Le desmodium, la plante africaine du foie
Plante de la phytothérapie africaine, le desmodium est reconnu pour ses propriétés hépato-protectrices, mais aussi en cas d’allergie, au premier chef l’asthme.

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Quelle est cette plante ?
La phytothérapie africaine connaît deux grandes plantes pour soigner les affections hépatiques : le faux cotonnier (Cochlospermum tinctorium) qui est un rhizome de la région du Sahel, et surtout le desmodium (Desmodium adscendens) des régions plus humides.
Cette plante bisannuelle rampante et grimpante pousse en s’enroulant en l’occurrence autour des troncs des palmiers à huile : en Afrique de l’Ouest, du Sénégal au Cameroun. Son principe actif en est ses saponosides.
En France, l’intérêt porté au desmodium a débuté dans les années 1970, avec Dr Pierre Tubéry : son action par ailleurs parfois contestée au sein de son association toulousaine « Association Solidarité pour le Soutien aux Malades » n’a pas entamé l’intérêt pour cette plante.

Les bienfaits du desmodium
Cette plante économise les cellules du foie
En Afrique, cette plante sert à soigner ce que l’on appelle du terme générique de jaunisse (ou ictère). En tant que tel, le desmodium n’a pas d’action antivirale. Mais il empêche la destruction des cellules du foie.
C’est cette propriété qui est intéressante : cette plante médicinale permet d‘économiser le foie. Ainsi en cas d’hépatite A ou B, il ne détruit pas le virus, mais prémunit les cellules du foie de la destruction.
En cas de cancer, il est avéré que le desmodium aide à mieux supporter les effets toxiques d’une chimiothérapie : une prise deux jours avant, puis pendant une semaine après, en atténue voire supprime les nausées et vomissements.
Quand une cellule du foie est lésée, elle déverse dans la circulation sanguine des transaminases, qui sont des enzymes : des ALAT (alanine aminotransférases) qui sont les enzymes de cellules spécifiques au foie, et des ASAT (aspartate aminotransférases) qui sont ceux de cellules non spécifiques au foie, mais très présentes.
De la simple crise de foie à la séance de chimiothérapie en passant par les hépatites A et B, il est avéré que le desmodium régule le taux anormalement élevé de transaminases dans le sang, signe que la destruction des cellules correspondantes est moindre.
Or, les atteintes du foie ne concernent pas seulement les pathologies directes, mais aussi toutes les atteintes secondaires, telles que les maladies auto-immunes, celles-ci en très forte augmentation.
Autre certitude, le desmodium sert de cure de détox du foie en cas d’alcoolisme. Et peut aussi aider un fumeur qui a vraiment pris la décision d’arrêter.
Cette plante serait-elle un antihistaminique ?
Cela en est au stade de la Recherche, mais ce pourrait être une autre propriété intéressante du desmodium. Tout allergique aux crustacés ou à une autre substance l’a vécu un jour : à la moindre crevette dans son assiette, il n’a plus qu’à foncer aux Urgences, pendant que les autres convives continuent de manger les mêmes crevettes.
Une allergie est un bug : l’organisme a enregistré par erreur que les crevettes étaient une substance étrangère à détruire. Pour ce faire, il a développé un processus de défense particulier : la mise au point d’anticorps « IgE ». Ceux-ci veillent indûment : à la moindre crevette, ils déclenchent l’armada, les histamines. Sauf qu’il n’y a aucune substance nuisible à détruire. Au lieu de la crevette, c’est vous qui prenez l’attaque en pleine tête.
Particulièrement dans le cas de l’asthme bronchique, le desmodium annihilerait les effets des spasmogènes qui chaque printemps, provoquent des contractions pulmonaires à n’en plus pouvoir respirer, aux personnes allergiques au pollen.
Comment utiliser cette plante ?
Faire une cure…
En décoction, pas de souci : laissez infuser une quinzaine de minutes 10 g de desmodium pour un litre d’eau.
En gélule, le produit n’est pas forcément mauvais : mais en cas de trouble hépatique, la dose efficace est de 8 grammes par jour. Or, le desmodium est vendu en gélules de 350 milligrammes, ce qui fait pas mal de gélules à avaler pour obtenir une réelle efficacité.
Et consultez la médecine traditionnelle
Attention donc à ne pas vous imaginez que vous vous soigner alors que ce n’est pas le cas. De toute façon, en cas d’affection du foie, l’automédication est très modérément de mise : parlez plutôt à votre médecin du desmodium comme d’un complément naturel bienvenu.

Où le trouver ?
Le desmodium se trouve en herboristerie, soit sous sa forme naturelle (tiges et feuilles), soit sous forme de granules standardisées. Un site de diététique suisse semble avoir pignon sur internet.
En pharmacie, il faut encore patienter, car le desmodium n’est pas encore reconnu par la Pharmacopée française (la liste officielle des plantes ayant des vertus médicinales).
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