Ferritine basse, le manque de fer
Un manque de fer et notre organisme ne fonctionne plus de manière optimale. Focus sur la ferritine basse.

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Ferritine : définition
La ferritine est la protéine de stockage du fer : elle est présente dans le foie, la rate, les muscles squelettiques, la moelle osseuse. Elle libère le fer autant que de besoin, dans la circulation sanguine : le fer sert à transporter l’oxygène des poumons aux organes. Sans fer, le corps humain ne peut plus fabriquer d’hémoglobine, et donc pas assurer ce transport.
Le taux normal de ferritine dans l’organisme est compris entre 18 et 270 ng/ml (nanogrammes par millilitre) chez l’homme, il est plus faible chez la femme (18 et 160 ng/ml) en raison du cycle menstruel, des grossesses, de l’allaitement et avant la ménopause, pour remonter ensuite. D’abord élevé chez le nourrisson (400 µg/l), il est ensuite de 7 et 140 ng/ml chez l’enfant.
Ferritine basse sans anémie : causes
A 90%, une anémie (le taux d’hémoglobine dans le sang) est due à une carence en fer. Et pourtant, une carence en fer peut exister, sans anémie : selon l’Organisation Mondiale de la Santé, cette carence en fer sans anémie est endémique. Elle est principalement liée à la malnutrition.
Autres causes possibles de la ferritine basse sans anémie, une hémorragie gastro-intestinale, des hémorroïdes, une maladie cœliaque, des menstruations trop importantes, ou encore chez certaines personnes, le don du sang.
L’une des difficultés du diagnostic provient du fait que la carence en fer est préalable à l’anémie : le stock de fer s’épuise, sans que les signes de l’anémie ne soient encore présents. L’anémie n’intervient qu’une fois les stocks de fer épuisés.
Ferritine basse : symptôme
Les symptômes d’un manque de fer dépendent de son degré de gravité. Si un léger manque de fer ou « déplétion en fer » est asymptomatique, une anémie par carence en fer entraîne une fatigue et des palpitations cardiaques. Plus l’anémie est sévère, plus elle s’accompagne d’autres symptômes, difficulté à respirer, maux de tête, crampes musculaires.
Si cette carence en fer est installée depuis longtemps, elle peut aussi engendrer une sensation de brûlure à la langue, des lésions aux commissures des lèvres, le teint pâle ou crayeux, les ongles déformés et cassants, une perte de cheveux qui deviennent plus fins, des troubles digestifs.
Chez le sportif
L’activité physique entraîne une plus grande production de globules rouges : ces derniers étant en partie constitués de fer, un sportif a un besoin plus important en fer. Ajouté à cela, la transpiration élimine du fer. Autre source de perte de fer, les saignements gastro-intestinaux.
La haute compétition et tous les sports d’endurance peuvent occasionner un manque de fer. Ainsi, la course à pieds provoque-t-elle également une perte de fer, par destruction des globules rouges (hémolyse) en raison des chocs répétés enregistrés par les pieds.
Autre source de manque de fer, l’alpinisme : la formule sanguine se modifie avec l’altitude, ce qui implique une supplémentation en fer.
Enfin, il existe chez le sportif, ce que l’on appelle une « anémie de dilution » : la diminution de la concentration en hémoglobine, due à une augmentation du volume sanguin. Celle-ci peut être observée chez les sportifs qui opèrent une forte montée en charge de leur entraînement.
De manière générale, la bonne attitude est un jour de repos par semaine d’entraînement. Quant aux sportifs de haut niveau, ils sont suivis médicalement.
Certaines pathologies
Au contraire, certaines maladies sont susceptibles de créer une carence en fer : c’est le cas des hépatites, du VIH, de cancers et de maladies auto-immunes.
Ferritine basse, chez la femme enceinte
Le dépistage d’une carence en fer est obligatoire lors du sixième mois de grossesse. Lors du troisième mois, entre 10 et 20% des femmes enceintes ont une carence en fer : les besoins en fer augmentent au fur et à mesure de la grossesse, d’un gramme par jour au premier trimestre, ils sont de huit au troisième trimestre. Le fœtus et le placenta ont besoin de fer.
Les risques d’une carence en fer sont, pour le bébé, un poids moindre et une naissance prématurée. Pour la mère, elle risque de moins bien tolérer la perte de sang lors de l’accouchement.
Mais la nature s’adapte : lorsqu’une femme est enceinte, les intestins augmentent leur capacité d’absorption du fer. Et l’arrêt des règles pendant la grossesse compense la perte mensuelle du fer.
Normalement, une femme non carencée et à l’alimentation équilibrée n’est pas prédisposée à une carence en fer. Le fait d’être enceinte n’est pas une maladie !
Ferritine basse et végétarien
Les régimes végétariens excluent la viande rouge et le poisson, principales sources de fer héminique. Ils les compensent par un apport en fer non héminique d’origine végétale : céréales non raffinées, fruits secs, etc. Le problème est que ces aliments contiennent aussi de l’acide phytique, qui inhibe précisément l’absorption du fer.
Il est alors possible de diminuer la teneur acide phytique de certains aliments, par exemple en consommant du pain complet au levain, des haricots secs préalablement trempés dans de l’eau avant cuisson, et des légumineuses germées. Les compléments alimentaires permettent aussi de prévenir les carences, en particulier chez les enfants.
Ferritine basse et hémoglobine normale
En cas de suspicion d’anémie, votre médecin vous prescrit tout d’abord une analyse de sang, pour connaître votre taux votre taux d’hématocrite (la proportion de volume sanguin occupée par les globules rouges) et la la concentration d’hémoglobine dans votre sang.

Ces taux sont normaux si le taux d’hématocrite est compris entre 40 et 50% chez homme, entre 38 à 47% chez une femme, et si le taux d’hémoglobine (car il est constitué de fer), exprimé en grammes d’hémoglobine pour 100 ml de sang, est 13.5 à 17.5 gr/dl chez l’homme et 12.5 à 15.5 gr/dl chez la femme.
Si vous n’êtes pas (encore) anémié, il fera alors procéder à un dosage de votre ferritine sérique, autrement-dit du taux de fer dans votre sang, pour déceler une carence en fer.
Ferritine basse : traitement naturel
Consulter son médecin (également le médecin du sport si vous êtes sportif) est le seul moyen de prévenir ou diagnostiquer et soigner une carence en fer. Ne jouez jamais avec l’automédication.
Mais votre régime alimentaire est crucial : parmi les aliments les plus riches en fer, le foie de porc arrive en tête de liste, avec 18mg de fer pour 100g de foie. Viennent ensuite les rognons, avec 7mg de fer pour 100g. Une preuve de plus que bien se nourrir n’est pas qu’une question de budget, mais de bons choix.
Les viandes rouges, les volailles et les produits de la mer font aussi partie des aliments riches en fer. De surcroît, ils favorisent l’absorption du fer non héminique. Si vous mangez du chili avec de la viande, celle-ci favorisera l’absorption du fer des haricots rouges.
A noter que les épinards ne contiennent pas tant de fer que cela. Et que les aliments riches en fer le sont également en vitamines B9 et B12. Ils détiennent donc le trio gagnant de la prévention de l’anémie.
Pour en savoir plus
La rédaction de Toutvert.fr vous invite à lire les articles suivants :
- Le fer, vecteur de l’oxygène de nos cellules
- Anémie : causes, symptômes et traitements naturels
- Que faire contre les règles douloureuses ?
- Aménorrhée : pourquoi ?
- Qu’est-ce que la maladie de cœliaque ?
- Ferritine élevée : cause génétique ou hygiène de vie ?
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