Claustrophobie : tout ce qu’il faut savoir
Peur de prendre l’ascenseur, dans le meilleur des cas à en éperdument scruter les boutons lumineux signalant les différents étages jusqu’à ce que la porte s’ouvre enfin, le plus souvent à en avoir les mains moites et le cœur qui bat la chamade, à l’extrême à ne plus pouvoir respirer et à vous évanouir ? Vous n’êtes pas seul dans ce cas-là. Voici tout ce qu’il faut savoir sur la claustrophobie.

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Définition de la claustrophobie
Il n’est pas rare que les enfants aient peur du noir : cette forme de claustrophobie s’estompe en grandissant, même si certains adultes gardent la hantise du noir complet. D’ailleurs, la plupart des claustrophobies apparaissent à l’âge adulte.
Si l’on ne sait pas précisément pourquoi un individu devient claustrophobe et pas un autre, il existe néanmoins deux hypothèses : la première a trait à cette partie du cerveau qu’est l’amygdale et qui conditionne la peur ainsi que sa réponse, de combat ou de fuite. Il y a (ou aurait) une inadéquation entre le stimulus et la réaction disproportionnée.
L’autre hypothèse fait appel à une prédisposition de notre patrimoine génétique : pour sa survie sur Terre, l’être humain a pris conscience de certains dangers, et en garde quelques traces qu’il nous a transmises.

Autre cause évidente, un traumatisme : si vous avez vécu ou assisté à une agression dans le métro, cela peut engendrer une réaction de claustrophobie. Sauf que tous les claustros, loin s’en faut, n’ont pas vécu un tel événement.
Une certitude, en tous les cas, être claustro, c’est inverser les choses : vous croyez la situation dangereuse, parce qu’elle vous fait peur. Or, les autres personnes dans l’ascenseur, sont pourtant dans la même situation que vous, sans appréhension particulière, et ne sont pas forcément inconscient. D’ailleurs, avouez-le vous préférez prendre l’ascenseur accompagné plutôt que seul.
Ascenseur, métro, tunnel, et même passer une IRM
Dans l’environnement urbain, les occasions de ressentir votre claustrophobie ne manquent pas. Parmi les lieux de confinement de prédilection, l’ascenseur, le métro, des toilettes dont vous avez la hantise de pousser le verrou, un long couloir sans fenêtre, un tunnel (ah, le Tunnel sous la Manche), aller à la cave, dans un parking en sous-sol, prendre l’avion, et même, tenez, passer une IRM.
La claustrophobie et une phobie dite simple : tant que vous n’êtes pas en situation, vous ne vous sentez pas mal. L’agoraphobie est une phobie complexe : l’idée-même de vous retrouver en situation, vous fait vous sentir mal. Qu’à cela ne tienne, vous évitez la situation qui vous bloque : mais la technique de l’évitement a ses limites.
De fait, vous pouvez toujours prendre l’escalier au lieu de l’ascenseur (tout dépend du nombre d’étages), le ferry à la place de l’Eurostar, ne pas fermer à clefs les toilettes, envoyer quelqu’un d’autre à la cave. Mais si vous devez garer la voiture de service au parking et ensuite ressortir par l’ascenseur, prendre l’avion, ça se complique. Quant à l’IRM, difficile d’y envoyer le voisin à votre place.

L’inconvénient de la claustrophobie est qu’elle se transpose d’une situation à une autre : vous avez peur de l’ascenseur, puis du train, puis de toute situation de confinement. Vous pouvez éviter de passer vos vacances à faire de la spéléologie ou restez à l’extérieur du phare pendant que les autres grimpent voir la vue depuis là-haut, mais cela ne soignera pas votre claustrophobie, qui vous rattrapera dans une autre situation.
Quel traitement à la claustrophobie ?
Les anxiolytiques, un dépannage
Ceux qui ne supportent pas l’avion, surtout des longs courriers, ont volontiers recours à des anxiolytiques : en raison des distances, les stratégies d’évitement sont un peu compliquées. Et se retrouver enfermé pendant des heures alors qu’ils sont claustro n’est pas très confortable. Pire, quand ils se rendent dans les toilettes de l’avion : l’angoisse totale !
Simplement, la chimie dépanne le temps d’un vol, mais ne soigne pas. Or, ce qui est concevable le temps d’un vol, ne l’est pas pour prendre l’ascenseur : vous n’allez pas vous bourrer de chimie, à chaque fois que vous devez le prendre. Pareil pour le métro. Et quelle que soit la situation, en cas d’attaque de panique, les médicaments sont une aide, mais pas un soin.
Les thérapies cognitives et comportementales
Les thérapies cognitives et comportementales (TCC) sont la meilleure thérapie : elles servent à mettre en adéquation le cerveau et la mémoire, de façon à agir sur le souvenir (ancestral ou traumatique) qui provoque une telle panique.
Le processus est double : tout d’abord, mettre en adéquation le cerveau avec la mémoire. Au bout du compte, cette phase de la thérapie consiste à remettre de l’ordre dans la hiérarchie des inquiétudes.
L’autre phase procède un peu comme si vous soufriez d’une allergie : celle-ci est une réponse erronée de l’organisme à un danger inexistant. Le mécanisme physique est évidemment différent, mais la logique est la même : la désensibilisation.
Pour ce faire, deux techniques sont désormais possibles : la mise en situation réelle, ce qui est le cas avec l’ascenseur. Le thérapeute vous fait entrer dans l’ascenseur ouvert. Puis, au fur et à mesure, vous fait monter d’un étage, puis de deux. Vous découvrez que vous êtes capable de surmonter votre peur.
Ce qui est possible avec un ascenseur est plus compliqué, par exemple, avec un avion. D’où l’intérêt du recours aux techniques virtuelles. Ludiques, elles permettent d’affronter progressivement sa peur, pour la contrôler.
Avec l’une ou l’autre technique, votre cerveau finit par enregistrer qu’il n’y a pas de danger.
L’hypnose, pour recadrer les choses
La conscience décalée qu’est l’hypnose, permet quant à elle d’accepter sa peur, ce qui est le moyen d’en déceler l’origine. Une fois celle-ci discernée, l’hypnose permet d’adopter de nouveaux comportements face à sa claustrophobie.
Car, si l’on ne se débarrasse jamais totalement de sa claustrophobie, on peut aisément la contrôler. Mieux vaut, en tous les cas, l’admettre et chercher le moyen de la maîtriser. Cela épargne qu’elle devienne invalidante dans la vie de tous les jours. Et puis, une fois de plus, la phobie simple qu’est la claustrophobie peut se transporter sur d’autres terrains plus complexes, tels que la phobie sociale.
Et puis, faites simple : souvenez-vous que vous n’êtes pas seul au monde à être claustrophobe. Tout être humain a des angoisses.
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