Peut-être en avez-vous déjà croisés : des moutons en train de paître au pied d’un immeuble ou sur un espace public, et même de traverser la chaussée, sous la houlette bienveillante d’un berger urbain.
Contenu
- 1 Berger urbain et création d’emplois verts
- 2 Formation : comment devenir berger urbain ?
- 3 Les bergers et les moutons en ville
- 4 L’éco-pâturage
- 5 Bergers urbains, qui sont-ils ?
- 6 Berger urbain : le bénéfice pour la biodiversité
- 7 Les fameuses transhumances
- 8 Berger urbain : viande, laine et zénitude
- 9 Chiens de berger
Berger urbain et création d’emplois verts
C’est signe que le berger urbain n’est pas du tout un mouton à cinq pattes. Sa fiche métier figure désormais sur le site d’emploi public.fr : “Employé par une collectivité territoriale, commune, structure intercommunale, le berger urbain sait conduire un troupeau pour le mener d’un espace à l’autre. Il veille à la santé des animaux (approvisionnement en fourrage et en eau, hygiène, repérage de maladies, etc). Il entretient sa bergerie, lieu de repos des animaux, ainsi qu’un site pédagogique, où le berger urbain accueille des groupes d’enfants.”
Formation : comment devenir berger urbain ?
Le site d’emploi des collectivités territoriales précise en outre, que ce nouveau métier vert requiert des compétences telles qu’une expérience au sein d’associations qui font la promotion de l’agriculture urbaine, une forte compétence dans l’agriculture, un BTS agricole étant recommandé.
Des associations et organismes privés proposent aujourd’hui des formations au nouveau métier de berger urbain. Au programme : gestion du troupeau, méthodes d’écopâturage, notions de gestion d’entreprise et stages pratiques.
Les bergers et les moutons en ville
Au début du XXe siècle, nos arrières grands-parents connaissaient la présence de moutons à Pantin, Bobigny et dans le bois de Vincennes. Quant à la Grande Halle de la Villette, avant d’être un centre culturel et d’expositions scientifiques, elles étaient les abattoirs modernes voulus par le baron Haussmann, inaugurés en 1867 pour regrouper l’abattage quotidien de 23 000 moutons, dont les peaux étaient tannées à la Halle au cuir.

L’éco-pâturage
Berger urbain en région parisienne
En région parisienne, le retour des moutons se fait par l’éco-pâturage : dans la communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, les moutons servent de tondeuses sur pattes depuis 2012, l’expérience de Courdimanche ayant essaimé à Eragny, Jouy-le-Moutier et Cergy.
Berger urbain à Aubervilliers, IDF
En février 2020 à Aubervilliers, le centre de gérontologie Constance-Mazier a accueilli les moutons de la coopérative Les Bergers urbains, elle-même basée à Paris (XXe arrondissement) pour tondre sa pelouse. Une expérience de médiation animale réussie, les résidents retrouvant certains gestes grâce à la joie procurée par la présence des moutons. Étape suivante, la tonte des espaces verts d’un lycée de Seine Saint-Denis.
Clinamen, des bergers urbains dynamiques
Toujours à Aubervilliers, l’association Clinamen a inauguré dès 2012, la présence de treize moutons dans le jardin public du quartier des Docks de Paris, des “ Maine”, une race rustique qui s’est bien habituée à l’herbe exempte de produits phytosanitaires.
Comment aller le voir ? Prendre le métro, ligne 12, descendre au terminus “ Front Populaire-Aubervilliers”.
En Normandie aussi
En Normandie, après la première initiative de la commune de Varengeville-sur-Mer, Dieppe s’y est mise : les moutons de l’association Okotop entretient les douves du château de Dieppe, les alentours des immeubles, les hauts de falaises et les abords des établissements d’hébergement pour personnes âgées.
L’été dernier, ces moutons (et chèvres) ont même fait l’objet d’une exposition photographique sur l’esplanade du château.
Lyon : terre de bergers urbains
A Lyon, l’association La bergerie urbaine fait plus “bêêêle la ville”, en gérant au quotidien 100 000 m² de prairies de cinq communes de la Métropole Lyonnaise (Lyon/La Duchère, Bron, Villeurbanne, Saint Didier et Collonges au Mont d’or), avec 40 moutons de race vendéenne.
Objectifs : doubler le nombre de moutons d’ici à 2024… et fournir deux tonnes de viande de haute qualité et 415 kilos de laine.

Pour les entreprises et particuliers
Plusieurs structures proposent désormais le service de leurs moutons aux entreprises et même aux particuliers : ainsi d’ecomouton, “La tondeuse écologique et économique”, qui propose ses services aux collectivités, sites industriels, sièges sociaux d’entreprises, mais aussi du sur-mesure pour particuliers.
Parmi les entreprises faisant tondre leurs espaces verts par des moutons, Renault, la SNCF (uniquement pour ses gares de triage), RTE (Réseau de Transport d’Électricité) pour ses postes électriques, les grandes surfaces Systeme U dans l’ouest de la France.
Côté collectivités locales, le collectif des Bergers urbains est sous contrat avec Icade, filiale de la Banque des Territoires. Du sérieux !
Bergers urbains, qui sont-ils ?
Les “Bergers urbains” sont un collectif d’associés, tous formés aux techniques de paysannerie en ville, chacun étant responsable des partenariats qu’il noue et de la prestation de gestion paysanne des espaces verts qu’il leur propose.
Les “Bergers urbains” s’adjoignent aussi des collaborations ponctuelles de partenaires issus des milieux du paysage, de la géographie, de la communication, de l’édition, agronomique, orthophonie, conseil juridique, bergers, viticulteurs, paysans et éleveurs.
Berger urbain : le bénéfice pour la biodiversité
La présence des moutons n’est pas compatible avec les produits phytosanitaires, qui leur sont toxiques. Les moutons tassent moins le sol que des engins mécaniques, fertilisent le sol et attirent les insectes avec leurs excréments.
Non négligeable, la présence de moutons étonne et plaît au citadin, au point d’avoir été surnommés des “bêtes à sourire”. Ils sont un vecteur d’apaisement social et d’éveil au rôle de la biodiversité.
Les fameuses transhumances
C’est désormais devenu une tradition : chaque année à partir du printemps, les bergers urbains organisent désormais des transhumances de ville en ville. A chaque étape, des moutons sont laissés en pâture sur des terrains communaux.
Pour vous renseigner, consultez, par exemple, le site de la ferme d’Ecancourt ou celui de la petite transhumance du Grand Lyon.
Berger urbain : viande, laine et zénitude
Nourris en plein air et sans complément alimentaire, les moutons urbains fournissent une viande de qualité, et une laine transformée en produits 100% laine locale.
Quant au spectacle dans les rues, les moutons traversent toujours dans les clous, à une vitesse maximale de 2 kilomètres/H. De quoi inspirer le parisien, qui marche avec des pointes à 6km/H. Une leçon de zénitude.
Chiens de berger
Les races les plus populaires et leurs caractéristiques :