Le goéland, fier oiseau ou bête noire ?

Un oiseau marin souvent confondu avec la mouette

By Pascale

goéland

Oiseau marin de la famille des « laridés », le goéland est la carte postale des côtes normandes et bretonnes, des bateaux de pêche du Havre et des planches de Trouville.

Description

Le goéland ? Il a le manteau blanc ou gris et les ailes voire la tête avec des marques noires. Signe hautement distinctif, le point rouge sur son bec jaune. Quant à son envergure, selon les espèces, elle varie de soixante à cent-soixante centimètres.

Ce marin est en réalité un mauvais nageur, mais un excellent marcheur, surtout quand il s’agit de trouver à manger : opportuniste, il se nourrit non seulement de poissons, mais de ce qu’il trouve dans nos poubelles et décharges. Bien que certaines espèces soient protégées, la question est aujourd’hui celle de sa cohabitation avec l’homme.

A Lorient, par exemple où nichent 2700 goélands argentés, l’espèce la plus commune d’Europe, l’Observatoire qui lui est dédié permet à la fois d’observer l’état des espèces protégées et de réguler les populations par stérilisation des œufs et par interdiction de les nourrir volontairement.

Les prédateurs du goéland

Le goéland a une belle espérance de vie de près d’une trentaine d’années. Sauf les cas où elle est d’emblée écourtée : renards, rapaces et même les différentes espèces de goélands entre elles font la peau à un tiers des oisillons. Or, il faut quatre ans à un individu pour devenir adulte : son taux de survie en est d’autant plus faible.

Belle envergure pour le goéland
Belle envergure pour le goéland

Le « bébé » du goéland

Pour signifier qu’il a faim, le juvénile tape de son bec brun et sans tache, sur le point rouge de celui de la femelle, afin de la faire régurgiter. Il n’aura pas de point avant le stade adulte, à l’âge de quatre ans.

A cinq ans, la femelle s’accouple pour ensuite pondre deux à trois œufs couvés à tour de rôle avec le mâle, pendant vingt-cinq à trente jours. Ils peuvent quitter le nid au bout de trois jours, mais ne voleront pas avant six semaines. Et garderont un plumage et un bec gris jusqu’au stade adulte.

Le goéland, son cri

Ah, le cri du goéland ! En breton, le « gwelan » signifie « pleurer ». A croire que les goélands en ont gros sur le cœur, au point de vous en mettre plein les oreilles, rituellement dès le matin. C’est un oiseau éminemment vocal, qui crie d’un son rauque et strident en toutes circonstances, inquiétude, faim, accouplement. Un cri ? Un vrai concert.

Le goéland femelle

Pas si facile, de savoir s’il s’agit d’un mâle ou d’une femelle : la femelle est plus petite que le mâle, moins haute sur pattes et avec un bec plus court. C’est leur comportement, qui fait la différence : au nid, le mâle nourrit la femelle par régurgitation avant l’accouplement. Les femelles seraient aussi plus bruyantes… et vivent plus longtemps.

Goéland et mouette : quelles différences ?

C’est une mouette ? Non, c’est un goéland ! Ils sont cousins, mais regardez leur bec : celui du goéland est jaune avec toujours un point rouge, pas celui de la mouette. Et quelle que soit l’espèce de goéland, celui-ci est toujours plus gros que la moindre mouette.

Si vous êtes dans les terres, à Paris par exemple, il y a plus de probabilité qu’il s’agisse d’une mouette : bien que la capitale abrite désormais une cinquantaine de couples sur ses toits, au grand dam de ceux qui habitent en-dessous, à cause de leur cris du mois de mars au mois d’août. Mais, dans l’Hexagone, il y a trois fois plus de mouettes que de goélands.

Le goéland, les espèces représentatives

Le goéland cendré, une espèce protégée

C’est un épisode cuisant, qu’a vécu un « effaroucheur ». Son métier, effaroucher les oiseaux aux abords des pistes d’aviation. Or, un jour, un goéland argenté n’a pas voulu libérer le tarmac alors qu’un avion de passagers était sur le point d’atterrir. Résultat, l’ « effaroucheur » s’est retrouvé devant les tribunaux. Il n’avait pourtant pas tué le goéland, ce qui est interdit, mais l’avait congelé conformément à la réglementation.

En France fortement en déclin (- 50% en dix ans), le goéland cendré (Larus canus) est bien plus petit que les autres, de la taille d’une mouette, et a un plumage bien distinct avec un croissant blanc sur les rémiges primaires et des points blancs sur ses tertiaires noires.

C’est un oiseau septentrional, si bien qu’en France, il se concentre dans le Nord-Pas-de-Calais et la Manche qui sont pour lui le sud de son aire de répartition. En hiver, il est présent de la frontière belge au Mont-Saint-Michel. On en rencontre aussi en Haute-Savoie, dans le delta de la Dranse qui est une réserve naturelle en bordure du Lac Léman.

Le goéland argenté, celui du Golfe de Gascogne

En France, le goéland argenté (Larus argentatus) est celui qui a colonisé la côte ouest de l’Atlantique. Il existe deux sous-espèces de goéland argenté, l’Argentatus qui vit exclusivement en Scandinavie, et l’Argenteus, ce dernier plus petit et qui est le nôtre.

Notez qu’en hiver, les deux sous-espèces se mêlent ensemble, sans aucun doute pour se tenir chaud !

L’argenté ressemble au goéland leucophée, à la différence que leur aire de répartition n’est pas la même (ce qui est tout de même pratique pour ne pas se tromper) et que l’argenté a les pattes roses et non pas jaunes.

Le goéland marin, le XXL

Le goéland marin (Larus marinus) est le plus grand des goélands à tête blanche. Pour le reconnaître, il a le corps blanc avec un manteau noir tacheté de blanc en son extrémité et les pattes roses. Et puis, il a une belle envergure : de soixante à quatre-vingt centimètres.

Mais si le marin pénètre peu dans les terres, il ne s’éloigne pas bien loin en mer non plus : il vit sur les falaises, les côtes rocheuses, les îlots et dans les estuaires.

Il se trouve des deux côtés de l’Atlantique nord, aux États-Unis et en Europe. Il y en a également au nord de l’Europe, jusque dans la péninsule de Kola en Russie, à l’est de la Finlande.

Le goéland marin aime se nourrir des rejets de pêche en mer : mais ce prédateur est en compétition avec les autres espèces, principale préoccupation pour sa survie. Quant à l’homme, il l’agresse s’il a l’impression qu’il empiète sur son territoire, où il cache ses œufs.

Le goéland leucophée, le gabian

Le goéland leucophée (Larus michahellis) est le méditerranéen : le gabian ! C’est celui qui s’est le plus adapté à la proximité humaine, dont il fréquente les décharges publiques.

En France, la population des goélands leucophée se concentre dans le Var, les Bouches-du-Rhône, le Gard et l’Hérault, à la fois riches en zones protégés et denses en zones urbanisées. Si bien qu’il y est perçu comme un envahisseur, non seulement en ville mais pour la nature.

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