L’art topiaire, si vous faisiez Versailles chez vous ?
La taille parfaite des jardins à la française
Les jardins de Versailles, ceux du château de Villandry, d’Eyrignac ou du château de Chenonceau sont autant d’emblèmes de cet art topiaire aujourd’hui symbolique du jardin à la française. Pourquoi ne pas essayer chez vous ?

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Art topiaire : définition
L’ars topiara, l’art du paysage, est l’art de tailler architecturalement les végétaux dans un but décoratif, selon des formes géométriques (boules, cubes, spirales, courbes), figuratives (animaux, personnages, objets) ou même des nuages (au Japon, l’art du Niwaki).
Cet art désigne autant le résultat esthétique que la maîtrise technique des jardiniers, capables de tailler certaines plantes au millimètre près, pour leur donner à chacune sa forme et à l’ensemble du jardin un aspect de véritable œuvre d’art.
Qui a inventé l’art topiaire ?
Du grec “topos”, le lieu, cet art est à l’origine la fresque apposée au mur de la maison grecque, tel qu’en témoigne « Le printemps » conservé au Musée archéologique d’Athènes (1500 av. J-C).
Les Grecs se sont eux-mêmes inspirés de l’Orient, du jardin d’Eden des Hébreux et du paradis de l’empire Perse. A Rome, l’élite puise à l’envi dans la civilisation hellène, y compris dans ses jardins.
Cicéron est le premier à donner un sens nouveau à cet art. Puis Pline le Jeune donne une description précise du buis taillé : « Devant le portique se trouve une promenade compartimentée par des buis (buxus) ; il y a aussi une plate-bande plantée de figures de bêtes ; et dans une prairie des buis dressés de mille façons en forme de lettres qui disent soit le nom du maître de maison (dominus), soit le nom du jardinier (artifex). »
Le jardinier d’ornement est alors aussi important que le maître des lieux. Un art disparu avec le Moyen-Age, qui retrouvera ses lettres de noblesses avec la Renaissance, à commencer par les demeures des Médicis à Florence, puis les jardins à la française des XVIIe et XVIIIe siècles.
Quelles plantes pour l’art topiaire ?
Les plantes les plus utilisées dans l’art de la topiaire sont le buis, l’if, le laurier, le cyprès, mais aussi l’olivier, l’oranger, et même le lierre qui permet de remplir des formes préfabriquées, par exemple d’animaux.
Art topiaire : le buis
Rustique, le buis est est la plante la plus utilisée pour réaliser cette taille, car son feuillage est compact, persistant, et composé de petites feuilles vert foncé. En outre, il pousse lentement, ce qui permet de lui conserver sa forme longtemps. L’essence la plus utilisée est le Buxus sempervirens. Seul bémol, le buis est sensible à certaines maladies cryptogamiques (Volutella buxi et Cylindrocladium buxicola), qui incitent à le cultiver pour des topiaires isolées plutôt que pour des haies ou bordures.
Art topiaire : l’if
L’if (Taxus baccata) est un conifère aux aiguilles longues et plates, d’un vert foncé. Il pousse également lentement et est doté d’une longévité exceptionnelle de plusieurs milliers d’années. L’if supporte le soleil comme l’ombre, un terrain calcaire ou légèrement acide et même la pollution. Il est privilégié pour les formes pyramidales, coniques ou en spirale.
Art topiaire : le houx crénelé
Le houx crénelé est un arbuste persistant originaire du Japon, aux petites feuilles ovales au bord crénelé. La variété “Convexa” a les feuilles très petites et convexes, qui semblent bombées, la “Blondie” a le feuillage vert clair à jaune, la “Golden Gem” a les feuilles dorées.
Art topiaire : le chèvrefeuille arbustif
Originaire de Chine, le chèvrefeuille arbustif (Lonicera nitida) a le feuillage qui ressemble à celui du buis, à la différence qu’il pousse rapidement pour atteindre facilement deux mètres de haut. Au printemps, le chèvrefeuille arbustif fleurit, avec de petits fleurs tubulaires blanc crème. Il résiste aussi à la pollution et s’adapte en ville, en pleine terre ou en pot.
Art topiaire : le troène
Touffu, le troène est un arbuste d’1m50 à 2 mètres de haut qui supporte bien la taille. Ses feuilles ovales sont persistantes ou semi-persistantes, il fleurit en petites fleurs blanches parfumées et a des fruits en forme de petites boules noires.
Comment tailler en art topiaire ?
L’art topiaire pour les débutants
Si vous faites vos premiers pas dans cette discipline, optez pour les formes géométriques, moins compliquées à réaliser. Privilégiez une essence à croissance rapide telle que le chèvrefeuille arbustif, qui vous permettra de corriger les erreurs de taille.
Art topiaire : comment faire dans son jardin ?
Art topiaire : les outils nécessaires
Munissez-vous d’une cisaille à main aux lames courtes (il en existe de plusieurs modèle, à lames ondulées pour le buis), indispensable à une taille précise, d’un sécateur (pour tailler là où la cisaille ne permet pas d’accéder), de ciseaux à gazon ou à bonsaï. Et d’un gabarit pour vous guider, soit un gabarit prêt à l’emploi (à trouver en jardinerie ou sur internet. Il suffit de faire pousser la plante à l’intérieur, puis de couper tout ce qui en dépasse), soit d’un gabarit DIY, un tuteur, fil de fer, grillage de poulailler ou même carton. N’oubliez pas la paire de gants pour vous protéger les mains.
Art topiaire : comment bien tailler ?
Pour tailler un arbuste en topiaire, on part toujours du sommet, puis on taille les côtés opposés de façon à bien établir la symétrie. Et on tourne autour du végétal en respectant bien les proportions.
Prenez régulièrement du recul pour envisager votre végétal dans son ensemble. Puis affinez votre taille jusqu’à obtenir la forme souhaitée.
Quand faut-il tailler ?
La fréquence de la taille dépend de l’essence d’arbuste choisie. Mais de façon générale, iI est conseillé de tailler entre mars et octobre, hors des périodes de gel.
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