L’AVC : si vite arrivé
Chaque année en France, 150 000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral ou AVC. L’AVC est aujourd’hui la première cause de mortalité chez la femme, la troisième chez l’homme : avec une sensible augmentation des AVCs chez la femme de moins de 65 ans. Il est aussi la première cause de handicap chez l’adulte : au total, 500 000 personnes vivent avec les séquelles d’un AVC.

Contenu
AVC : Définition
L’accident vasculaire cérébral (AVC) ou « attaque cérébrale » est la perte soudaine de la fonction du cerveau, due à l’arrêt brutal de la circulation sanguine à l’intérieur du cerveau.
L’arrêt brutal de la circulation sanguine entraîne la mort des cellules cérébrales de la zone du cerveau touchée, par privation d’oxygène et de nutriments normalement apportés par la circulation sanguine.
Quels sont les différents types d’AVC?
Il existe deux types d’AVC, les AVCs ischémiques et les AVCs hémorragiques.
L’AVC ischémique
Dans le cas de l’ischémique (ou infarctus cérébral), une artère se bouche. L’ischémique représente 80% des AVC. La première cause de l’ischémique est l’athérosclérose : l’accumulation de cholestérol sous forme de plaque d’athérome sur la paroi des artères. Cette plaque d’athérome à la fois rétrécit le diamètre des artères au fur et à mesure qu’elle augmente de volume, se détache pour former un caillot qui vient obstruer une artère au niveau du cerveau.
Dans le cas de personnes souffrant de certains troubles cardiaques (fibrillation auriculaire), le caillot se forme loin, au niveau du cœur, pour rejoindre le cerveau via la circulation sanguine.
L’AVC hémorragique
Dans le cas de l’hémorragique, une artère se rompt. Les AVCs hémorragiques représentent 20% des AVCs. La première cause de l’AVC hémorragique est l’hypertension artérielle.
Les artères et le cerveau
Le cerveau est irrigué par quatre artères, les deux artères carotides internes et les deux artères vertébrales. Ces quatre artères sont reliées entre elles à la base du cerveau par le polygone de Willis. Celui-ci fonctionne comme une sécurité : si l’une des artères est déficiente, les trois autres la compensent.
Les symptômes de l’AVC
Le 15, le 112 et le 114
Un AVC est une urgence neurologique : il est impératif d’appeler sur le champ le 15 (le SAMU) ou le 112 (le numéro européen d’urgence). Ces numéros de téléphone sont opérationnels depuis un téléphone fixe ou mobile, celui-ci même bloqué ou dont vous n’avez pas payé le forfait. De la prise en charge précoce dépendent les chances de survie et/ ou la limitation des séquelles.
Pour les personnes ayant des difficultés à parler ou à entendre, le 114 est le numéro d’urgence qui permet d’envoyer des SMS 24h/24, 7 jours sur 7.
Comment reconnaître un début d’AVC?
Si l’un des symptômes suivants apparaît brutalement, vous devez immédiatement appeler le service d’urgence :
Au niveau de la tête et du visage
L’un des symptômes suivants doit impérativement vous alerter :
- Un engourdissement du visage (avec typiquement, une impossibilité à sourire)
- Une déformation ou une paralysie du visage (avec typiquement, la lèvre tombante d’un côté)
- Un trouble de l’élocution
- Un mal de tête violent et inhabituel, apparu soudainement
Au niveau de la vision
Un problème de vision même momentané, de l’un ou des deux yeux : baisse de la vue ou vision double, est également un symptôme qui doit vous faire immédiatement appeler les secours.
Au niveau des membres
L’un des trois symptômes suivants doit également vous faire réagir sans hésiter :
- L’engourdissement ou la faiblesse d’une jambe
- L’engourdissement ou la faiblesse d’un bras (impossibilité de le lever)
- La soudaine perte de l’équilibre en marchant.
Les symptômes de l’ischémie
Les trois symptômes suivants sont caractéristiques d’un AVC ischémique : un engourdissement du visage, une faiblesse d’un bras, des troubles d’élocution.
L’un de ces trois symptômes doit toujours alerter, même s’ils s’estompent au bout de quelques minutes : vous risquez très probablement de faire un AVC dans la semaine.
Les secours
En cas d’AVC (ou de suspicion), allongez la personne avec un oreiller sous la tête. Ne lui donnez pas à boire et à manger. Ne lui donnez pas non plus ses médicaments habituels, si elle en a. Notez l’heure de la première manifestation des symptômes.
Soyez clair, précis et calme avec les secours : à leur demande, donnez bien votre numéro de téléphone ainsi que tous les renseignements qu’ils vous demanderont (nom(s), adresse et code d’accès s’il y en a un, symptômes), obéissez scrupuleusement à leurs directives (éventuels gestes à pratiquer). Ne raccrochez jamais avant qu’ils ne vous l’aient demandé.

Que peut provoquer un AVC?
Les facteurs incontournables
Le risque augmente avec l’âge : après 50 ans chez l’homme, après 60 ans chez la femme. Les antécédents familiaux sont l’autre facteur de risques incontournable : un proche (père, mère, frère ou soeur) en a fait un avant 45 ans ; ou bien a eu une maladie cardiovasculaire avant 55 ans s’il est de sexe masculin, avant 65 ans s’il est de sexe féminin.
AVC et prévention
A partir d’un certain âge, le suivi par votre médecin traitant est important : celui-ci évalue vos facteurs de risque (âge, hypertension artérielle, cholestérol) et votre mode de vie (tabac, sport ou sédentarité, surpoids ou non).
Une meilleure hygiène de vie fait pleinement partie de la prévention (équilibre alimentaire, arrêt du tabac, modération de l’alcool, activité physique).
L’AVC chez la femme
Chez la femme, l’hypertension artérielle et la fibrillation auriculaire (la contraction anarchique des oreillettes) sont des facteurs de risque plus répandus que chez l’homme.
Quant au tabac, il se conjugue avec la contraception orale ou l’hormothérapie substitutive au moment de la ménopause, pour créer un facteur de risque, inexistant chez la femme non fumeuse.
Les séquelles d’un AVC
Les deux tiers des personnes qui ont été victimes d’un AVC ont des séquelles neurologiques importantes et invalidantes. Néanmoins, certaines parviennent à récupérer tout ou partie des fonctions atteintes, parfois au bout de plusieurs années. Toute la difficulté réside entre la soudaineté de l’AVC et la lenteur à récupérer
Les deux séquelles les plus fréquentes sont des troubles de l’équilibre et des troubles de la mémoire, les deux autres des paralysies totale ou partielle (on parle alors de parésie) d’un ou plusieurs membres et des troubles du langage. Mais il peut également engendrer des troubles sphinctériens et de l’érection.
On distingue également les séquelles visibles des séquelles invisibles
Quelles sont les conséquences visibles d’un AVC?
Ce sont les séquelles motrices et sensitives. Parallèlement au traitement médical pour prévenir une récidive, la rééducation est essentielle : elle stimule la plasticité du cerveau.
Celle-ci a un but double : inciter les réseaux de neurones intacts à compenser le rôle de ceux qui ont été détruits ; éviter les complications dues aux fonctions altérées.
Cette rééducation est adaptée au cas par cas, selon l’AVC (son siège dans le cerveau et son importance). Autant d’exercices basés sur la répétition et la diversité des exercices.
Handicaps invisibles
Troubles de l’attention, confusion, de troubles du calcul, de la mémoire, troubles du sommeil, voire dépression sont classiques de suite de cet accident.
Traitement d’un AVC
Dans tous les cas, le traitement fait appel à plusieurs spécialités du corps médical, neurologie, kinésithérapie, orthophonie, ergothérapie, voire nécessité d’appareillage. Cette rééducation débute dès l’hospitalisation en service de neurologie : elle dépend de la fatigue inhérente à un AVC.
La rééducation peut comprendre des techniques d’imagerie mentale, qui est l’évocation mentale d’un mouvement pour ensuit parvenir à le réaliser ; quant à la réalité virtuelle, elle se base sur la plasticité du cerveau : virtuellement placé dans une réalité quotidienne, le patient retrouve des gestes courants. Une technique qui devrait s’avérer très utile, pour surmonter l’appréhension face au monde extérieur (rue, magasins, etc).
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