Le chardonneret élégant, un très joli petit maître-chanteur
Petit passereau au masque rouge, le chardonneret élégant a un air aimable et joyeux.

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Chardonneret élégant, présentation
Plus petit qu’un moineau (moins de vingt grammes), le chardonneret élégant (Carduelis carduelis) est une espèce commune d’Europe. Le chardonneret doit son nom à sa nourriture favorite qu’est le chardon. Entre son plumage et son chant, le chardonneret élégant a quelque chose de joyeux.
Son plumage bariolé forme une myriade de couleurs au moindre de ses mouvements.
Sa tête est rouge écarlate, cernée de blanc et noir, façon clown. Et ses ailes sont noires avec une large bande jaune vif. Quant à sa queue, elle est noire tachetée de blanc. Et son croupion est blanc. La femelle est à peine moins bariolée que le mâle : le rouge de sa tête ne dépasse pas le bord des yeux pour se prolonger par derrière, pas si facile à observer !
De la famille de passereaux des fringillidés, le chardonneret vit sans peine une quinzaine d’années. Votre jardin ne l’attire pas ? Celui-ci est bien trop entretenu ! Le chardonneret élégant aime les plantes de faible taille, mais tient son nom du chardon, qu’il prise avec les pissenlits et mauvaises herbes.
Chardonneret élégant, sa symbolique
A la vue du Christ souffrant sous sa couronne d’épines, le chardonneret élégant, le rouge-gorge et le pinson se seraient employés à retirer ces cruelles épines. Blessés, ils conservèrent des taches de sang divin, respectivement à la tête et à la gorge. Depuis, ils symbolisent en peinture, la Passion.
Le chardonneret est aussi associé au chardon, auquel il doit son nom : si l’on sait qu’il ne naît pas dedans, il s’en nourrit.
Chardonneret élégant, son chant
Le chant du chardonneret est un gazouillis qui mêle les « sticlitt » et les « didelitt ». Le chardonneret ne chante pas pour ne rien dire : son chant nuptial, en particulier, est important. S’il est anxieux, le chardonneret élégant émet alors un « èh-i » tout doux, qui peut se muer en « crrr » agressif.
Mais dans son répertoire, le chardonneret dispose aussi du chant d’autres oiseaux : il retient parfaitement ceux qu’il a entendus alors qu’il était un juvénile, et chante aussi comme une alouette ou une mésange.
Chardonneret élégant, mâle et femelle
Le chardonneret n’aime pas être dérangé pour se reproduire : très sociable, il en devient farouche. Et nidifie à la cime des arbres, arbres fruitiers, tilleuls, érables, voire haie dense. Et ne chôme pas : de mai à août, trois couvaisons peuvent avoir lieu.
La parade des chardonnerets est étonnante : le mâle bombe le dos et se tourne de gauche à droite, en étirant une aile ou la queue. Pour montrer son beau plumage ? Sans doute. En réponse, la femelle tourne son corps d’un côté, puis de l’autre. Une parade qui s’achève par l’offrande de nourriture du mâle à la femelle.
Au bout de quatorze jours de couvaison, les juvéniles naissent : le mâle se préoccupe autant que la femelle de les nourrir. Et au bout des deux semaines suivantes, voici ces petits chardonnerets autonomes. Différence avec l’adulte, le jeune chardonneret n’a pas encore la tête rouge écarlate.
Chardonneret élégant, quelle alimentation ?
Le chardonneret est un granivore : il se nourrit en priorité des graines de cardère sauvage, de chardon et de bardane, accessoirement de pissenlit et de séneçon, éventuellement d’orme, de pin et de bouleau. Au printemps, il peut se nourrir de bourgeons.
Exception à la règle, le chardonneret nourrit ses juvéniles d’insectes, pucerons et chenilles.
En hiver seulement et faute de mieux, il vient à une mangeoire : il aime les petites graines que sont les graines pour oiseaux (millet et mélange pour oiseaux forestiers) et cacahuètes.
Le chardonneret se nourrit en voletant d’une plante à l’autre, où il se suspend la tête en bas : cette acrobatie est plus facile pour attraper les graines, de son long bec rose effilé.
Le chardonneret élégant a aussi besoin de boire, ce qui est le cas de tous les granivores. Il profite d’un point d’eau pour également se baigner. C’est le meilleur moment pour l’observer.
Chardonneret élégant et migration
Le chardonneret est partiellement migrateur. Les chardonnerets du nord de l’Europe migrent de façon saisonnière vers les latitudes européennes modérées. Chaque hiver en France, la population de chardonnerets est donc plus nombreuse qu’aux autres saisons.
Le chardonneret élégant en hiver
En montagne, le chardonneret ne vit généralement pas au-dessus de 1400 mètres. Exceptions, après nidification, où on peut le rencontrer à plus de 2000 mètres d’altitude. Et le temps de migrer par les Alpes, où il franchit des cols de 3000 mètres. Destination des latitudes plus clémentes.
Photos de chardonneret élégant


Les différentes espèces
Au total, le chardonneret comprend quatorze sous-espèces. Les chardonnerets élégants orientaux que sont le caniceps et le subulata sont moins bariolés : ils n’ont pas la tête rouge, et le dessus du corps est d’un brun-gris assez pâle.
Le chardonneret parva, le chardonneret maghrébin
Le chardonneret parva se trouve au sud de l’Espagne et au Maghreb. Les couleurs de son plumage sont plus prononcées que celles du chardonneret d’Europe et surtout son chant est très réputé : une quinzaine de mélodies à son répertoire ! Des concours de chant de parva sont organisés. Avec les risques du métier, pour ce vrai maître-chanteur : il est braconné pour être revendu. Avec une limite pour ceux qui se livrent à ce commerce illégal : le parva, pas plus que le chardonneret élégant, ne se reproduit en captivité.
Le chardonneret élégant, protection
Le chardonneret élégant est une espèce protégée (Loi de la protection de la nature de 1976). En France et en Europe, sa population est stable, voire en augmentation. Mais ce beau petit oiseau qui chante si bien, était idéal pour mettre en cage : en le faisant se reproduire avec des canaris.
Au sud de la Méditerranée, le parva a moins de chance : il reste l’objet d’un commerce illégal, car juteux.
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