Animaux sauvages

Chacal : pourquoi une si mauvaise réputation ?

Un nettoyeur écologique

Sa mauvaise réputation a précédé son arrivée chez nous : désormais présent sur le territoire français, le chacal est vu comme un éternel maraudeur, prompt à chaparder les troupeaux. Nullement mauvais signe, sa présence pourrait contribuer au nettoyage écologique.

Chacal : pourquoi une si mauvaise réputation ?

Chacal : description de cet animal

Avec ses origines communes aux autres carnivores africains, dont la hyène et le lycaon, le chacal évoque le renard par sa physionomie : de taille petite à moyenne (entre 70 et 85 cm pour 7 à 14 kg à l’âge adulte), il a le pelage ras de couleur fauve parsemé de gris et la queue courte. Il s’en distingue portant par ses oreilles arrondies et la couleur de ses pattes identique à celle de son pelage.




Dans son comportement et son mode de vie, cet est pourtant plus proche du loup, au regard duquel il est nettement plus petit mais a le museau plus pointu : monogame, le chacal vit en meute hiérarchisée. Il chasse seul ou en couple et se déplace beaucoup pour sa nourriture.

Quant à son hybridation, elle est avérée avec le chien domestique, seulement suspectée avec le loup gris.

Anubis pour l’éternité

Anubis, le dieu égyptien des funérailles et de la nécropole, à une tête de chacal. C’est lui qui introduisait les morts dans l’autre monde et participait à la pesée de leur cœur. En Afrique, son cri est le présage d’une mort imminente, ou bien sa peau et ses ongles sont de précieux grigris pour déjouer le mauvais sort. Au choix. Chez nous, son sort dépendra de son acceptabilité.

Chacal doré

Le chacal désigne de façon usuelle plusieurs espèces de la famille des canidés (canis aureus), dont le chacal doré est le plus commun.

Chacal à chabraque

Mais dans la plaine du Serengeti, à cheval sur le Kenya et la Tanzanie, le chacal à chabraque est le plus répandu.




Deux chacals se disputant à côté d'un cours d'eau
Un fort caractère pour se faire respecter !

Quel est le caractère du chacal ?

C’est un animal rusé comme le renard et rapide comme un chien de chasse ! Caractéristiques qui font de lui un excellent chasseur.

Il vit en couple ou en bande. C’est un animal monogame et fidèle jusqu’à la mort. Le chacal est territorial et ne supporte pas d’intrus sur son territoire.



Que mange un chacal ?

Cet animal a une réputation de charognard. Elle est partiellement vraie : il est plus charognard que la moyenne des canidés. Mais il se nourrit en priorité de petites proies : grenouilles, oiseaux, rongeurs, petits mammifères et insectes. A défaut de nourriture vivante, ce canidé se fait charognard, voire frugivore. Au pire, il survit plusieurs jours sans boire ni manger.

Un opportuniste

Sa nourriture dépend bien sûr de ce qu’il trouve. En Tanzanie, il s’attaque aux petits des gnous, en Namibie, il maraude près des otaries, également pour en prédater les petits. En Europe, cet animal a une préférence pour le lièvre d’Europe. A proximité des habitations humaines, il se tourne vers les élevages de volaille.

Quant aux carcasses d’animaux morts, il nettoie les restes de proies laissées par des prédateurs plus forts que lui.

Un excellent chasseur

Malgré sa relative petite taille, le chacal a les sens bien aiguisés pour la chasse. A même de parcourir des kilomètres, avec des pointes de vitesse à plus de 50 kms/h, il se sert de son odorat développé pour repérer de nuit les carcasses.

Pour capturer rongeurs et insectes, c’est son ouïe très fine, que cet animal utilise : il capture les rongeurs en effectuant son fameux “saut de souris”, un saut en l’air en retombant sur sa proie. Quant aux papillons et autres coléoptères, il les attrape au vol. Pour les oiseaux, il les repère de sa vue également excellente. Sitôt ces derniers posés, il les capture.

Deux jeunes chacals terminant les restes d'une carcasse
Un charognard, un opportuniste mais aussi un très bon chasseur !




« Avoir une haleine de chacal » : une insulte qui s’explique…

Avoir une haleine de chacal n’est pas un compliment. De fait, cet animal a mauvaise haleine, en raison de son alimentation carnivore et charognarde, qui ne lui laisse pas une odeur à la rose dans la gueule.

Le fameux cri du chacal

Avertir d’un danger ou rassembler la meute pour la chasse, la communication orale est importante chez cet animal. A noter que ces cris diffèrent d’une espèce à une autre :

  • le chacal à chabraque glapit,
  • le chacal doré hurle.

En réalité, les deux savent tout faire, hurlements perçants entrecoupés d’aboiements courts. Seul le chacal rayé est silencieux, se limitant à glapir et aboyer.

Chacal doré : son arrivée en France

En France, cet animal a été vu pour la première fois dans les Alpes françaises en 2017, puis en 2018 en Haute-Savoie, fin 2020 dans les Deux-Sèvres et dans les Bouches-du-Rhône.

En l’occurrence d’origine eurasiatique, ce canidé a pour la première fois été identifié en 1941 en Croatie, d’où il a effectué sa progression en se croisant au passage avec des chacals dorés grecs : la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie, puis en 2011 le nord de l’Italie et la Suisse.

L’arrivée du chacal en France n’est ni une invasion, ni un danger réel pour les troupeaux. L’expansion de son aire de répartition est tout simplement naturelle et au regard de sa proximité génétique avec le loup.

Quel est le statut du chacal ?

Espèce protégée en Italie, en Suisse et en Allemagne, ce canidé est en France une espèce ni protégée, ni chassable. Toute la question est celle de sa cohabitation d’une part avec le loup, le retour de celui-ci étant un facteur limitant de l’arrivée de celui-là, d’autre part avec le renard roux, ce dernier étant apprécié des agriculteurs pour éliminer les rongeurs.

Le rôle de nettoyeur écologique du chacal risque d’être mis en balance avec sa mauvaise réputation de prédateur de troupeaux.

Pascale

Née en 1960 à Dakar au Sénégal, Pascale est toujours un peu cet enfant qui a grandi au bord de la mer, même si elle vit aujourd’hui à Paris. Les obligations professionnelles de ses parents l’ont amené à voyager à travers le monde et à rejeter le matérialisme pour se concentrer sur l’humain. Quand elle arrive en France pour faire Sciences Po Paris, c’est un grand décalage qui l’attend. Elle conforte alors sa vision de la vie aux autres jeunes gens de son âge. Elle s’habitue à ce nouveau rythme, mais c’est la perpétuelle recherche du « reste du monde » qui la guide et la mène au journalisme. Elle découvre la radio, elle collabore d’ailleurs toujours à Radio Ethic, puis le média web. Ses domaines de prédilection : le sport, pour sa dimension d’échanges et partages, et l’écologie bien sûr. Elle la vit au quotidien en se déplaçant à bicyclette et trouvant toujours une astuce récup’ pour ne pas acheter neuf inutilement. Elle rejoint l’équipe de Toutvert.fr en 2016, dont elle devient rapidement un pilier central !

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