Allez savoir s’il ne nous survivra pas ! Le caméléon est un prédateur-né, qui suscite notre admiration. Ne l’adoptez pas n’importe comment.
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Présentation et description
Le caméléon est un reptile de la famille des sauriens, celle-ci regroupant les reptiles à quatre pattes : le caméléon, le lézard, l’iguane. En réalité, le caméléon est un lézard, de l’une des deux sous-familles de sauriens que sont les « Chamaeleonidaea », recensant les 200 espèces de caméléons. Signes caractéristiques, leurs célèbres changements de couleur, leurs yeux, leur langue, leur queue, leurs doigts.
Sur les deux cents espèces de caméléons existantes, une soixantaine est endémique de l’île de Madagascar : ce reptile aime les zones boisées et humides d’Afrique, d’Asie du sud, d’Europe pourvu qu’il ne fasse pas froid. Et le sud des Etats-Unis, où il a été introduit.
Quant à sa taille, il peut être XS (trente millimètres pour le Brookesia micra, le plus petit caméléon découvert en 2007, au nord de Madagascar) ou XL, avec les soixante-dix centimètres du Furcifer oustaleti, le géant de Madagascar.
Des yeux autonomes l’un de l’autre
Il a une vision à la fois à 360 degrés et dans deux directions différentes en même temps : chaque œil est mobile de façon indépendante l’un de l’autre. Si bien que ce reptile peut repérer une dizaine d’insectes à la fois à dix mètres de distance : ses yeux convergent alors ensemble avec netteté vers la proie choisie.
En revanche, le caméléon ne voit pas la nuit, ses yeux étant dépourvus de bâtonnets. C’est un lézard diurne.
Sa fameuse langue télescopique
Avec sa langue, un bébé caméléon est capable d’attraper un petit oiseau ! Deux fois plus longue que son corps, sa langue est protactile : enroulée dans sa bouche autour de son os hyoïde, elle se déroule en 1/25eme de seconde, à la vitesse de 20 à 97 km/ h selon les espèces. D’autant plus imparable, que cette langue est enduite d’un mucus quatre cent plus visqueux que la salive humaine.

Presque des mains
La supériorité du caméléon est qu’il n’a pas seulement deux, mais quatre mains : chacune de ses pattes est munie de cinq doigts, deux d’un côté et trois de l’autre, qui forment cette pince qui fut si précieuse à l’évolution humaine. Elle l’est au caméléon pour se mouvoir dans son milieu arboricole.
Quant à sa queue, elle lui sert à se stabiliser et à s’agripper dans les arbres. Tout de même moins longue que sa langue, elle mesure en moyenne entre un tiers et la moitié de son corps.
Seule faiblesse, il est à peu près sourd : pas d’oreille, ni tympan. Il ne détecte que les fréquences entre 200 et 600 Hz (contre de 30 à 20 000 Hz pour l’oreille humaine).
Le caméléon, ses célèbres changements de couleur
Ce reptile change de couleur de peau plus vite que nous de chemise : en vingt secondes ! Comment fait-il ? Sa peau dispose strates de cellules pigmentaires : des « chromatophores » qui lui donnent les bases de la palette de couleurs, noir, jaune, bleu et rouge.
Les chromatophores de l’épiderme du caméléon sont des « guanocytes », qui renvoient une couleur jaune si la luminosité est forte, bleue si elle est faible.
Entre le derme et l’épiderme, ces chromatophores sont des « iridocytes » qui, eux, sont riches en purine, qui contrôle l’intensité de la lumière et donne aux caméléons des couleurs différentes.
Last but not least, le derme du caméléon contient deux autres cellules pigmentaires, des « lipophores » rouge et jaune, et des mélanophores, qui sont la couche la plus profonde : riches en mélanine, elles reflètent la lumière bleue… et s’interpénètrent avec les lipophores pour donner d’autres couleurs.
La peau du caméléon est donc une véritable usine à couleurs, actionnée par son système nerveux. Le camouflage n’est qu’une des fonctions de ces couleurs changeantes. Son humeur en est le moteur : stress, appétence sexuelle, état de santé, communication avec ses congénères, les couleurs sont le langage corporel du caméléon.
Le port du casque n’est pas obligatoire, mais…
Presque tous les caméléons ont une proéminence sur le crâne, qui fait penser à un casque. Le Trioceros jacksonii a même des croens de trois centimètres. Et le calyptratus a une seule crête rigide. Mais ce n’est pas un signe distinctif, certains caméléons n’en n’ont pas.
Le caméléon, bébé
Pas plus grand que le doigt mais entièrement formé à la naissance, le bébé se débrouille seul : sitôt couvé (la majorité des caméléons sont ovipares), sa mère ne s’en occupe plus. Aucun sens de la fratrie non plus : le bébé caméléon est déjà très territorial, ses congénères sont des rivaux.
Le caméléon, nourriture
Sauterelles, criquets, grillons, araignées, mouches, blattes, ce reptile est un mangeur d’insectes. Il a une croissance rapide et aime une alimentation variée : ne jamais se contenter de lui donner des grillons, le caméléon étant capricieux, il risque de ne plus s’alimenter du tout.
Attention, les insecticides sont également toxiques pour cet animal : évitez de lui donner un insecte qui a succombé à de la pulvérisation. Les insectes aux couleurs vives ne sont pas non plus recommandés (coccinelle, etc).
Exception la règle, le caméléon casqué du Yémen est aussi un mangeur de végétaux. Mais là, il faut tester ses goûts, variables d’un caméléon à l’autre : endives, mâche, feuilles de moutarde, courgette. Et certaines salades (scarole). Prenez soin de les rincer, pour les débarrasser a minima des pesticides.
Lorsque votre caméléon est bébé, nourrissez-le « à volonté », puis réduisez les portions : dans la nature, il ne se nourrit jamais en permanence, ce n’est pas bon pour lui.
Au fait, est-ce qu’un caméléon boit ? Oui, il lèche des gouttes d’eau. Si bien que la solution est d’hydrater son terrarium en y pulvérisant de l’eau, en faisant attention de ne pas lui en projeter dans les yeux.

Les différentes espèces
Le caméléon calyptratus ou le casqué du Yemen
Ce très beau reptile est originaire du Yemen : il change facilement de couleurs. Classé en Annexe II de la Convention de Washington, il est autorisé à la détention, pourvu que vous déteniez le certificat certifiant de sa provenance.
Très territorial, ce reptile s’élève seul, dans un environnement qui doit impérativement respecter les températures de ses origines (35 degrés ne lui font pas peur, mais il supporte 20 degrés la nuit), l’hygrométrie qui lui est indispensable, et l’espace pour évoluer : au point qu’une volière est plus adaptée qu’un terrarium, pour évoluer au milieu de lianes à escalader.
Le caméléon commun, interdit d’en avoir
Attention à ne pas en détenir : seule espèce endémique de l’Europe, le caméléon commun (Chamaeleo chamaeleon) y est protégé. En France, en tous les cas, sa détention est interdite. Ce n’est pas le cas en Afrique du nord, dont certains touristes en rapportent des spécimens séchés comme porte-bonheur. D’un goût douteux.
Comment est-il ? Une trentaine de centimètres, et d’une couleur du brun au vert pâle, avec de petites tâches foncées. Il est capable de s’adapter à des environnements désertiques mais préfère un environnement arboricole, fait de pins maritimes.
Le caméléon, élevage
Un caméléon vit en moyenne cinq ans, à condition de respecter ses besoins. Sachez qu’un caméléon a horreur d’être manipulé et est sujet au stress (en particulier du bruit, de la présence d’autres animaux dans votre environnement). Il a besoin d’un terrarium spacieux et propre, bien exposé à la lumière, bien ventilé et bien hydraté.
Le caméléon a besoin de soins quotidiens : réfléchissez si vous partez souvent, qui va s’en occuper ? Si ces conditions sont remplies, sa compagnie colorée est magique.
Un caméléon à quel prix ?
Vous rêvez d’avoir un caméléon ? En animalerie, les caméléons se proposent à des tarifs dépendant de l’espèce : un caméléon du Yemen se vend environ cinquante euros, celui de Madagascar le triple. Les bébés et juvéniles sont également moins chers que les femelles adultes.
Le caméléon, son rôle écologique
Dans la nature, les caméléons soufrent de la destruction de leur habitat et du commerce illégal de certaines espèces. Si vous aimez les animaux (et même si vous ne les aimez pas), respectez la nature.
Pour en savoir plus
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