L’athérosclérose, l’ennemi silencieux si répandu
Elle agit dangereusement comme le tartre dans un tuyau : l’athérosclérose est la maladie chronique des artères la plus répandue, sachant que les maladies cardio-vasculaires sont la première cause de mortalité en Occident.

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L’athérosclérose : définition
Du grec « athêré », bouillie, et « sklêros », dur, l’athérosclérose est due au dépôt de graisses sur la paroi interne des artères : au premier chef, le mauvais cholestérol (LDL). Or, l’athérosclérose n’est pas une destruction ponctuelle, mais une maladie chronique. En somme, un état des lieux.
La mauvaise graisse s’agglutine insidieusement jusqu’à former une plaque : l’athérome. Cette plaque d’athérome réduit la lumière (élasticité) et le diamètre (sténose) de l’artère, gênant le débit sanguin. Quand elle se détache, elle obstrue l’artère (thrombose), provoquant la mort par asphyxie, des cellules d’un organe.
Mais l’athérosclérose ne se «limite» pas à cette dangereuse réduction mécanique du diamètre des artères : en se fixant dessus, la plaque d’athérome détruit la pellicule de protection de la paroi interne de l’artère (l’endothélium), qui cesse d’être lisse : le sang en circule également moins bien.

Les étapes de formation de l’athérosclérose
L’athérosclérose est qualifiée de « bombe à retardement » et « d’ennemi silencieux» : elle est la cause plus de 100 000 infarctus et 150 000 AVC en France, représentant respectivement un tiers des causes de décès et la première cause de handicap.
Pendant des années asymptomatique, l’athérosclérose touche très majoritairement l’adulte, mais entame son processus de destruction parfois dès l’adolescence, voire l’enfance.
Comment s’installe-telle ? La pellicule ou endothélium qui recouvre la paroi interne (intima) d’une artère forme de petits plis qui captent les cellules graisseuses (appelées lipoprotéines, car formées de graisse et de protéines) : en fin de vie, ces cellules libèrent leur graisse, qui s’incruste dans ces plis.
La niche de la plaque d’athérome est ainsi formée qui peut alors grossir en agglomérant des fibrogènes, qui sont les protéines du sang qui servent à la coagulation, mais aussi du calcium, des plaquettes. Une vraie « bouillie » qui enclenche le cercle vicieux.
Une fois devenue solide, cette plaque d’athérome se détache et bouche l’artère, avec le risque vital d’irrémédiablement priver un organe d’oxygène : l’athérosclérose touche principalement l’aorte qui est l’artère-mère de toutes les autres, les artères coronaires (celles du cœur) et les artères cérébrales.
Mais l’athérosclérose peut aussi affecter les artères des membres inférieurs, au risque de rendre un membre invalide, et les artères digestives (ou mésentériques) et rénales, représentant également un risque vital.
Athérosclérose, les causes
Presque tous les adultes ont des plaques d’athérome, ce qui ne veut pas dire que tout le monde va faire un infarctus ou une AVC. L’âge, l’hérédité (les familles à cholestérol) et le sexe (les hommes sont plus exposés que les femmes) sont des facteurs dont nous ne sommes pas responsables.
L’athérosclérose se cumule avec le vieillissement des artères qu’est l’artériosclérose. Et forme un vrai cercle vicieux avec l’hypertension : celle-ci abîme les artères, formant un lit à athérosclérose, qui durcit les artères, facteur d’hypertension.
Mais nombre de facteurs connus de l’athérosclérose dépendent de notre mode de vie : sédentarité, surpoids, alimentation déséquilibrée (trop riche en graisse, et pauvre en fruits qui sont un protecteur des artères), alcool et surtout tabac. Quant au stress, il est aussi un facteur aggravant de l’athérosclérose.
Athérosclérose coronaire
Le muscle cardiaque ou myocarde est alimenté en oxygène par deux artères coronaires, celle de droite oxygénant la partie inférieure du cœur, celle de gauche se subdivisant en deux autres artères oxygénant respectivement les faces antérieure et postérieure du cœur.
L’angine de poitrine est l’insuffisante oxygénation du myocarde, par arthérosclérose : si elle est « stable », l’angine de poitrine gêne le muscle cardiaque après un effort, puis la situation se rétablit. Le risque est celui de l’angine de poitrine « instable » : la plaque d’athérome se détache et bouche la coronaire, c’est l’infarctus du myocarde, alors privé d’oxygène.
En cas d’angine de poitrine « stable », on ressent une douleur tolérable à la poitrine. En cas d’angine de poitrine « instable », la douleur brutale et intense donne l’impression que l’on va mourir. Elle se propage aussi à la mâchoire et au bras gauche. Pour l’entourage, un réflexe : appeler le Samu (15).
Athérosclérose cérébrale
On connaît les trois lettres : AVC, pour accident vasculaire cérébral. Les AVC touchent majoritairement les plus de 65 ans, dont la moitié gardent des séquelles : difficulté à parler ou à écrire, perte de mémoire, paralysie de certaines parties du corps. Tout dépend de la zone du cerveau touchée et de la rapidité d’intervention médicale.
La moitié des AVC sont dues à une thrombose cérébrale : une plaque d’athérome qui s’est formée au niveau d’une artère cérébrale. Mais un tiers des AVC est dû à une embolie cérébrale : le caillot s’est formé au niveau du cœur ou d’une carotide, et a été transporté jusqu’au cerveau par la circulation sanguine.
Athérosclérose carotidienne
L’athérosclérose carotidienne touche une personne sur dix à partir de 65 ans : avec le risque d’AVC et d’atteinte de la vue, les carotides alimentant à la fois le cerveau et la rétine.
Le dépistage se fait lors d’une visite de routine chez son médecin, à partir d’un certain âge, ou lors des contrôles de rigueur à la suite d’un accident cardiaque ou d’une AVC. Le risque est la thrombose ou l’embolie : dès lors que le rétrécissement d’une carotide est supérieur à 70%, la décision est prise d’opérer. Cette opération qui consiste à déboucher les carotides s’appelle l’endarteriectomie.

Athérosclérose des artères distales
L’athérosclérose des artères des membres inférieurs est ultra-sexiste : elle touche quatre fois plus d’hommes que de femmes. En cause, ceux qui ont été de grands fumeurs. Notez que les femmes fument désormais plus que les hommes.
Or, cette athérosclérose réduit drastiquement l’espérance de vie : l’artériopathie chronique oblitérante des membres inférieurs (AOMI) est dégénérative. Et réduit l’espérance de vie d’en moyenne dix années.
Athérosclérose et hygiène de vie
Mangez de l’ail vieilli, vos artères seront en bonne santé : d’accord, mais combien de kilos par jour ? Tout est donc affaire d’équilibre : le cholestérol, l’hypertension et le diabète sont le trio perdant de vos artères.
Un mode de vie équilibré et non sédentaire sont la meilleure prévention de vos artères. Sans omettre les contrôles de rigueur, à partir d’un certain âge.
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