Fast fashion : ce qui se cache derrière l’industrie textile
La mode jetable et ses conséquences
La fast fashion se caractérise par une production de collection en masse, rapide et régulière. Ce phénomène a fait son apparition dans les années 1980 – 1990 et l’installation des enseignes comme Zara, H&M ou Topshop. Une des idées initiales repose sur le principe de rendre accessible à tous la mode en termes de prix. Sauf que si elle a fait un temps le bonheur de notre société occidentale, ses conséquences sur l’environnement, l’éthique et l’humain sont lourdes.

Contenu
- 1 Définition de la fast fashion
- 2 Fast fashion : les impact de l’industrie textile sur l’environnement
- 3 Fast fashion : les conséquences éthiques et sociales
- 4 Fast fashion : Sur-produire pour mieux répondre à la sur-consommation
- 5 De la fast fashion à la smart fashion : comment lutter contre le fast fashion ?
- 6 Fast fashion et mode éthique : livres, documentaires, reportages
Définition de la fast fashion
La fast fashion désigne une industrie textile très vorace en énergie, en ressources humaines et en matières premières.
Consommer certaines marques de vêtements cache une réalité plutôt malheureuse comme l’existence des sweatshops (“ateliers de sueur”), la révélation des désastres sanitaires et écologiques, les mauvais traitements des individus, etc.
En résumé, la fast fashion se caractérise par :
- Une production à bas coût et peu éthique dans des pays en voie de développement
- Un rythme de production effréné
- Des matières bad gamme (coton, polyester, élasthanne)
- Entretenir les besoins de la sur-consommation notamment par le marketing
Depuis quelques années, les choses s’accélèrent avec l’apparition de l’ultra fast fashion. Ses acteurs sont de nouvelles marques, qui pratiquent la vente en ligne comme Boohoo, Shein ou Asos. Grâce au digital, ces enseignes touchent une cible plus large et sont aujourd’hui partie intégrante du paysage de la mode.
Fast fashion : les impact de l’industrie textile sur l’environnement
L’industrie textile est la 2ème industrie la plus polluante au monde derrière celle du pétrole.
Les conséquences écologiques sont lourdes, par exemple :
Le polyester et son impact sur les eaux
Il s’agit de fibre synthétique dérivée du pétrole. Il est devenu la matière la plus utilisée par l’industrie textile. Il est particulièrement apprécié pour son élasticité, sa légèreté et sa capacité à évacuer facilement la transpiration.
Et pourtant, au lavage, des microfibres plastiques sont relâchées dans les cours d’eau, puis les océans. Chaque année l’équivalent de 50 milliards de bouteilles plastiques est rejeté en mer selon l’ADEME.
Pourquoi la mode pollue ? La culture du coton non-biologique
Le coton est la culture qui utilise le plus de pesticides. Elle ne couvre que 2,5 % de la surface agricole mondiale, mais consomme 11 % des pesticides. Aussi, elle exige beaucoup d’engrais chimiques. Ces derniers s’infiltrent dans les nappes phréatiques et encouragent la prolifération d’algues.
Enfin, elle nécessite des volumes d’eau considérables pour l’irrigation. A titre indicatif, la conception d’un jean nécessite 7500 litres d’eau, soit l’équivalent de 50 baignoires remplies.

Quels sont les problèmes de la mode ? L’empreinte carbone
Le bilan carbone du secteur de la mode est estimée à 1,2 milliard de tonnes de CO2, soit environ 2 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Si les tendances d’achat se poursuivent, cette part atteindra 26 % en 2050 !
Cette impressionnante augmentation s’explique notamment par l’utilisation croissante du polyester qui émet trois fois plus de CO2 que le coton. Et, évidemment le transport de marchandise : une paire de jeans peut ainsi parcourir jusqu’à 65 000 km avant d’arriver sur son lieu de vente.
La production de fast fashion se fait en majorité dans des pays où les minima sociaux ne sont pas respectés : absence de contrat, absence d’horaires, salaires anormalement bas, bâtiments insalubres, travail des enfants.
Par exemple, sur un t-shirt vendu à 29€, les ouvriers au Bangladesh ne gagnent que 18 centimes (source Ethique sur l’étiquette).
Dans les usines de ces pays, les salaires sont maintenus bas voire souvent revus à la baisse : les marques imposent leurs conditions aux usines, ce qui amènent celles-ci à prendre des risques pour la santé et la sécurité des ouvriers.
L’opinion a été secouée et la conscience de certains consommateurs a été réveillée par plusieurs des conséquences directes d’une telle politique de ressources humaines :
- L’effondrement de l’usine Rana Plaza au Bangladesh en 2013. Les normes de sécurité n’étaient pas respectées et 1 129 personnes ont péri.
- Le traitement des habits avec des produits chimiques et des substances toxiques entraîne le risque de développer des maladies graves.
- Les appels à l’aide écrits sur des étiquettes de vêtements Primark en 2014.
- Récemment c’est la question des travailleurs forcés Ouïghours exploités par les marques Zara et Uniqlo qui ont secoué une partie de l’opinion. Sur ce dernier point, une enquête est en cours.
Fast fashion : Sur-produire pour mieux répondre à la sur-consommation
D’un côté, il ne faut pas ignorer la demande des consommateurs. 7 français sur 10 achètent régulièrement des vêtements. Parmi eux, 90% estiment que les vêtements participent de leur qualité de vie. En plus, avec des prix de plus en plus attractifs, les habits deviennent des produits de sur-consommation.
De l’autre côté, les marques surfent sur ces tendances. En effet, elles en profitent en renouvelant plusieurs fois par saison leur collection et en proposant régulièrement des prix soldés.
Elles jouent également sur les évènements tels que le Black Friday, ventes privées, soldes de fin de saison, etc. Ainsi, ces prix ultra bradés font croire aux consommateurs qu’ils font une super affaire et qu’ils achètent quelque chose dont ils ont réellement besoin.
Le risque aussi de ces prix mini c’est bien l’oubli de la valeur des choses. Une des conséquences de la fast fashion est de ne pas tenir compte intégralement la chaîne de production, du produit brut à la vente, ainsi que la signification du mot qualité.

De la fast fashion à la smart fashion : comment lutter contre le fast fashion ?
Même s’il est difficile d’envisager une révolution immédiate du côté des gros industriels, à notre échelle les individus peuvent faire bouger les lignes et consommer intelligemment.
- la seconde main : rendez-vous dans les friperies ou en ligne sur des plateformes telles que Vinted, Le Bon Coin, Vide Dressing, Vestiaire Collective, etc.
- la location de vêtements : plutôt que d’acheter une tenue que vous ne porterez qu’une fois, pourquoi ne pas passer par ce tout récent phénomène.
- l’innovation : de nouvelles applications émergent pour vous aider à exploiter tout le potentiel de votre dressing. Parce que nous avons tendance à toujours mettre les mêmes pièces et donc jeter ce que nous ne voyons plus dans nos commodes, l’innovation peut vous aider à y voir plus clair.
Enfin, entretenir vos vêtements, contrôler vos lavages en machine (basse température, produits écologiques) et s’orienter et vous informer sur la mode éthique vous aideront à avancer vers la smart fashion.
Fast fashion et mode éthique : livres, documentaires, reportages
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