Comme son nom l’indique, la « chasse à courre » ou vénerie a vocation à chasser les animaux rapides. Une spécificité française, qui monopolise au total 17 000 chiens de chasse. Focus sur le chien de chasse.
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Chaque année au mois de juin, se tient en Sologne (à Lamotte-Beuvron) le Games Fair, le Grand Prix des chiens de chasse, raout des plus beaux spécimen : 184 races font partie des chiens de chasse, du Golden Retriever au Teckel, en passant par l’épagneul breton et le braque d’Auvergne, mais aussi le chien à loutre.
Chien de chasse : quelles races ?
Chien de chasse ? La vénerie ou « chasse à courre, à cor et à cri » recourt aux races de chiens à l’odorat et à l’instinct prédateur développés.
Les chiens « courants » sont des chasseurs à part entière : ils sont aptes à poursuivre et à attraper le gibier. Les chiens d’« arrêt » ont un rôle de rabatteur : ils débusquent le gibier, et le rapporter une fois tué par le chasseur. Les chiens de rapport, eux, fourragent dans les broussailles et endroits improbables, voire n’hésitent pas à se jeter à l’eau pour rapporter la proie.
Certains chiens courants chassent à vue, ce qui était typiquement le cas du rapide lévrier, néanmoins interdit de chasse à courre en France depuis 1844. Les autres chiens, eux, chassent à l’odorat.
Les chiens de chasse courants représentent le gros de la meute : 112 races, toutes de grande taille ou moyenne. Ainsi le chien de Saint-Hubert, du nom du patron des chasseurs. Mais avant sa taille, il a été sélectionné pour son flair extraordinaire. A l’inverse, le basset fauve de Bretagne est un petit chien de chasse courant : il est parfaitement adapté aux lapins.
Au nombre de 39 races différentes, les chiens d’arrêt sont le braque, l’épagneul, et le griffon. Parmi la dizaine d’espèces de braques, près de la moitié sont françaises, dont le Braque d’Auvergne, également appelé le bleu d’Auvergne en raison de sa robe mouchetée évoquant le fromage.
Quant à l’épagneul breton, il est polyvalent : chien d’arrêt, de rapport, et excellent chien de compagnie.
Les chiens de lever ou de rapport sont, eux aussi, au nombre d’une trentaine de races différentes : le Retriever, Golden ou non, rapporte très bien le gibier. Il y a la version à poil court, le Labrador Retriever, ou bien à poil long, le Golden Retriever, les deux originaires de Grande-Bretagne.

Également chiens de rapport, les « broussailleux » qui ne reculent pas devant un fourré un peu dense ou un maquis marécageux. Sans compter ceux qui sautent dans un étang, tel le chien d’eau américain !
Quant aux Fox-terrier et au Teckel, leur petite taille en font d’excellents chasseurs du renard dans son terrier. De petits chiens aptes à lever le gibier aussi bien qu’à pêcher.
La chasse à courre, une pratique d’une époque révolue ?
Pour ou contre la chasse à courre, la polémique n’est pas close entre ses partisans et détracteurs. En novembre 2017, le ministre de l’écologie Nicolas Hulot déclarait dans le journal 20 Minutes, « souhaiter un débat de société sur la chasse à courre. »
Au mois de janvier 2018, 19 parlementaires rejoignaient l’initiative de proposition de loi du député Bastien Lachaud contre la chasse à courre.
Principal grief contre la vénerie, la cruauté : « La cruauté supposant une volonté délibérée de faire souffrir, cela n’a rien à voir avec la vénerie. (…) » Et de défendre la « position de marathonien » dans laquelle se retrouve l’animal : « Il y a une chose dont l’animal a parfaitement conscience, c’est la manière dont il est suivi. (…) Il va donc courir et soit il échappe, ce qui arrive plus de trois fois sur quatre, soit il ne peut plus échapper à cause de sa résistance physique. »
17 000 chiens pour une chasse pour moitié à pieds
L’image est celle de toute une horde à cheval, déboulant bride abattue au son du cor, contre une bête apeurée.
En forêt de Fontainebleau, haut-lieu de la vénerie depuis François 1er, mais aussi de Compiègne, dans le Sud-Ouest, les Vosges : en France, la chasse à courre à cours dans 70 départements sur 90 !
Ils sont 400 équipages, soit 100 000 veneurs et suiveurs. Parmi ces 400 équipages, 240 sont à pieds. Bien plus que de chevaux (6 000), la vénerie, ce sont d’abord des chiens, au nombre de 17 000.
De fait, en France, la chasse à courre concerne six animaux : le lapin, le lièvre, le renard, le cerf, le sanglier et le chevreuil. En réalité, la moitié concerne le lapin, le lièvre et le renard. Pas besoin d’être à cheval pour ces battues.
Chien de chasse : les besoins spécifiques
Prenez soin de votre auxiliaire de chasse
Cela se sait, certains chasseurs ne prennent aucun soin de leurs chiens. Entassés dans des chenils, ils ne sortent qu’à la saison de la chasse. Ceux mal en point sont abattus, ni plus, ni moins. Vous n’êtes évidemment pas de cette sorte de chasseurs.

La saison de la chasse a des dates officielles : entre le 15 septembre et le 31 mars. Or, si là encore, l’image est celle du chien en présence d’un sanglier blessé ou d’un blaireau acculé, les risques sont ailleurs.
Attention à ses pattes et aux épillets
Ces risques sont plutôt de l’ordre de celui du randonneur : votre chien va beaucoup gambader, en pleine nature. Première règle, ne part à la chasse qu’un chien qui a ses vaccins à jour.
Attention aux épillets : ce sont les épis qui se détachent de l’herbe séchée. Ils pénètrent sous la peau et dans les orifices du chien. Provoquant toutes sortes d’infections. Surtout si votre chien a le poil long, rasez-lui le poil des oreilles et des espaces interdigitaux. Et inspectez-lui toutes les cavités corporelles.
Soyez vigilants avec ses pattes : ses coussinets sont très sollicités. Assurez-vous qu’ils sont suffisamment durs pour supporter une longue journée, et vérifiez qu’ils n’aient pas de plaie. En ce cas, il existe des pommades antibiotiques. Si nécessaire, couper-lui les griffes et même l’ergot, avec une pince dédiée et sans le blesser.
Nourrissez-le bien : chaque heure de chasse correspond à un besoin énergétique de 10% en plus. Pour autant, ne multipliez pas les repas, augmentez les rations en maintenant le rythme habituel.
Votre chien aura soif : veillez-y tout particulièrement. Tout comme pour un sportif, faites-le boire une bonne heure avant l’effort, puis juste après. Ne lui permettez pas non plus de se ruer sur l’eau : pas plus d’un litre à un litre et demi, de manière à lui épargner les distorsions d’estomac.
Veiller à sa bonne hydratation est important pour qu’il ait moins la tentation de se désaltérer à des points d’eau stagnante. La « faune » d’une eau croupissante est bien plus dangereuse pour un chien qu’un sanglier : parasites intestinaux, mais aussi la leptospirose, bactérie transmise par l’urine des rongeurs, et qui entraîne une insuffisance rénale. Chez le chien, une insuffisance rénale est fatale.
Autres risques de la nature, une morsure de serpent dont un œdème à la face est symptomatique, ou le fait d’avoir avalé un crapaud : le venin de crapaud est toxique. Votre chien sera pris de vomissements et convulsions.
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