Chaque année, à la fin du mois d’octobre, il nous faut reculer les aiguilles de nos montres et ‘perdre’ ainsi une heure jusqu’au printemps prochain, date à laquelle nous retournons à l’heure solaire. Cette nuit fatidique sonne la fin officielle de l’automne et le début de la saison hivernale. Un rituel planétaire, puisque les Américains en font tout autant, début novembre.
‘Enfreindre’ les lois du monde de l’astronomie a une raison que nous connaissons tous : récupérer une heure de précieuse lumière (et chaleur) afin de réaliser des économies d’énergie. Mais sommes-nous vraiment certains que tout ceci entraîne réellement des économies ? Quels sont les effets négatifs induits par cette habile ‘manoeuvre’ ? Experts et opinion publique divergent totalement à ce sujet.
SUR LE MÊME THÈME : Efficacité énergétique : comment optimiser votre chauffage domestique
Il y a quelques mois, un article publié dans le National Geographic, influente revue scientifique américaine, exposait les résultats de diverses enquêtes menées aux États-Unis par des professeurs en écologie et en économie de l’université de Washington : selon eux, l’heure de lumière ainsi récupérée le soir est quasiment annulée par une consommation supplémentaire de ressources énergétiques au cours des premières heures de la matinée, quand l’éclairage naturel est plus faible.
L’analyse de Jeff Dowd du département américain de l’énergie est, elle, très différente : après enquête auprès de 67 entreprises américaines sur une période de 4 semaines, il estime que le changement horaire a permis d’économiser 0,5% des besoins énergétiques quotidiens au niveau national, pour un total de 1,300 milliard de Wattheure.
Au-delà des positions opposées et des données scientifiques recueillies par des experts, l’alternance heure d’été – heure d’hiver a des effets négatifs, objectifs et indéniables, sur la nature humaine, en particulier au niveau de la vie rurale, c’est-à-dire pour tous ceux qui travaillent dans un environnement naturel : appliquer de manière forcée un horaire diffèrent de celui prévue par la nature comporte effectivement des difficultés pratiques non négligeables.
ET AUSSI : Le chauffage au sol : ce que c’est et comment ça marche
Si les cycles biologiques de la vie des champs ne varient pas (on trait, on pioche, on irrigue toujours à la même heure), l’organisation pratique des activités à l’extérieur de l’exploitation doit être reprogrammée, en tenant compte de toutes les difficultés engendrées.
En outre se poserait un problème sanitaire, lié à tous les changements psycho-physiques provoqués par la perte du sommeil, le changement des habitudes alimentaires, ainsi qu’une relative ‘asynchronie’ entre les rythmes biologiques de l’organisme – qui ne comprend pas la nécessité de réaliser un tel changement en raison d’un changement astronomique qui n’existe pas – et ceux de la réalité environnante.
Sur ce plan là également, les experts s’opposent. Et pourtant, qui n’a pas déjà ‘expérimenté’ sur sa propre peau les petits (ou grands ?) troubles induits de la sorte par ce décalage horaire ?
En fait, que ce changement d’horaire constitue ou non une réelle économie d’énergie pour les caisses de l’Etat, beaucoup pense que cette heure d’hiver est un astucieux expédient pour obliger les citoyens à changer leurs habitudes de vie. Et vous, qu’en pensez-vous ?