Le frêne commun, un classique de la pharmacopée
Le troisième arbre utilisé en phytothérapie
Des problème pour éliminer ou mal aux articulations ? Pensez au frêne commun.

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Présentation
Le frêne commun (Fraxinus excelsior) ou quinquina d’Europe fait partie du paysage de nos forêts : en France, il y est la cinquième espèce d’arbre présent depuis la disparition de l’orme.
On le rencontre partout, à l’exception de la haute-montagne et du bord méditerranéen. On l’utilise, par exemple, pour maintenir les talus. Il sert à faire de beaux parquets et des manches d’outils solides. Et il résiste bien à la pollution atmosphérique.
Son aspect ? Un tronc droit d’une trentaine de haut, et un houppier évasé. Ses feuilles caduques sont allongées et dentelées. Le jeune sujet croît rapidement et n’est ni très exigeant, ni très sujet aux maladies.
Le frêne serait un arbre très ancien, qui aurait migré à l’époque Tertiaire depuis le Pôle nord : d’où le fait qu’il met son feuillage tardivement au printemps, et le perd rapidement à l’automne. Cet arbre en serait resté au rythme de la courte belle saison du nord. Mémoire, quand tu nous tiens !
Ses bienfaits sur la santé
Avec le tilleul et le bouleau, le frêne est l’un des trois arbres médicinaux les plus utilisés. L’intérêt de ses feuilles est qu’elles sont plus faciles à se procurer. En réalité, dans le frêne, tout est bon : feuilles et son écorce ont des propriétés diurétiques, laxatives, anti rhumatismales et anti-inflammatoires.

Ses feuilles, en tous les cas, sont inscrites à la pharmacopée française. Leurs propriétés diurétiques sont dues à leur teneur en mannitol, glucide que ne métabolise quasiment pas l’organisme. Il entraîne d’autant l’élimination de l’eau.
Problème de rétention d’eau, œdème, régime amincissant et/ou anticellulite ? Pensez à la feuille de frêne. Et encore plus courant : si vous êtes sujet(ttes) aux infections urinaires, faites donc une cure régulièrement.
Un usage également recommandé en cas de crise de goutte, liée à une mauvaise élimination de l’urée.
Ses feuilles sont également riches en rutoside, flavonoïde anti-inflammatoire. D’où leur recours en cas d’arthrose, d’arthrite, de crise de rhumatisme.
Le frêne et l’hypertension
Pour faire baisser la tension, on parle du trio olivier, ail et aubépine. Mais les plantes diurétiques sont également utiles. Sachant que l’hypertension est l’une de nos maladies à risque les plus répandues, à partir d’un certain âge, ne négligez pas de faire une petite cure…
Comment le consommer ?
Le frêne en tisane, drôle de goût ?
Pour faire une infusion de frêne, prenez une poignée de feuilles pour un litre d’eau : portez à ébullition pour les ôter leur amertume. Laissez ensuite reposer une dizaine de minutes.
Astuces pour ne pas ressentir le petit goût amer : ajoutez un peu de jus de citron dans votre infusion. Ou associez-la à d’autres plantes qui exalteront d’ailleurs ses vertus (du cassis ou du tilleul) ou les compléteront : frêne et artichaut sont un excellent mélange contre l’hypertension.
En cataplasmes
En cas de douleur articulaire, appliquez-vous une décoction de feuilles de frênes. Vous pouvez-même faire un mélange argile-décoction de frêne.
Le frêne, ses fruits
Son fruit ou samare est comestible. De deux à quatre centimètres de long, il est également appelé « langue d’oiseau » : regroupé en grappes tombantes, il se reconnaît facilement au fait qu’il a une aile. Les oiseaux granivores apprécient tout particulièrement ces « langues ».
Si nous en mangeons rarement, les anglais en font des condiments, après les avoir fait tremper deux mois dans du vinaigre.
Les samares ont les mêmes propriétés que les feuilles, en particulier contre les douleurs rhumatismales.
Le vin de frêne
Le frênette ou frênée ou encore cidre de frêne est une boisson pétillante et désaltérante, légèrement alcoolisée (entre 2 et 6°). Elle a un agréable goût de limonade. Procédez comme pour une infusion : puis filtrez celle-ci. Ajoutez du sucre et de la chicorée (biologique). Laissez reposer pendant une journée. Filtrez à nouveau. Et entreposez plusieurs mois dans un endroit frais.
A noter que la frênette a aussi des vertus diurétiques. A boire avec modération, il va de soi.
Le frêne, pas seulement commun
Le frêne n’est pas seulement une essence européenne. En Amérique du nord, le frêne blanc (Fraxinus americana) enorgueillit les forêts, le frêne rouge (Fraxinus pennsylvanica) les lieux ouverts, le frêne noir (Fraxinus nigra), les rivages et bois inondés. Sachant que le blanc est l’essence la plus commercialisée.

Au Québec, cet arbre est même une fierté : c’est en frêne, que se construisent encore les battes de hockey.
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