A 80% responsable des cas d’hépatites chroniques, premières causes de cirrhose et de cancer du foie, l’ hépatite C est aussi la seule maladie virale chronique à pouvoir désormais être guérie.
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Hépatite C : définition
L’hépatite C est une maladie infectieuse du foie, causée par le virus VHC (il existe génotypes du virus, dont les 1 et 3 sont les plus répandus en France), créant des lésions inflammatoires du foie.
Très vascularisé, l’organe vital qu’est le foie filtre le sang de l’organisme, à raison d’un litre et demi par minute : c’est par le sang, que le virus VHC atteint son organe-cible, où il se multiplie et déclenche une inflammation aiguë.
Hépatite C : guérison spontanée
Dans huit cas sur dix, cette inflammation aiguë est asymptomatique : deux cas sur dix en guérissent spontanément. Mais, précisément en raison de cette absence de symptômes et faute à être soignée, la maladie devient chronique. C’est le cas de 80% des hépatites C.
Quels sont les symptômes de l’hépatite C ?
Après une d’incubation de deux semaines à six mois, les symptômes de l’hépatite C aiguë peuvent être une forte fatigue, une perte de poids, des douleurs articulaires ou musculaires, des maux d’estomac, une jaunisse.
Hépatite C chronique
Lorsque l’hépatite C devient chronique, le virus détruit progressivement les cellules du foie. Celles-ci réagissent en fabriquant une sorte de cicatrice : c’est la fibrose du foie. Puis le tissu conjonctif qui les entoure épaissit à leur détriment : les cellules tentent de se régénérer, mais le font en créant des nodules qui bouchent les vaisseaux, c’est la cirrhose.
Or, dans 90% des cas, le cancer du foie survient sur une cirrhose. C’est le cinquième cancer par sa fréquence dans le monde, et le troisième par son taux de mortalité. L’hépatite C non dépistée constitue donc un risque majeur.
Et ce d’autant que la maladie est silencieuse : en certains cas, elle progresse sur vingt à trente ans.
Hépatite C : transmission par le sang
Dans les années 80, l’affaire du sang contaminé (le Centre National de Transfusion Sanguine avait donné ordre d’écouler tous les stocks de sang, y compris les lots contaminés, affaire révélée par la journaliste de l’Évènement du Jeudi Anne-Marie Casteret) avait provoqué la contamination de plus d’un millier d’hémophiles, au VIH et au virus de l’hépatite C.
Depuis, le risque de contamination par transfusion sanguine est inexistant en France. Parmi les principaux modes de contamination, la consommation de drogues injectables avec partage des seringues, une mauvaise stérilisation du matériel médical (seringues, aiguilles), les piercings et tatouages, les relations sexuelles dès lors qu’il y a contact avec du sang (règles, rapport anal, etc).

Hépatite C et grossesse
Quant au risque de contamination d’une mère infectée à son enfant lors de l’accouchement, il est estimé à moins de 5%.
Comment on peut attraper l’hépatite C ?
Par mesure de précaution, il est recommandé de ne pas partager avec une personne contaminée, certains objets du quotidien susceptibles d’être en contact avec du sang (brosse à dents, rasoir, etc). Pour les relations sexuelles, si la femme a ses règles ou si les partenaires sont multiples, le préservatif est une sage précaution.
En revanche, l’hépatite C ne se communique ni par la salive, ni par le sperme et les sécrétions vaginales, ni par le simple contact physique (serrer la main), ni par l’alimentation, ni même boire dans le même verre.
L’hépatite C, la guérison
Hépatite C : un vaccin ?
Contrairement à l’hépatite A et B, il n’existe pas de vaccin contre l’hépatite C. Peu après l’identification du virus en 1989, la mise au point de la bithérapie (interféron par injection, et ribavirine) en avait représenté le premier traitement, lourd et long. Avec une efficacité relative.
Hépatite C : quel traitement ?
Depuis 2014, les antiviraux directs ont représenté une véritable révolution dans le traitement de l’hépatite C : à même de venir à bout du virus, ils sont synonymes de guérison.
Problème au départ, leur coût exorbitant : ceux-ci se montent désormais à 28 000 euros pour huit à douze semaines de traitement. Éliminer l’hépatite C en France d’ici à 2025, tel est l’objectif fixé par la ministre de la Santé française en mars 2018 : la relative baisse du coût du traitement participe de cet objectif. Sa prescription par les médecins de ville est même envisagée.
L’hépatite C est donc devenue une maladie qui se soigne : c’est même la seule maladie chronique virale dont on peut guérir. La clef en est le dépistage, qui permet une guérison à 99% en quelques semaines de traitement.
Peut on mourir de l’hépatite C ?
Autant de mesures néanmoins inaccessibles à la plus grande part des populations les plus touchées, au monde : 70 millions de personnes au total, dont 20% seulement savent qu’elles le sont. Autrement-dit, la majorité des personnes infectées ignorent qu’elles pourraient être soignées d’une maladie potentiellement mortelle.
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