Faso Soap : un savon anti-moustique pour lutter contre le paludisme
Gérard Niyondiko (Burundi) et Moctar Dembele (Burki Faso), deux étudiants de l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE) au Burkina Faso, ont mis au point le Faso Soap, un savon anti-moustique particulièrement innovant puisque susceptible de réduire la propagation du paludisme en Afrique.

L’Afrique est le continent le plus touché par la maladie puisqu’il concentre 90% des cas. Le paludisme y est même la première cause de mortalité, principalement chez les enfants où chaque année près d’un demi-million d’enfants de moins de 5 ans y succombent, soit un chaque minute.
La lutte contre la malaria est donc un enjeu majeur. La situation est d’autant plus préoccupante qu’une grande partie de la population africaine n’a pas accès aux produits répulsifs et aux moustiquaires, dont l’utilisation reste limitée, et que des résistances aux médicaments et insecticides commencent à apparaître.
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L’invention des deux étudiants représente donc une grande source d’espoir.
Ingrédients naturels
Le Faso Soap contient des ingrédients naturels (citronnelle, karité, herbes, etc.) issus des ressources locales et abondantes au Burkina Faso. Il ne nuit pas à l’environnement et peut sauver des milliers de vie, pas seulement au Burkina Faso.
Leur invention n’est pas qu’un simple répulsif naturel. Elle possède deux caractéristiques essentielles : d’une part, une capacité à repousser les moustiques par le parfum qu’il laisse sur la peau et, d’autre part, une capacité à lutter contre le virus à sa source grâce à un composant qui tue les larves empêchant leur prolifération dans les eaux stagnantes.
Ainsi, un geste simple du quotidien, comme se laver ou faire sa lessive avec ce savon, permettrait de réduire la propagation de la maladie.
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Le coût
L’autre avantage du Faso Soap est son coût très faible. Ce savon est conçu pour être accessible à tous, en particulier aux populations et pays pauvres, principales victimes du paludisme. Alors que le traitement coûte cher, un pain de savon SOAP revient à 0,59 dollars, le même prix qu’un savon normal.
Les créateurs recherchaient une solution simple et abordable pour les plus pauvres dans la mesure où 46 % de la population vit sous le seuil de pauvreté au Burkina-Faso.
Le Faso Soap constitue donc une alternative aux produits anti-moustiques traditionnels, souvent toxiques pour l’environnement ou à l’usage limité dans le temps et l’espace, et une source d’espoir dans un contexte où la prévention est appelée à jouer un rôle grandissant en raison des résistances.
Les recherches sont donc prometteuses. Récemment, un vaccin anti-paludisme belge a d’ailleurs reçu l’avis positif de l’Agence européenne des médicaments (EMA), ouvrant la porte à son évaluation auprès de l’OMS.
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