Le blaireau, ce petit nocturne plus utile qu’il n’y paraît
Pas grand-monde ne l’aime : il pue et fait des tas de galeries dans les sols. Quant à se faire traiter de blaireau, ce n’est pas un compliment. Et pourtant, le blaireau vaut bien mieux que cela !

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Le blaireau, présentation
Le blaireau, ce sont deux bandes noires qui lui rayent sa tête blanche jusqu’aux yeux. Impossible de se tromper : il est le seul comme ça. Ses deux oreilles et sa queue sont aussi serties d’un liséré blanc. Un ventre noir et le dos argenté : voilà pour sa fourrure.
Autre caractéristique, il appartient à la famille des mustélidés (qui comprend aussi la belette). Il en est même le plus gros spécimen : jusqu’à vingt kilos jusqu’à 90 centimètres de long (queue de vingt cm comprise). Signe familial ? Une odeur un brin musquée, volontairement lâchée via les glandes proches de son anus, histoire de maintenir un intrus en respect.
Le blaireau, ses griffes de creuseur de terrier
Il mène une vie de terrier : d’où son museau allongé de fouisseur. Quant à ses pattes, elles sont étonnantes : courtes de sept centimètres de long en moyenne, mais avec un pas qui peut mesurer 50 centimètres. Il allonge bigrement le pas !
Des pattes équipées de griffes non rétractiles. Cinq doigts par pattes, vingt griffes qui lui servent à creuser ses galeries de terriers. C’est un animal nocturne (ou crépusculaire), qui passe prudemment sa vie sous terre.
Là, il s’installe pour plusieurs générations : la chambre principale est située à environ trois mètres sous terre, et accessible par une galerie d’une dizaine de mètres, qui monte et descend avant d’y arriver.
Quant aux terriers communautaires, ils disposent de trois à dix entrées elles-mêmes distantes d’une vingtaine de mètres les unes des autres : chaque chambre impliquant autant de ramifications pour les rallier. Et sachant que les blaireaux creusent d’une génération à la suivante, parfois sur des siècles. On aurait dû les embaucher pour creuser les métros.
A noter que les empreintes de ses pattes ne montrent que quatre doigts, le plus petit ne marquant pas le sol.
Le blaireau, le cri
S’il est myope comme une taupe, le blaireau à l’ouïe très fine. Et communique avec une multitude de sons plus ou moins poétiques : le petit blaireau pousse des cris aigus comme ceux d’un chiot, une vraie marque d’affection.
La femelle émet des sons évoquant une poule d’eau. Et puis, tout le répertoire est décliné : reniflements, gémissements, grognements, cris voire hurlements.
Quand le mâle atteint le Nirvana, il ronronne… pendant, pas après.
Excrément de blaireau, des petites crottes très utiles
D’accord, les déjections du blaireau sont malodorantes. Mais l’odorat est son point fort. Et il est propre : la preuve, il ménage des latrines à l’extérieur de son terrier, appelées « pot à crottes ». Feriez-vous tout le trajet de galeries depuis la chambre principale jusqu’au sortir du terrier ? En proportion, cela fait un à deux kilomètres pour y aller.
Des latrines qui ne sont pas toujours situées à la sortie. Car ces déjections servent à marquer son territoire. Si bien qu’il faut faire quelques mètres de plus pour y arriver. Vraiment courageux, cet animal !
Que mange le blaireau : alimentation
Carnivore, cet animal se nourrit de lombrics, insectes, amphibiens, petits mammifères (campagnols et taupes), œufs d’oiseaux. Mais il n’oublie pas les légumes : champignons, bulbes de fruits, maïs, blé ou trèfle.
Tout dépend de la saison : s’il réduit son alimentation en hiver, au point de perdre trois kilos, le blaireau n’hibernent pas complètement.
Et se met ce qu’il trouve sous ses trente-quatre dents. Le blaireau est plus carnivore au printemps, pour faire le plein de protéines, et plus végétarien à la fin de l’été.
Quel est le nom de la femelle du blaireau
Pas de précipitation, il se reproduit à l’âge de deux ans : surtout en février-mars, mais, petite similitude avec l’Homme, cela peut le prendre toute l’année. La copulation est variable, d’un quart d’heure à une heure, le tout pour donner au bout de sept semaines, un à cinq petits blaireaux tout roses, aveugles et sans dent.
Un sur deux parviendra au stade adulte : sans sexisme à rebours, en espérant que ce soient des mâles, car 30% d’entre eux périssent chaque année. Il y a désormais surpopulation de femelles chez les blaireaux.
Et pour venir à notre question : la femelle s’appelle blairelle et ses bébés blaireautin.
Les espèces représentatives
Le blaireau américain
Signe d’opulence chez les Amérindiens, le blaireau d’Amérique (Taxidea taxus) est très ressemblant à son cousin européen, avec une fourrure tirant sur le jaune-chamois.
Ce blaireau américain est en butte aux mêmes difficultés : destruction de son habitat, mal vu par les éleveurs qui n’aiment pas ses entrées de terriers considérés comme des pièges à sabots, par les agriculteurs qui détestent ses chapardages, il représente un intérêt médiocre pour beaucoup de monde. Le pauvre !
Le blaireau est-il dangereux ?
Se raser avec le kit mousse-blaireau fait un peu vintage. Quant à se tailler des petites vestes dans de sa fourrure, pas top pour les narines.
Il reste que le blaireau a eu la mauvaise réputation d’être vecteur de la rage. Et on s’est rendu compte que l’on s’était trompé. Décidément, on en veut à cet animal !
En gros, le blaireau ne nous sert à rien : sauf qu’il sert encore de cible aux chasseurs. En même temps, ces derniers en sont les plus fins connaisseurs : ainsi le recensement de la population française de terriers de blaireaux a-t-elle été effectuée par eux. Alors, combien ? 17 257 terriers dont 14 744 habités. Avec une plus forte concentration des blaireaux sur un axe Bourgogne – Massif Central – Midi
-Pyrénées, avec cependant une bonne représentation dans le Calvados.
Le blaireau est-il utile ?
Oui ! Le blaireau fait partie des écosystèmes, car il est un prédateur des petits insectes qui nous ennuient. Plus de blaireaux, trop d’insectes. Cela vaut la peine de les laisser vivre.
Curiosités sur le blaireau
Le terme ‘blaireau’ indique aussi la brosse qui sert à étaler la crème à raser et aussi le pinceau utilisé par les peintres, parce qu’ils étaient en poil de blaireau.
Pourquoi dit-on ‘être un blaireau’ ? C’est un individu d’esprit étroit, obtus, limité. C’est aussi un nul. Il vient du jargon militaire.
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