L’étain, attention danger pour la santé et l’environnement
L’étain, c’était le service à café de la liste de mariage. Aujourd’hui, son image s’est quelque peu ternie : c’est une pollution marine qui intoxique poissons et coquillages.

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Étain : définition
L’étain est un métal assez rare de la croûte terrestre, issu des minerais de cassitérite. Au XVIIIème siècle, les Anglais exploitèrent les mines d’étain des Cornouailles (les îles Cassitérides) pour fabriquer des ustensiles en fer blanc, couverts, vaisselles et bassines.
Ensuite, les mines indonésiennes furent de grandes pourvoyeuses d’étain. Aujourd’hui, il provient des mines asiatiques (Indonésie, Chine, Malaisie), sud-américaines (Bolivie et Pérou), du Congo et de Russie.
En France, la mine de Saint-Renan en Bretagne a fermé en 1975.
Les propriétés de l’étain
Symbole de l’étain
L’étain, au symbole chimique « Sn », du latin « Stannum ».
Est-ce que l’étain s’oxyde ?
Il présente pour double avantage de très peu s’oxyder à l’air, et de ne pas créer d’éléments toxiques au contact des aliments. Il s’utilise sous forme d’alliages.
Ses principaux usages
Il est à l’origine de l’Age du bronze, période de la préhistoire où l’Homme découvre son alliage avec le cuivre.
Vaisselle en étain
Il servit non seulement à réaliser des statues, de la vaisselle (les fameux services à thé ou à café qui faisaient partie de la liste de mariage), mais aussi et par exemple, les tubes de peinture… et de dentifrice.
Autre usage, les instruments de musique : il donne une belle sonorité aux tuyaux des orgues, aux cloches des églises et aux cymbales.
Ce métal sert aussi à étamer le verre, pour réaliser des miroirs, les casseroles en cuivre pour éviter qu’elles ne s’oxydent. Et à souder les canalisations des robinetteries.
Au rayon alimentation, il a été toutes nos boîtes en fer blanc, l’emballage des plaques de chocolat et les capsules de certaines boisson. Aujourd’hui, il s’agit d’aluminium.

Est-ce que l’étain est toxique ?
La préoccupation du rôle sanitaire de l’étain est relativement récente : dans les années 50, ce métal a été expérimenté en traitement de de la furonculose, en raison de ses vertus anti-staphylococciques. Mais le résultat fut des intoxications, dont certaines mortelles.
La présence nuisible de l’étain dans l’eau du robinet était plutôt due au plomb avec lequel il forme un alliage, aujourd’hui interdit dans les canalisations dédiées à la consommation humaine.
Néanmoins, en 2018, le « programme national de bio surveillance » a démontré la quasi-omniprésence de l’étain dans notre environnement quotidien, via les tests effectués auprès d’une population de femmes enceintes : 91% des tests urinaires démontraient la présence d’étain dans l’organisme de celles-ci.
Or, l’étain est dangereux pour la santé, dès lors qu’il est en liaison avec un produit organique : le triéthylétain en étant la forme la plus toxique. Il est présent, par exemple, dans certaines peintures, dans bien des pesticides et plastiques.
L’effet sur la santé est immédiat (irritation des yeux, de la peau ou des muqueuses, mais aussi nausées, maux de tête) ou à long terme : atteinte du foie, du système immunitaire, des globules rouges, voire du cerveau.
Étain et environnement
Ce métal est présent dans les peintures pour bateaux, les « antifouling paints » qui limitent la prolifération de la faune et flore marines sur leurs coques.
L’étude de ces organoétains – les tributyl (TBT) et triphénylétains (TPT) – a abouti en France en 1982, à leur interdiction pour les bateaux de moins de 25 mètres, au regard de leur concentration très élevée dans les marinas. La France a été pionnière en la matière, suivie par la Grande-Bretagne et les États-Unis. Depuis 1990, cette mesure a été adoptée au plan international.
Le bassin d’Arcachon en est un exemple éloquent : ces organoétains se retrouvant ensuite dans les sédiments, le bassin d’Arcachon était plus pollué que les ports de la Méditerranée (allez savoir, où l’on entretient moins bien la coque de son bateau). Résultat pour le bassin d’Arcachon, le retour de l’activité ostréicole, ni plus, ni moins !
La faune marine est aux premières loges, pour absorber ces substances toxiques : poissons (surtout le maquereau), moules, palourdes et calamars.
Et celui qui aime les plateaux de fruits de mer ? En soi, la concentration dans l’organisme ne semble pas suffisante, pour représenter un risque réel pour la santé. Le principal risque est pour la chaîne alimentaire, dès lors qu’elle est touchée à son premier maillon, le plancton.
Les études sont « work in progress ». Tout le problème vient du fait que les organoétains ne sont pas l’unique source de pollution environnementale, mais que celles-ci sont décidément multiples.
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