Cire végétale : un trait d’union écologique entre bougies et cosmétiques
Vers la fin de la paraffine ?
Encore relativement méconnue, la cire végétale constitue une alternative saine, écoresponsable et entièrement végane aux cires animales et minérales. S’invitant dans nos bougies parfumées, elle possède bien d’autres applications, notamment en cosmétique. Enquête sur ces substances naturelles d’un nouveau genre.

Contenu
Des premiers pas de la bougie… à nos jours
Petite rétrospective historique pour mieux comprendre ! Lors de l’avènement de la bougie, les mèches tressées trempaient dans un mélange de graisses animales fondues : le suif. Combustible efficace, il souffrait cependant de nombreux inconvénients. Fournissant un éclairage médiocre, il émettait surtout des fumées noires particulièrement salissantes accompagnées de mauvaises odeurs. D’autres solutions ont donc dû être envisagées pour le remplacer.
La première substance à l’avoir détrôné est la cire d’abeille. Sécrétée par les abeilles à miel, plus précisément par leurs glandes cirières, cette cire animale sert principalement à bâtir les rayons des ruches. Il faut dire qu’elle ne manque pas d’atouts : inodore et de combustion naturellement lente et propre, elle a tôt fait de composer nos bougies parfumées. Toutefois, sa grande rareté se solde par des prix relativement élevés. Ce n’est pas un hasard si jadis, elle demeurait l’apanage des nobles et du clergé !
Il fallut donc encore se réinventer. Découverte dans le début des années 1800, la paraffine semble d’un coup tout résoudre. Peu coûteuse et très facile à travailler, elle représente une sacrée aubaine pour les fabricants de bougies… qui l’emploient encore de nos jours. Mais derrière cette image idéale se cache une réalité bien moins reluisante. En tant que dérivé du pétrole, la paraffine constitue une matière non renouvelable et non biodégradable. Un mauvais point pour la planète, donc, mais aussi pour notre santé : en brûlant, les cires de paraffine engendrent la formation de composés organiques volatils toxiques dans l’air ambiant. On y retrouve de l’acétone, du benzène et du toluène, des molécules aujourd’hui classées cancérogènes pour l’Homme.
Qu’est-ce que la cire végétale ?
Face à ces deux impasses, une troisième voie se dessine depuis peu : la cire végétale. Extraite de certains végétaux spécifiques (soja, colza…), elle s’affiche comme une matière combustible naturelle, peu raffinée et biodégradable. Elle est donc à la fois plus vertueuse pour l’environnement et plus sécuritaire pour ses utilisateurs.
Cire végétale : quels avantages ?
La cire végétale présente des avantages indéniables :
- elle est écologique en se dispensant de l’industrie pétrochimique ;
- elle présente un point de fusion relativement bas, gage d’une combustion prolongée ;
- elle ne produit aucune fumée noire ni trace de suie ;
- elle est inodore et ne dénature pas les parfums et fragrances contenus dans les bougies ;
- elle est dénuée de toxicité (si on se tourne vers une cire 100 % naturelle issue de végétaux cultivés sans produits phytosanitaires).
À noter : la cire végétale reste une cire « vivante » qui se démarque par une texture plus grasse. Il est donc normal de constater parfois des traces ou des bulles sur les contenants transparents des bougies, essentiellement dues aux variations de température.

Quel type de cire végétale pour bougie ?
Plusieurs espèces végétales peuvent être utilisées pour la fabrication de la cire. Dans le cas de la fabrication des bougies, trois d’entre elles sont particulièrement convoitées.
Cire végétale de soja
Le soja ne sert pas qu’à la confection du tofu. Une fois arrivées à maturation, ses graines produisent une huile qui subit une hydrogénation – c’est-à-dire une adjonction de molécule de dihydrogène. Cette réaction chimique donne naissance à une cire plus ou moins solide selon le contexte (température, choix de catalyseur…).
Son véritable point fort ? Sa combustion encore plus lente que celle de la paraffine et son caractère renouvelable. Dans un souci environnemental, choisissez une cire de soja garantie sans OGM, voire issue de l’agriculture biologique.
Cire végétale de colza
Par rapport au soja, la cire de colza possède une empreinte carbone moindre. Il reste cependant important de se tourner vers des cultures en rotation favorisant la régénération des sols – donc essentiellement européennes.
Fabriquée à partir d’huile de colza hydrogénée ou partiellement hydrogénée, elle est incolore et inodore. Elle se teinte d’ailleurs très facilement et répand idéalement les fragrances.
En revanche, elle craquelle facilement ce qui la rend plus difficile à façonner. Ses aspérités et marbrures confèrent toutefois aux bougies un côté très authentique.
Cire végétale de coco
La cire de coco s’obtient par hydrogénation de l’huile de coco. Arborant une belle couleur blanche, elle se mélange usuellement à d’autres cires pour la confection de bougies. Fondant rapidement, elle ne nécessite pas de phase de refroidissement ce qui réduit notablement le cycle de production.

Cire de palme : le mauvais élève
Souvent réservée à la fabrication de cierges ou de larges flambeaux, la cire de palme s’apprécie surtout pour la confection de bougies moulées présentant des détails très fins. Mais à l’instar de la controversée huile de palme, celle-ci entretient insidieusement le phénomène de déforestation qui sévit notamment en Indonésie. Ce n’est donc pas celle à privilégier quand on a la fibre écologique !
Cire végétale et cosmétique
Saviez-vous que la cire végétale peut également trouver sa place dans nos produits de beauté végans ? Celle-ci peut en effet à se substituer à la cire d’abeille pour stabiliser des émulsions, texturiser des crèmes ou solidifier des rouges à lèvres. Si la cire de soja intervient principalement dans les bougies de massage, d’autres ont une visée cosmétique plus marquée. Petit état des lieux !
Cire de jojoba
Vous avez forcément croisé l’huile de jojoba aux détours de votre rayon cosmétique préféré. Ce que vous ignorez peut-être, c’est qu’il s’agit d’une cire… naturellement à l’état liquide ! Appliquée en soin du visage, la cire de jojoba rééquilibre le pH de la peau et régule la production de sébum. Elle excelle également comme huile démaquillante.
Cire de riz
Tirée de l’enveloppe du grain et du germe des grains de riz, la cire de riz joue surtout le rôle de co-émulsifiant : dans un baume, elle gagne à être associée à d’autres huiles et beurres végétaux. Émolliente, elle adoucit remarquablement les formulations des crèmes et laits corporels en leur conférant une belle onctuosité.
Cire de carnauba
Se rapprochant très fortement de la cire d’abeille, la cire de carnauba provient des feuilles de Copernica cerifera, un palmier originaire du Brésil. Dotée d’un fort pouvoir filmogène, elle épaissit baumes et émulsions. Elle offre également aux rouges à lèvres une résistance à la chaleur, une plus grande dureté et une meilleure tenue. On la trouve aussi dans nos mascaras et crayons pour sublimer nos yeux !
Cire de candellila
Très dure et cassante, la cire de candellila émane quant à elle d’un arbuste nord-mexicain, Euphorbia cerifera. Se solidifiant très vite, elle apporte aux sticks une tenue parfaite tout en facilitant leur démoulage. Elle séduit également par son côté filmogène qui protège efficacement les lèvres abîmées.
Laissez un commentaire