Animaux sauvages

Le cerf, un cas d’école de l’équilibre écologique d’un milieu

Majestueux cervidé de nos forêts

Faute de prédateurs naturels en quantité suffisante pour en juguler la population, le cerf exerce une réelle pression sur nos forêts. Un gestion qui diffère, selon les régions.

Le cerf, un cas d’école de l’équilibre écologique d’un milieu

Famille des cerfs

Le cerf élaphe est le plus grand cervidé de France, le deuxième d’Europe après l’élan : la famille des cervidés étant celle des mammifères sauvages ruminants ayant un nombre pair aux doigts et dont le mâle a des bois.




Avec le daim et le chevreuil, le cerf est le cervidé le plus répandu des forêts européennes.

Femelle, petits et jeune du cerf

On ne naît pas cerf, on le devient, il est :

  • un faon jusqu’à l’âge de 6 mois,
  • un hère entre 6 mois et un an au regard de son allure chétive,
  • un daguet l’année suivante, en référence aux deux petites cornes ou dagues qui lui poussent sur la tête.
  • Il est un cerf à partir de deux ans, sachant que le mâle atteint sa taille adulte au bout de sept à huit ans.

Quant à la femelle, qu’est la biche, elle est un faon la première année de sa vie, soit plus longtemps que le mâle. Ensuite, elle devient une bichette. A partir de deux ans, elle est une biche, atteignant sa taille adulte dès sa sixième année.

Mue du pelage

Cet animal a le pelage ras, qui vire du brun roussâtre l’été au gris-brun en hiver. Seuls les faons sont tachetés. Le cerf a aussi une tâche jaunâtre sur les fesses, qui remonte au-dessus de sa courte queue beige.

La mue commence au mois de septembre et dure jusqu’en décembre. Le mâle se revêt aussi d’une crinière. Il se défait de ce pelage hivernal à partir du mois de mai, en commençant par la tête. Là encore, la mue dure environ trois mois.




Le faon perd son pelage tacheté deux mois après sa naissance pour, à son tour, alterner entre pelage d’hiver et d’été.

Des mensurations variables

Il mesure environ 1,80 mètres de haut au niveau de la tête, entre 1,25 à 1,50 mètre de haut au garrot, pour un poids de 130 à 250 kg. Le dimorphisme sexuel est prononcé, la biche pesant entre 90 et 130 kg.

Mais ces mensurations sont variables, car liées à son habitat : tout dépend de la nourriture qu’il trouve et des distances qu’il parcourt pour ce faire selon les saisons. Ainsi, en moyenne l’ère de déplacement d’un cerf est de 500 à 1000 ha, de 300 à 500 ha pour la biche.



Jeune de cerf dans la végétation, bois raméfiés

Les bois ramifiés du cerf

Seul le mâle a des bois, qui pèsent environ un kilo (au maximum 3 kilos) et sont de forme variable, selon son âge et son état de santé. Mais le nombre de ramifications ou andouillers dépend de la richesse de son patrimoine génétique et de celle de son alimentation.

Chaque année, entre les mois de février et mai, l’animal perd ses bois, qui repoussent alors jusqu’à la fin août, pour atteindre leur taille maximale en automne à la période du rut. La surexcitation les fait alors labourer l’herbe à grands coups d’andouillers.

Quant au rituel de domination des mâles entre eux, il va de la manœuvre d’intimidation à l’affrontement sonore des bois qui s’entrechoquent, celui-ci pouvant occasionner des blessures parfois mortelles. Autre cas de figure, celui des bois de deux mâles qui s’entremêlent : faute à se décoincer, ils peuvent aussi mourir d’épuisement.

Cerf, son fameux brame

Attirer la femelle et intimider les autres mâles : le brame est son autre moyen de séduction et de domination. Il est caractéristique au point que certaines forêts ont des lieux d’observation pour assister au spectacle : c’est la cas de de forêt du domaine de Chambord, du Parc naturel régional de la Forêt d’Orient dans l’Aube. En forêt de Rambouillet, des guides vous emmènent sur site.

Brame du cerf dans la fraicheur de l'aube




La reproduction

Pour le cerf, se reproduire n’est pas de tout repos, la biche étant féconde une journée par an seulement. Raison pour laquelle le mâle est polygame, mais période de reproduction au cours de laquelle il perd une vingtaine de kilos. La gestation de la biche dure environ 225-245 jours, donnant naissance à un unique faon.

Son alimentation

L’automne est la saison où l’alimentation est la plus riche : il peut ainsi se remettre de ses efforts, grâce à la profusion de glands, faines, châtaignes.

Seulement voilà, cet herbivore engloutit une bonne dizaine de kilos de végétaux par jour, dont les jeunes pousses et l’écorce des arbres.

Son aire de répartition

En France, la population de cerfs est en augmentation : après avoir quadruplé en 25 ans (37 500 en 1985, 160 000 en 2010, 180 000 en 2020), cette augmentation s’infléchit quelque peu. Mais au total, il occupe 16 millions d’hectares répartis sur 83 départements, dont 7,4 millions d’hectares de forêts, soit 49 % du territoire boisé national (source : l’enquête du réseau « Ongulés sauvages ONCFS-FNC-FDC »).

Ses principales zones d’habitat sont les massifs forestiers de plaine et de basse altitude : sa forte augmentation d’effectifs s’est concentrée dans les massifs alpins et pyrénéens. Auparavant absent de la moitié sud de la France, il y est désormais également présent.

Une pression sur le milieu

Non seulement le cerf fait peut partie de la gastronomie française coutumière, mais les chasseurs ne sont pas toujours favorables à leur abattage : ainsi en Alsace, où ces derniers ont refusé de tirer sur des cerfs épuisés en fin d’hiver, afin d’en réguler la densité.

En même temps, en Seine-maritime, des troupeaux de bovins ont dû être abattus, après avoir été infectés par la tuberculose animale, par des cerfs.

Qui est le prédateur de la biche ?

Plus généralement, la bonne santé de la forêt et les populations de cerfs sont toute une question d’équilibre, celles des prédateurs naturels des cerfs et biches (le loup, le lynx et l’ours) n’étant pas à même de jouer ce rôle.

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Pascale

Née en 1960 à Dakar au Sénégal, Pascale est toujours un peu cet enfant qui a grandi au bord de la mer, même si elle vit aujourd’hui à Paris. Les obligations professionnelles de ses parents l’ont amené à voyager à travers le monde et à rejeter le matérialisme pour se concentrer sur l’humain. Quand elle arrive en France pour faire Sciences Po Paris, c’est un grand décalage qui l’attend. Elle conforte alors sa vision de la vie aux autres jeunes gens de son âge. Elle s’habitue à ce nouveau rythme, mais c’est la perpétuelle recherche du « reste du monde » qui la guide et la mène au journalisme. Elle découvre la radio, elle collabore d’ailleurs toujours à Radio Ethic, puis le média web. Ses domaines de prédilection : le sport, pour sa dimension d’échanges et partages, et l’écologie bien sûr. Elle la vit au quotidien en se déplaçant à bicyclette et trouvant toujours une astuce récup’ pour ne pas acheter neuf inutilement. Elle rejoint l’équipe de Toutvert.fr en 2016, dont elle devient rapidement un pilier central !

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