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Fonte des glaces, pas de fermeture de frontière pour le climat

Un danger déjà là

Quel sera le niveau de la mer, le climat, où pourrons-nous habiter et que mettront-nous dans nos assiettes ? La réponse est en grande partie dans la fonte des glaces de la Terre, une glace qui fond dangereusement.

Fonte des glaces, pas de fermeture de frontière pour le climat

Fonte des glaces : définition

La cryosphère

L’ensemble des glaces de la Terre s’appelle la cryosphère, du grec kryos (froid, glace) : ces glaces sont de l’eau douce gelée (ainsi des icebergs, qui sont des écoulements d’eau douce gelée dans la mer, des « glaciers de vallée » tels que la vallée d’Argentière et la Mer de Glace du Mont-Blanc, des « glaciers de marée », qui sont des écoulements de fleuves gelés dans la mer, et de la neige).




Fonte des glaces en Arctique et Antarctique

99% de la cryosphère se concentre aux pôles, dont 90% en Antarctique. Ainsi le pôle Sud est-il le plus grand stock de glace mondiale.

Alors que l’Arctique est une mer de glace recouverte de banquise (autrefois appelée l’océan Glacial arctique, 14 millions de km2, soit le plus petit océan), l’Antarctique est un continent en tant que tel, recouvert d’une calotte glaciaire. Il est aussi plus froid que l’Arctique, en partie parce qu’il se situe à plus de 3 kilomètres au-dessus du niveau de la mer.

Le rapport du GIEC

En 2019, le dernier rapport spécial du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) portait sur « le changement climatique, les océans et la cryosphère », ces derniers étant des « éléments essentiels du système climatique global ».

Or, le constat du GIEC est double : la fonte des glaces et neiges de l’Arctique est de plus en plus marquée, et avec elle, les capacités naturelles de réfléchissement des rayons solaires (albédo), qui sont régulateurs majeurs des températures, s’affaiblit.

Des impacts qui interagissent avec l’ensemble des zones du globe, avec une donne également de taille : bien des impacts de cette fonte des glaces restent de l’ordre de l’inconnu.




Autre référence, l’Ice Sheet Mass Balance Intercomparison Exercise (Imbie), outil d’estimation mis au point par des chercheurs et organisations scientifiques, pour estimer la quantité de glace des calottes glaciaires.

Le mur de glace de l'Arctique
Le mur de glace de l’Arctique

Fonte des glaces en chiffres

Les estimations de l’Imbie corroborent le scénario le plus pessimiste du GIEC : dans les années 2010, les glaces ont fondu six fois plus vite que dans les années 1990.



Ainsi, au cours de la dernière décennie, les calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique ont-elles perdu en moyenne 450 milliards de glace par an, contre 80 milliards par an lors de la décennie précédente.

En cinquante ans, la banquise s’est réduite de près de trois milliards de km2. L’ensemble des glaciers terrestres perd désormais 220 milliards de tonnes de glaces chaque année. Quant au permafrost (le sol gelé, dont la température est inférieure à zéro degré), son réchauffement dégage du CO2 et du méthane et compromet les habitations bâties dessus, car il devient mou.

Autre phénomène observé, l’accélération de la fonte des « glaces de marée », cette zone entre les glaciers et la mer : selon les travaux menés par les océanographes de l’Université de Rutgers sur le glacier LeConte en Alaska, ces glaciers fondent cent fois plus vite que prévu. Or, à ce jour, ils n’avaient pas été pris en compte dans les modélisations globales de fonte des glaces.

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Quelles sont les causes de la fonte des glaces ?

Fonte des glaces et activité humaine

Le réchauffement climatique d’origine anthropique est la principale cause de la fonte des glaces, en particulier des calottes glaciaires : aux pôles, l’air se réchauffe plus rapidement qu’ailleurs, en partie à cause de la forte concentration de gaz à effet de serre.

Dans certaines régions, ce réchauffement climatique dû à l’Homme aggrave un processus : c’est la cas du Kilimandjaro, dont les neiges éternelles reculent, en raison de la sécheresse occasionnée par la déforestation, à l’origine d’un déficit de pluviométrie. D’ici à 2030, le Kilimandjaro risque de ne plus être enneigé !




Fonte des glaces et courants marins

Les courants marins sont l’autre grand processus de fonte des glaces : l’augmentation de la température des eaux équatoriales (le Gulf Stream) affecte directement l’Arctique, en y parvenant à des températures de plus en plus élevées. Ainsi celles de l’Arctique se sont-elles réchauffées de 0,5 degrés toutes les décennies depuis les années 1970.

Résultat, la fonte de la banquise, dont le rôle d’albedo (réfléchissement des rayons du soleil) diminue. De ce fait, les eaux océaniques déjà réchauffées, voient leur température augmenter encore. Un vrai cercle vicieux.

Autre exemple, le gyre de Beaufort, ce tourbillon océanique sous la mer du même nom, stocke normalement l’eau douce issue à la fois de la fonte glaciaire, des rivières et de la pluie. Ce stock d’eau douce flottant à la surface de l’océan protège jusqu’à présent les glaciers polaires. Mais la NASA a observé un ralentissement du gyre de Beaufort, dû à l’excès d’eau accumulée, celui-ci étant susceptible de ne plus jouer son rôle.

Les conséquences de la fonte des glaces

L’élévation du niveau des mers est la première conséquence de la fonte des glaces : celle-ci étant plus dense que l’eau, se dilate en devenant liquide. D’ici à 2100, le niveau des mers devrait s’élever de 55 centimètres à un mètres, affectant a minima 10% de la population mondiale (îles et villes côtières telles que New-York, Tokyo, Shanghai, etc).

A l’extrême, si l’Antarctique fondait en entier, le niveau moyen de la mer s’élèverait de soixante-dix mètres !

Faune et flore très impactées
Faune et flore très impactées

Fonte des glaces, les conséquences sur les animaux

D’ici-là, les deux autres conséquences de la fonte des glaces sont le dérèglement climatique, avec des phénomènes météorologiques violents, et l’impact sur la faune et la flore : l’ours en perdition sur son fragment de banquise n’est pas un cas isolé.

Toute la faune aquatique est déjà touchée : songeons qu’un poisson ne nage pas pour se promener, mais pour se maintenir dans une eau à température adaptée, car il ne supporte pas une modification de température supérieure à un demi-degré de température.

Pour en savoir plus

La rédaction de Toutvert.fr vous invite à consulter les articles suivants :

Pascale

Née en 1960 à Dakar au Sénégal, Pascale est toujours un peu cet enfant qui a grandi au bord de la mer, même si elle vit aujourd’hui à Paris. Les obligations professionnelles de ses parents l’ont amené à voyager à travers le monde et à rejeter le matérialisme pour se concentrer sur l’humain. Quand elle arrive en France pour faire Sciences Po Paris, c’est un grand décalage qui l’attend. Elle conforte alors sa vision de la vie aux autres jeunes gens de son âge. Elle s’habitue à ce nouveau rythme, mais c’est la perpétuelle recherche du « reste du monde » qui la guide et la mène au journalisme. Elle découvre la radio, elle collabore d’ailleurs toujours à Radio Ethic, puis le média web. Ses domaines de prédilection : le sport, pour sa dimension d’échanges et partages, et l’écologie bien sûr. Elle la vit au quotidien en se déplaçant à bicyclette et trouvant toujours une astuce récup’ pour ne pas acheter neuf inutilement. Elle rejoint l’équipe de Toutvert.fr en 2016, dont elle devient rapidement un pilier central !

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