Santé au naturel

Dangers du saumon d’élevage norvégien, mythe ou réalité ?

Considéré comme un met de luxe, le saumon s’est démocratisé et se retrouve de plus en plus dans les assiettes des Français qui en sont très friands (2.3kg par an et par personne). Décrié ces derniers temps, taxé de dangereux pour l’homme et pour la planète, mais qu’en est-il vraiment ? Attachons nous aux faits.

Dangers du saumon d’élevage norvégien, mythe ou réalité ?

La Norvège est le premier pays producteur et exportateur de saumons au monde. Ce pays, à la géographie maritime, a une très forte tradition de la pêche, un de ses principaux leviers économiques. Si le saumon sauvage norvégien est très rare et réservé à quelques chanceux, le saumon d’élevage, lui, représente une production importante. Et les Français en sont les premiers consommateurs. Il est donc légitime de se demander dans quelles conditions sont élevés ces saumons ?

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Commençons par les fermes norvégiennes qui sont relativement peu nombreuses (moins de 650) et leur nombre décroit régulièrement. Cependant, comme la production augmente, c’est la capacité et donc la taille de ces fermes qui augmente.

Entre leur éclosion et leur abattage, il faut en moyenne 3 ans aux saumons pour se développer. Que se passe-t-il pendant ces 3 années ? D’abord, les saumons éclosent sur les côtes dans de l’eau douce et y restent 1 an, avant d’être transférés dans des fermes en pleine mer (dans de l’eau salé).

Chaque ferme contient des centaines de milliers de poissons, et leur taille s’adapte au volume des saumons. En effet, pour les saumons jeunes elle sera plus petite et pour les saumons plus gros, elle s’agrandit et abaisse les filets vers le fond de la mer.

Les saumons sont tués lorsqu’ils atteignent le poids attendu pour chaque marché, soit entre 4 et 5 kg pour la France, et jusqu’à 9 kg pour la Russie ou la Chine. Ils sont ensuite fumés et salés puis expédiés vers les pays clients.

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Dans les fermes, comment sont nourris les saumons ? Durant ces 3 ans, les saumons sont nourris à la farine de poissons. Elle est composée de 54% de farine de poissons (morceaux de poissons non commercialisés et poissons sauvages non exploités issus de la pêche), 30% d’huile végétale, 11% de pigment naturel, 3% de vitamines et minéraux, 2% de glucides, Ethoxyquine (conservateur).

Si cela a pu être le cas par le passé, les saumons ne sont plus traités aux antibiotiques sur un mode préventif. Il faut que la maladie soit avérée pour qu’ils reçoivent un tel traitement. Pour limiter l’usage des antibiotiques, les saumons sont vaccinés avant d’être mis en mer pour les immuniser contre les 5 maladies les plus courantes.

Les saumons sont aussi très souvent touchés par les poux de mer. Pour contrer ce parasite, les pisciculteurs utilisent une méthode naturelle et si cela ne suffit pas, ils auront recours aux pesticides (utilisation encadrée par les autorités). Autre précaution, les fermes sont régulièrement nettoyées afin de prévenir les problèmes sanitaires.



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En conclusion, du point de vue environnemental, cette activité n’est pas neutre pour la planète, notamment par la pollution qu’elle génère.

Pour l’homme, la consommation de poissons est globalement bénéfique (vitamine B12, D, acides gras, oméga 3, iode…), mais le saumon d’élevage comme tout poisson d’élevage conventionnel contient souvent des polluants, antibiotiques, pesticides… De plus, le saumon est un poisson gras de grande taille qui stocke plus facilement certains polluants.

Une solution pour être certain de manger sain, est de recourir aux saumons labellisés agriculture biologique « AB », qui certifie un poisson exempt de tout polluant. Même si ce mode d’élevage se développe en Norvège, il reste encore anecdotique avec seulement quelques milliers de tonnes.

Adeline

Née en 1983 dans le sud-ouest de la France, Adeline a grandi à la campagne avant de partir à Toulouse, puis Paris, pour poursuivre ses études. Diplômée en sciences de gestion, elle travaille en Allemagne et en Angleterre puis regagne Paris. A la naissance de son premier fils, elle décide de changer de vie professionnelle et de s’orienter vers un domaine qui a plus de sens pour elle, à savoir l’écologie et le développement durable. En 2013, elle rejoint Toutvert où elle peut s’exprimer par la plume sur des sujets de l’économie verte qui lui sont importants. Elle crée en parallèle une activité de conseils et sensibilisation au développement durable (www.environa.eu). En 2016, elle devient rédactrice en chef et responsable éditorial de Toutvert France.

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