Animaux sauvages

Le bouquetin, le symbolique habitant du Parc de la Vanoise

Il n'est pas un chamois non plus !

Sa statue de bronze domine Pralognan-la-Vanoise : l’emblème du Parc national de la Vanoise avait justifié sa création. Le bouquetin a fait son retour dans le paysage alpin et pyrénéen, après avoir failli disparaître à cause de l’Homme. Partons à la découverte de ce magnifique animal.

Le bouquetin, le symbolique habitant du Parc de la Vanoise

Bouquetin et mouflon

Tous deux appartiennent à la famille des caprins, mais le bouquetin est cousin de la chèvre, le mouflon est parent du mouton.




Étymologiquement, il doit son nom à l’occitan « boc estanc », bouc au pied solide, ou à l’allemand « steinbock », bouc de rocher.

Il existe sept espèces de bouquetins, six du genre Capra (bouquetin des Alpes, de Nubie, du Caucase, des Pyrénées, d’Abyssinie, de Sibérie) et un du genre Naemorhedus (bouquetin du Népal).

Quelle est la différence entre un chamois et un bouquetin ?

Il n’est pas un chamois non plus ! Il se distingue de celui-ci par une robe à la couleur unie et de larges cornes avec des sortes de bourrelets.

Description de l’animal

Sa silhouette est caractéristique : le corps trapu, les pattes courtes, et des cornes immenses. Une physionomie qui, a priori, contraste avec son agilité extrême.

Le bouquetin a le poil court, brun clair en été, plus foncé et plus épais en hiver. Il a également une barbiche.




Ses sabots

Les sabots du bouquetin sont conçus pour l’escalade de haut-niveau : des ongles en corne bien dure, un coussinet de la plante antidérapant et amortisseur, et des talons munis d’ergots caoutchouteux qui lui servent à s’accrocher en descente.

Contrairement au chamois, le bouquetin peut aussi écarter les doigts, car il n’a pas de membrane interdigitale : ce qui lui permet de bien tenir les prises rocheuses.

Ses cornes

Les cornes du bouquetin dessinent sa silhouette : chez l’adulte, elles mesurent entre 70 et 90 cm et pèsent jusqu’à quinze kilos.



Ces cornes impressionnantes en forme de cimeterre se développent dès trois mois après la naissance et ne tombent jamais. Elles grandissent tout au long de la vie du bouquetin, avec un ralentissement au fur et à mesure qu’il vieillit.

Comment déterminer l’âge d’un bouquetin ?

A la racine de ces cornes, les bosses ou « bourrelets de parure » sont les stries de croissance de l’encornure. Adulte, elles permettent de connaître son âge.

Le bouquetin se sert de ses cornes pour se gratter, le dos ou les cuisses. Elles lui servent surtout dans le rituel du rut, qui se traduit par des chocs bruyants.

Les cornes de la femelle sont sans commune mesure plus petites : pas plus de vingt-cinq centimètres pour moins de 300 grammes, lisses et sans bosses. Mais pointues, elles sont aussi plus dangereuses.

Les cornes servent à déterminer le sexe du cabri : chez le jeune mâle, leur base est plus large et dotée de bosses.

La femelle du bouquetin

Elle s’appelle l’étagne, nom issue de « capara estaigna », la chèvre des rochers.




Le dimorphisme sexuel est important : l’étagne est bien plus petite que le mâle, avec 70 et 78 cm de hauteur au garrot pour 1m à 1,50m de long, et 35 à 50 kg. Mais ce sont surtout ses cornes, qui lui donnent une silhouette bien différente.

Comment s’appelle le bébé du bouquetin ?

Le jeune est nommé capri.

Dessin de bouquetin

Un animal majestueux
Un animal majestueux

 

Un corps puissant et musclé
Un corps puissant et musclé

Où vit le bouquetin ?

C’est un animal de haute montagne, où il vit dans les zones rocheuses et escarpées : couloirs, falaises et surplombs d’altitude. Contrairement au chamois, il aime les versants ensoleillés et évite la forêt.

En Europe, le bouquetin est présent dans les Alpes (entre 500 et 3000 mètres d’altitude), les Pyrénées, le Caucase. Mais on en trouve aussi en Afrique du Nord, dans la péninsule arabique et au Népal.

Cet animal établit son territoire sur une vingtaine de kilomètres carrés, qu’il divise en trois territoires correspondant à la nourriture selon les saisons. Il passe de l’un à l’autre par un corridor.

Pourquoi n’aime-t-il pas les couloirs enneigés ? Il s’épuise à s’y enfoncer, de sorte qu’il privilégie toujours un détour par les falaises. Si cela n’est pas possible, les bouquetins traversent le couloir en une file caractéristique, le suivant empruntant les traces du précédent.




Son alimentation

Cet animal est un ruminant, qui mange jusqu’à vingt kilos de végétaux par jour, graminées, pousses tendres, brindilles d’herbes et d’arbustes, genévrier, certains chardons. Bien qu’il les digère difficilement, il se nourrit aussi de lichen.

Il a aussi besoin de sel, qu’il trouve dans les schistes. Sinon, il chaparde les pierres à sel mises à disposition des troupeaux.

Le bouquetin boit très peu. Il se contente souvent de la rosée du matin, ou bien se désaltère sobrement dans une eau de flaque ou auprès de petits ruisseaux calmes, jamais de torrents.

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Son cycle de vie

Le bouquetin est un animal grégaire et polygame. Il semble gérer sa fécondité : là où les bouquetins sont nombreux, la femelle ne met bas que tous les deux ans. La période du rut dure de fin novembre à mi-janvier, selon une hiérarchie de mâle dominant et un rituel d’approche de la femelle.

Au bout d’une gestion de 165 à 170 jours, la femelle met bas un seul cabri, rarement deux. Dès le troisième jour, le cabri est apte à suivre sa mère, qui l’allaite tout l’hiver. Ce cabri sera à son tour mature sexuellement, selon les besoins du groupe, au bout d’un an et demi ou de trois ans.

Son cri

Le bouquetin émet une sorte de sifflement qui peut être confondue avec le piaillement d’oiseaux. Il lui sert de signal d’alerte, pour prévenir les autres membres de la harde.

Les espèces représentatives

Bouquetin des Alpes

Le bouquetin des Alpes (Capra ibex) est aujourd’hui protégé : très abondant jusqu’au XVIe, il a été victime de la chasse. Et n’a tenu qu’à la conservation de certains spécimens par le roi italien Victor-Emmanuel II, pour ne pas disparaître. C’est grâce à ces derniers, que le bouquetin des Alpes a pu être réintroduit en France et en Suisse.

Créée en 1963, le premier Parc national français qu’est la Vanoise était grandement défendu par la nécessité d’avoir un « parc à bouquetins de Savoie ».




Aujourd’hui, la Vanoise recense les effectifs de bouquetins des Alpes les plus importants, essentiellement dans la Val Chavière au sud-ouest, et dans le vallon de la Leisse qui mène au col de la Vanoise.

Bouquetin des Pyrénées ou d’Espagne

Le bouquetin ibérique est plus petit que celui des Alpes. Ses cornes sont également différentes, en forme de lyre caractéristique.

Du côté français des Pyrénées, ce bouquetin disparut dès 1910 de la vallée de Cauterets (dans le Parc national des Pyrénées), et en l’an 2000 dans le Parc national d’Ordesa et du Mont Perdu. Sa réintroduction date de 2014, via des spécimens espagnols.

Aujourd’hui, on compte quatre-vingt bouquetins dans le Parc national des Pyrénées et une soixantaine dans Parc naturel régional des Pyrénées Ariégeoises.

En Espagne, le bouquetin ibérique reste chassable, en France l’espèce est protégée.

Comportement du bouquetin

Vous souhaitez l’observer ?

Le bouquetin n’est pas très farouche : en cas de danger, il s’éloigne lentement, le tout sur ces falaises escarpées. Raisons pour lesquelles il a été la proie facile des chasseurs.

En randonnée, vous l’observerez d’autant mieux que vous ne le dérangerez pas : de tempérament calme, le bouquetin aime tranquillement se chauffer au soleil. Respectez-le en restant sur le sentier et en le regardant avec des jumelles.

Pour en savoir plus

La rédaction de Toutvert.fr vous invite à consulter les articles suivants :

Pascale

Née en 1960 à Dakar au Sénégal, Pascale est toujours un peu cet enfant qui a grandi au bord de la mer, même si elle vit aujourd’hui à Paris. Les obligations professionnelles de ses parents l’ont amené à voyager à travers le monde et à rejeter le matérialisme pour se concentrer sur l’humain. Quand elle arrive en France pour faire Sciences Po Paris, c’est un grand décalage qui l’attend. Elle conforte alors sa vision de la vie aux autres jeunes gens de son âge. Elle s’habitue à ce nouveau rythme, mais c’est la perpétuelle recherche du « reste du monde » qui la guide et la mène au journalisme. Elle découvre la radio, elle collabore d’ailleurs toujours à Radio Ethic, puis le média web. Ses domaines de prédilection : le sport, pour sa dimension d’échanges et partages, et l’écologie bien sûr. Elle la vit au quotidien en se déplaçant à bicyclette et trouvant toujours une astuce récup’ pour ne pas acheter neuf inutilement. Elle rejoint l’équipe de Toutvert.fr en 2016, dont elle devient rapidement un pilier central !

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