez le loisir d’observer lors de votre séjour en Martinique : entre septembre et avril, uniquement ! Généralement gris – la variante blanche est exceptionnelle -, il ne se reproduirait que dans les grandes Antilles et en Amérique du Nord.

Héron pourpré

Ardea purpurea est plus petit que le cendré : une taille comprise entre 78 et 90 cm, pour une envergure de 120 à 150 cm. Mais le pourpré a un très beau plumage roux avec les ailes ardoisées, et le cou strié. Ajouté à cela, son bec et ses yeux jaunes. Sa silhouette fine et élancée se finit par des pattes aux longs doigts orangés, qui lui permettent de marcher sur la végétation flottante. Pour observer le héron pourpré, il faut aller dans le Marais Poitevin.

Héron Bihoreau

Bihoreau gris est nettement plus petit : 58 à 65 cm pour une envergure de 105 à 112 cm. Signes caractéristiques : son plumage tricolore et son œil rouge sang. Et aussi ses mœurs nocturnes : le jour, cet échassier très farouche préfère se dissimuler en haut des arbres. En France, on peut l’observer en Loire-Atlantique.

Le héron d’Alexandrie, ce savant méconnu

Un oiseau rare : le tour à vis, la pompe à incendie, l’horloge hydraulique, le polybolos (baliste à culasse mobile tirant des rafales de projectiles), il fut le Léonard de Vinci de l’Antiquité. Il aurait même inventé la machine à vapeur, soit 1500 ans avant Watt. Un génie méconnu ? Oui, tant il n’est jamais bon d’être trop visionnaire sur son époque. On lui doit la « dioptre », premier instrument universel de mesure.

Un échassier protégé
Un échassier protégé

Héron : son alimentation

Le héron est un piscivore : il est rare qu’il dédaigne, comme dans la Fable de La Fontaine, carpe, brochet, goujon, tanche. Cet échassier se nourrit des poissons et batraciens d’eaux peu profondes. Avec des différences selon les espèces.




Au menu du héron cendré, principalement ces proies aquatiques, y compris crustacés et mollusques, mais aussi des reptiles, de petits rongeurs et des insectes. Quant au héron bihoreau il se nourrit aussi des oisillons d’autres oiseaux, de goélands, sternes et même d’autres espèces de hérons

Au fait, les hérons se nourrissent-ils de poissons d’eau douce ou d’eau salée ? Les deux, tout dépend de leur habitat, eau douce, saumâtre ou salée.

En tous les cas, c’est tôt le matin et tard le soir, qu’il se nourrit, les meilleurs moments pour échapper à la vigilance de l’Homme.

Qui mange le héron ?

Cet oiseau n’a qu’un seul prédateur, le faucon pèlerin, ce dernier en voie de disparition, ce qui n’est pas le cas du héron. Si bien que certains préfèrent se tourner vers des pièges, pour préserver la pisciculture de ce redoutable chasseur : effigies de faucon pèlerin, poissons en plastique, filets dans lequel notre échassier s’emberlificote les pattes. Mais gare, une fois de plus, le héron est une espèce protégée, avec amendes à la clef.

Guide des oiseaux de France
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Héron : un vol caractéristique

En l’air, les lettres de l’alphabet sont très utiles pour distinguer un héron d’une cigogne : si l’échassier a le cou étendu, il s’agit d’une cigogne, d’une grue ou d’une spatule. S’il a le cou en S, c’est un héron.

Et puis, pour voler, cet échassier est un solitaire. Il ne vole pas, en tous les cas, en colonies formant un V dans le ciel, comme le font les cigognes.

Un vol qui semble lent, avec ses ailes voûtées : pourtant, les hérons cendrés en particulier, volent à une vitesse moyenne de 45 kilomètres à l’heure.

Ce migrateur partiel – ses migrations ne dépassent pas 500 kilomètres – est sédentaire dans le nord-est de la France et en Belgique, et dans le marais poitevin.

Quel est son rôle écologique ?

Il a une grande aptitude à se satisfaire de territoires limités, jusqu’à des niches alimentaires qui le rendent sédentaires. Si bien qu’il est un véritable oiseau sentinelle de l’état de certaines zones humides : un bioindicateur de la présence de métaux lourds et de contaminants.

Pour en savoir plus

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Pascale

Née en 1960 à Dakar au Sénégal, Pascale est toujours un peu cet enfant qui a grandi au bord de la mer, même si elle vit aujourd’hui à Paris. Les obligations professionnelles de ses parents l’ont amené à voyager à travers le monde et à rejeter le matérialisme pour se concentrer sur l’humain. Quand elle arrive en France pour faire Sciences Po Paris, c’est un grand décalage qui l’attend. Elle conforte alors sa vision de la vie aux autres jeunes gens de son âge. Elle s’habitue à ce nouveau rythme, mais c’est la perpétuelle recherche du « reste du monde » qui la guide et la mène au journalisme. Elle découvre la radio, elle collabore d’ailleurs toujours à Radio Ethic, puis le média web. Ses domaines de prédilection : le sport, pour sa dimension d’échanges et partages, et l’écologie bien sûr. Elle la vit au quotidien en se déplaçant à bicyclette et trouvant toujours une astuce récup’ pour ne pas acheter neuf inutilement. Elle rejoint l’équipe de Toutvert.fr en 2016, dont elle devient rapidement un pilier central !

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