Santé au naturel

Tout savoir sur la glycémie, quand le taux de sucre est très important pour la production d’énergie

La glycémie est en permanence réglée par notre organisme avec une minutie d’orfèvre. Quand il n’y parvient plus, le diabète représente un risque délétère, chez nous quatrième cause de décès.

Tout savoir sur la glycémie, quand le taux de sucre est très important pour la production d’énergie

Une définition de la glycémie

La glycémie est le taux de sucre dans le plasma sanguin (le composant liquide du sang) : le glucose sanguin sert à la fois de nutriment aux cellules et de fournisseur d’énergie à l’organisme.

Chez une personne en bonne santé, la glycémie est relativement constante au cours d’une « nycthémère » ou cycle biologique complet de 24 heures comprenant un jour et une nuit.

Cette stabilité de la glycémie est vitale. Elle est principalement régulée par deux hormones : l’insuline jugule l’excès de glucose dans le sang en le stockant dans les muscles et le foie sous forme de glycogène, dans les tissus graisseux sous forme de triglycérides.

A l’inverse, le glucagon libère ce sucre stocké, en cas d’insuffisance dans le sang.

Glycémie capillaire

Pour mesurer le taux de sucre dans le sang de façon instantanée, on peut utiliser le prélèvement capillaire et faire une lecture sur un petit appareil appelé glucomètre.

Glycémice normale : quels sont les taux normaux de glycémie ?

Chez un adulte en bonne santé, le taux normal de glycémie est d’en moyenne 1g par litre de sang (de 0,7 à 1,40 g), avec deux variations extrêmes, à jeun et après un repas :

Taux de glycémie à jeun

A jeun, la glycémie est inférieure à 1,10g/l à jeun (entre 0,8 et 1,26g/l).

Glycémie postprandiale : les taux de glycémie après le repas

Après un repas, elle est inférieure à 1,40 g/l (entre 1 et 1,4 g de litre de sang).

Les normes de la glycémie

En-deçà de 0, 45g de sucre par litre de sang, l’organisme est en hypoglycémie. Au-delà de 1,4 g de sucre par litre de sang, il est en hyperglycémie.



Selon l’OMS (l’Organisation mondiale de la santé), si à jeun, la glycémie est supérieure ou égale à 1,26g par litre de sang à au moins deux reprises, c’est un signe de diabète.

Les variations de la glycémie

Toujours chez une personne en bonne santé faisant trois repas par jour, la digestion ou état postprandial dure 4 heures : la glycémie s’élève, puis revient à son niveau préprandial en deux heures, d’abord sous l’effet rapide d’un pic d’insuline, puis de la poursuite de sécrétion d’insuline jusqu’au retour à une glycémie normale. Avant chaque repas ou état préprandial, la glycémie est basse.

Le jeûne intervient après dix à douze heures de la dernière prise alimentaire : la glycémie est alors minimale.

En 24 heures, une personne qui fait trois repas par jour passe donc 12 heures en état posprandial et deux à trois heures en état de jeûne, ce dernier correspondant aux dernières heures de la nuit.

Glycémie : quelles sont les mesures ?

La mesure de la glycémie est l’indicateur essentiel dans le diagnostic du diabète, puis dans le contrôle de la pathologie.

En cas de suspicion de diabète, la glycémie à jeun est le contrôle de base : il permet de connaître le taux de glucose produit par l’organisme, le foie en particulier, au cours de la nuit. Il y a diabète si cette glycémie à jeun est supérieure ou égale à 1,26g/l.

L’hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO) est le test permettant de vérifier l’intolérance au glucose, stade du pré-diabète de type 2 : il consiste à faire prendre 75g de glucose au patient, puis à contrôler sa glycémie au bout de deux heures. Si celle-ci est supérieure à 1,40 g/l, c’est le signe que l’insuline ne joue plus correctement son rôle.

L’hémoglobine glyquée ou HbA1c est le test bimestriel de surveillance de la glycémie en cas de diabète déclaré : alors que la glycémie à jeun est un instantané de la glycémie, l’hémoglobine glyquée en est le film au cours d’une période. Ce test sert à surveiller et anticiper les possibles complications du diabète. Si le taux d’HbA1c est inférieur ou égal à 7%, le diabète est « équilibré », au-delà, il représente un risque de complications à long terme.

Glycémie et grossesse

Chez la femme enceinte, l’HGPO peut être prescrite en cas de risque de diabète gestationnel (présence de glucose dans les urines, facteurs de risques : âge, surpoids, hérédité).

Grossesse : glycémie à jeun
Grossesse : glycémie à jeun

Hyper et hypoglycémie

L’hyperglycémie peut être transitoire ou chronique : elle correspond à une glycémie supérieure à 1,10 g/l à jeun. L’hyperglycémie chronique est majoritairement due à du diabète. Mais elle peut être occasionnée par une maladie infectieuse, hépatique, inflammatoire ou lors de l’épisode aigu d’une pathologie grave.

Plusieurs traitements peuvent provoquer une hyperglycémie transitoire : corticoïdes, neuroleptiques, diurétiques, contraceptifs hormonaux, anti-viraux, certains anti-cancéreux.

L’avancée en âge est également un facteur favorisant l’hyperglycémie : en cas d’hérédité ou de surpoids, un contrôle de glycémie est recommandé à partir de 45 ans.

L’hypoglycémie est également très liée au diabète : en raison des médicaments pris pour contrôler le diabète (sulfonylurées), en cas d’insuffisance rénale, ou de la modification de son mode de vie sans surveillance.

Plus rarement, l’hypoglycémie peut être due à une anomalie digestive (excès de production d’insuline en réaction au glucose), une tumeur du pancréas (3% es cancers), une insuffisance rénale chronique, une insuffisance cardiaque, une septicémie.

Hypo et hyperglycémie, quels symptômes ?

Chez une personne en bonne santé, un effort physique intense ou un jeûne ne provoquent pas d’hypoglycémie au sens réel du terme.

Une hypoglycémie dite réactionnelle se fait sentir dès trois ou quatre heures après un repas : chute d’énergie, tremblements, nervosité, pâleur du visage, sueurs, mal de tête, et palpitations, faim impérieuse lui sont associées. Rien à voir avec le fait d’avoir, par exemple, sauté un repas et être allé faire du sport.

Gylémie élevée

L’hyperglycémie est associée à:

  • la fatigue
  • le besoin fréquent de miction, une faim
  • une soif intenses
  • un amaigrissement sensible sans perte d’appétit
  • de l’irritabilité
  • des étourdissements

Glycémie et diabète de type 1 et 2

Le diabète est une maladie chronique, désormais quatrième cause de mortalité dans les pays développés.

Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune : le système immunitaire identifie les cellules du pancréas productrices d’insuline (les cellules ß des îlots de Langerhans) comme des cellules étrangères à l’organisme, à détruire.

Quel taux de glycémie pour être diabétique ?

En cas de diabète de type 1, non seulement la glycémie à jeun est supérieur ou égale à 1, 26g/l, mais les anticorps correspondant à la réaction du système immunitaire sont présents ans le sang.

Le diabète de type 1 ne représente que 10% des diabètes : longtemps appelé le « diabète de l’enfant », il peut se déclarer à tout âge. Néanmoins, un cas sur deux est diagnostiqué avant vingt ans. En France, il concerne 15 cas pour 100 000 enfants de moins de 15 ans.

Le diabète de type 2

Le diabète de type 2 est une maladie chronique : il représente neuf cas de diabète sur dix. Il est le diabète que l’on se fabrique : le profil-type est le sédentaire à partir de quarante ans, à l’alimentation trop riche en sucres et en graisses. Les cellules de l’organisme ne parviennent plus à bien utiliser l’insuline pour absorber lexcès de sucre, qui reste alors dans le sang.

Glycémie et complications du diabète

Les complications du diabète de type 1 sont plus rares au moment où il est diagnostiqué, car il l’est de façon précoce.

Les complications du diabète concernent très majoritairement le diabète de type 2 : on ne consulte qu’une fois les symptômes installés. Et admettre que l’on est diabétique et qu’il faut modifier son hygiène de vie n’est pas toujours facile.

Pourtant, l’enjeu en vaut la peine : le diabète est délétère pour l’ensemble de l‘organisme, les vaisseaux étant non seulement lésés, mais exposés au danger des à-coups de l’hyperglycémie.

Les premiers organes touchés sont le cœur (infarctus du myocarde multiplié par trois) et les membres inférieurs (artérite et amputation). Il touche également les petites artères qui irriguent les reins (avec dialyse voire greffe nécessaires) et la rétine, avec un risque de cécité.

Au total, 10% des dialysés sont des diabétiques non traités, et le diabète est la cause de 5000 amputations de jambes chaque années pratiquées en France. Le diabète est aujourd’hui la première cause de cécité chez l’adulte.

Glycémie : le diabète, chiffres-clefs et risque héréditaire

La Fédération Française des Diabétiques emploie désormais le terme d’ « épidémie » : en France, en 2015, 3,7 millions de personnes prenaient un traitement médicamenteux pour leur diabète (soit 5,4% de la population), auxquelles il faut ajoute les personnes diabétiques qui s’ignorent.

Une prévalence en augmentation, malgré un ralentissement sur la dernière période. Une augmentation, en tous les cas, chez les hommes de moins de vingt ans et de plus de 80 ans.

En 20 ans, le diabète de type 1 a progressé de 3 à 4% par an. Fait nouveau, il est désormais chez des enfants de moins de 5 ans.

L’augmentation du diabète de type 2 est partiellement liée à sa meilleure détection et à l’augmentation de l’espérance de vie. Mais il l’est d’abord avec le surpoids et l’obésité, la sédentarité et le manque d’activité physique.

Le diabète de type 2 est également très lié au niveau socio-économique et à la précarité, au regard du budget alimentaire : le sucre et les aliments industriels sont les moins chers.




Une réalité économique qui recouvre la géographie : les départements et régions d’outre-mer ainsi que les Hauts de France enregistrent le taux de diabète le plus élevé (9,12% en Guadeloupe, 10% sur l’île de la Réunion). A l’inverse, la Bretagne (3,3%), les Pays-de-Loire (4,%),la Nouvelle Aquitaine (4,5%) enregistrent les taux les plus faibles.

Glycémie : diabète et hérédité

Le lien entre hérédité est diabète est avéré : si l’un des deux parents est diabétique, le risque de développer un diabète de type 2 est de 40%. Si les deux parents sont diabétiques, il est de 70%.

Néanmoins, la prédisposition génétique n’est pas seule en cause : elle n’implique pas automatiquement de mutation génétique. En revanche, le mode de vie est hautement transmissible : la façon de s’alimenter et le goût de l’exercice physique sont une affaire d’éducation.

Glycémie : des taux dangereux
Glycémie : des taux dangereux

Glycémie et surveillance

En cas de diabète de type 1 et de diabète de type 2 insulinotraité, la surveillance de la glycémie est automatique. Elle se pratique en laboratoire d’analyses médicales, pour mesurer la glycémie à jeun tous les 3 mois et l’hémoglobine glyquée. Et plusieurs fois par jour, par autosurveillance glycémique (ASG) avec un lecteur de glycémie.

Pour le diabète de type 1, l’autosurveillance glycémique se contrôle au moins quatre fois par jour, avec des objectifs de fixés entre 70 et 120 mg/l avant le repas et de moins de 1,60 g/l après les repas.

En cas de diabète gestationnel, les objectifs sont de moins de 0,95 g/l à jeun et de moins de 1,20 g/l après les repas. Une surveillance établie sur prescription médicale.

Glycémie et mode de vie

Le mode de vie est une variable importante !

Comment faire baisser la glycémie ?

Pour faire baisser votre glycémie, oubliez les sucres rapides (bonbons, boissons sucres, crèmes glacées, etc) et les graisses saturées (charcuteries, fromage, plats en sauce). Et si vous aimez le chocolat, préférez-le dans un morceau de pain que tout seul.




Attention aussi au moment de la journée où vous mangez du sucre et des graisses saturées : l’organisme les métabolise surtout la nuit. Veillez à les éliminer de votre dîner. Mais ne vous privez pas de goûter, meilleur moment pour brûler le sucre.

Équilibrez votre alimentation avec des fibres, qui limitent la vitesse d’absorption du sucre et limitent les pics de glycémie.

Et évitez de prendre du tour de taille : l’obésité abdominale (un tour de taille supérieur à 102 cm chez l’homme, 88 cm chez la femme) est reconnue comme un facteur de risque de diabète.

Glycémie et alcool

L’alcool expose un diabétique au risque d’une hypoglycémie : l’alcool inhibe la néoglucogenèse, autrement-dit, la synthèse du glycogène par le foie. Si bien que l’alcool augmente les effets de l’insuline. En cas d’alcoolisme, les réserves en glycogène du foie sont susceptibles de s’épuiser.

Glycémie et tabac

Le tabac augmente le risque de diabète : la nicotine altère les mécanismes de régulation du métabolisme des graisses et de la tolérance au glucose.

Et augmente le taux des « catécholamines », hormones comprenant l’adrénaline : or, ces hormones altèrent la production d’insuline et la sensibilité des cellules à celle-ci.

Glycémie et sport

Selon l’OMS, une marche de 30 minutes par jour est indispensable à la santé.

Les autres bonnes habitudes sont connues : l’escalier plutôt que l’ascenseur, descendre une station de métro plus tôt que sa destination et marcher, faire du vélo, de la marche nordique, de la natation, etc.

Glycémie et avancées de la Recherche

En 2011, l’équipe du docteur Scharfmann, directeur de recherche à l’Inserm, a réussi à générer les premières lignées de cellules bêta pancréatiques humaines capables de produire de l’insuline. Ces travaux ont ouvert la voie à une meilleure connaissance du diabète et à de nouveaux traitements.

Pour en savoir plus

Nos articles sur la santé et le bien-être au naturel :

Pascale

Née en 1960 à Dakar au Sénégal, Pascale est toujours un peu cet enfant qui a grandi au bord de la mer, même si elle vit aujourd’hui à Paris. Les obligations professionnelles de ses parents l’ont amené à voyager à travers le monde et à rejeter le matérialisme pour se concentrer sur l’humain. Quand elle arrive en France pour faire Sciences Po Paris, c’est un grand décalage qui l’attend. Elle conforte alors sa vision de la vie aux autres jeunes gens de son âge. Elle s’habitue à ce nouveau rythme, mais c’est la perpétuelle recherche du « reste du monde » qui la guide et la mène au journalisme. Elle découvre la radio, elle collabore d’ailleurs toujours à Radio Ethic, puis le média web. Ses domaines de prédilection : le sport, pour sa dimension d’échanges et partages, et l’écologie bien sûr. Elle la vit au quotidien en se déplaçant à bicyclette et trouvant toujours une astuce récup’ pour ne pas acheter neuf inutilement. Elle rejoint l’équipe de Toutvert.fr en 2016, dont elle devient rapidement un pilier central !

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