Le cobalt est l’atome central de la vitamine B12 et nos batteries rechargeables de smartphones et voitures électriques. Or, il est principalement extrait dans des mines où les droits de l’enfant sont peu pris en compte. Nous sommes loin du beau bleu cobalt du verre vénitien de Murano.

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Le cobalt : définition
Le cobalt (symbole Co, numéro atomique 27) est un métal de transition naturel gris et dur, aux propriétés physiques proches de celles du fer.
Il est très résistant aux hautes températures (son point de fusion est de 1495 °C), à la corrosion. Et sert de catalyseur.
Le cobalt, sa couleur bleue
Ce métal a donné son bleu à la porcelaine de Saxe et au verre de Murano.
Qui a découvert le cobalt ?
Identifié par le chimiste suédois Georges Brandt, il doit son nom aux nains maléfiques – les Kobolds – des mines, dont le petit corps permettait tout de même de s’y hisser pour extraire le métal.
Le cobalt, un métal stratégique
En métallurgie presque toujours utilisé sous forme d’alliage (avec le fer et le nickel), le cobalt l’est dans les turbines à gaz, la fabrication d’alliages durs et non corrosifs, et les accumulateurs dont il augmente la densité d’énergie, la stabilité et la longévité.
Le cobalt pour les batteries de voiture
A ce dernier titre, c’est un métal stratégique, qui a participé de la révolution numérique (smartphones, tablettes, etc). Les batteries des voitures électriques au lithium-ion sont au cobalt, d’ici à la prochaine génération de batteries au sodium-ion.
Son rôle dans l’organisme humain
La vitamine B12
Il est l’atome central (ou colabamine) de la vitamine B12, à l’instar du fer qui est celui de l’atome d’hémoglobine. Le cobalt n’a pas d’autre fonction connue.
Dans l’organisme, la vitamine B12 a deux grandes fonctions, la production des globules rouges (qui servent au transport de l’oxygène par le sang depuis les poumons jusqu’aux tissus) et celle de la myéline (l’enveloppe qui protège les nerfs).
En quelles proportions ?
Cet oligo-élément essentiel est présent à dose infinitésimale dans l’organisme : de 80 à 300 µg, stockés dans les globules rouges, le plasma, le foie, les reins, la rate et le pancréas.
Quelles carences ?
Il n’y a pas de carence de cobalt en tant que telle scientifiquement démontrée, mais en vitamine B12, celle-ci étant susceptible d’entraîner une série de symptômes liés aux déficiences métaboliques correspondantes : fatigue, anémie macrocytaire (des globules rouges de grande taille), anorexie, etc.
Il n’y a pas non plus de recommandation de supplémentation, a fortiori de références nutritionnelles. En revanche, il y a des apports nutritionnels recommandés en vitamines B12, de l’ordre de 1 à 4 microns par jour, plus importants pour l’adolescent et la femme enceinte.
Les végétariens et végétaliens doivent également compléter leur alimentation par une supplémentation en vitamine B12.
Les utilisations du cobalt
Côté alimentation
La viande et les produits laitiers sont les plus riches en vitamine B12 et donc en cobalt : le foie d’agneau, de veau, de génisse, certains fromages (emmental camembert).
Côté mer, le maquereau et la sardine, les huîtres, en sont également riches.
Pour l’alimentation animale
Ce métal est couramment utilisé comme additif alimentaire pour les animaux d’élevage, afin de favoriser leur production de vitamine B12 qui sera ainsi présente dans la viande.
Il est également ajouté sous forme de chlorure de cobalt aux engrais destinés à certains sols dont les végétaux, trop pauvres en cobalt, risqueraient de provoquer de graves maladies chez les ruminants.
Pour la médecine
La cobaltothérapie est une forme de radiothérapie au cobalt radioactif 60, plus particulièrement utilisé pour les cancers de la tête et du cou, du sein, des membres : les rayons gamma du cobalt radioactif servent à détruire les cellules cancéreuses.
Quelle toxicité ?
Chez les buveurs de bière
Pour s’intoxiquer au cobalt, il faut en absorber des doses véritablement importantes.
Or, ce métal stabilise la mousse de la bière. Ainsi, dans les années 1960, les gros consommateurs de bière ont-ils présenté des cardiomyopathies (atteintes du muscle cardiaque) et une atteinte de la glande thyroïde.
L’extraction minière
Le milieu professionnel est le véritable risque de toxicité du cobalt, par inhalation : ce qui ne veut pas dire qu’il est inexistant, au regard des conditions de son extraction.
La République Démocratique du Congo est le premier pays producteur au monde (60% de la production mondiale), où des enfants « creuseurs » sont exploités. Décès par accident, mais aussi graves problèmes pulmonaires par inhalation, malformations congénitales, troubles oculaires.
Or, cette production mondiale est le quasi-monopole d’une entreprise chinoise, la Congo Dongfgang International Mining, qui approvisionne par exemple, Apple et Samsung.
La vraie toxicité du cobalt n’est donc pas notre hypothétique supplémentation personnelle, mais bien l’exploitation de ces milliers d’enfants pour notre appétence numérique.
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