Vive l’alpinisme !
L'art de gravir les montagnes, qui permet de découvrir un univers extra-ordinaire
L’alpinisme tient son nom des Alpes. Atteindre le sommet des montagnes eut d’abord une vocation scientifique, avant de devenir l’activité sportive d’endurance que l’on connaît.

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L’alpinisme, né au XIXe siècle
Le 8 août 1786, le médecin Michel Gabriel Paccard et le cristallier Jacques Balmat réalisent la toute première ascension du Mont-Blanc (4810m). Cette première est considérée comme l’acte de naissance de l’alpinisme.
En poche, car tel était le but, un baromètre et un thermomètre : avant le Mont-Blanc, l’ascension du Puy de Dôme en 1647 eut le même objectif, rééditer, cette fois au sommet des montagnes, l’expérience de Pascal en haut de la Tour Saint Jacques avec le baromètre de Torricelli.
Jusqu’alors et depuis le Moyen-Age, le sommet des montagnes était maudit : entre le danger et l’absence d’intérêt économique, quel intérêt ? Les montagnards étaient chasseurs de chamois ou cristalliers, à la recherche du quartz et de la rare anatase, celle-ci prisée pour la coloration en violet de certaines encres.
Les britanniques firent voler en éclat le thermomètre et le baromètre : portée sur le sport, la gentry profita du chemin de fer pour venir dans les Alpes, s’adonner à l’escalade sans autre motif que l’ascension des sommets. Le Mont-Blanc et l’ensemble du massif, les Grandes Jorasses, les Drus, les Écrins, en devinrent le point de mire, pour les anglais, mais aussi bien sûr les français, les suisses, les italiens.
En 1874, après que le Mont-Blanc soit devenu français par le rattachement en 1860 du duché de Savoie à la France, le Club Alpin Français est créé. Il est reconnu d’utilité publique dès 1882, pour ses actions destinées à « faciliter et propager la connaissance exacte des montagnes ».
Ainsi né au XIXe siècle, l’alpinisme continue de s’inventer au XXe siècle. En 2015, il est inscrit à l’inventaire du patrimoine immatériel français.
Les terrains de jeux s’étendent à l’Himalaya et à toutes les saisons. D’estival, il se fait hivernal : toujours ouvrir de nouvelles voies, y compris à la faculté d’adaptation du corps humain !
Entre exploits et trompes-la-mort : les alpinistes célèbres
L’activité fondatrice du CAF (Club Alpin Français) s’invente de nouveaux plaisirs : non plus uniquement grimper les mêmes sommets depuis la vallée, mais utiliser les techniques nouvelles pour ouvrir des voies jusqu’alors inaccessibles.
Ainsi, le 17 mars 1986, Jean-Marc Boivin enchaîne-t-il en moins de 24 heures l’ascension des « 4 Glorieuses » du massif du Mont-Blanc, réalisant en même temps la toute première ascension en solo de la voie Gian Carlo Grassi. Il finira sa descente en volant pendant 15 kilomètres en deltaplane jusqu’à Chamonix.
Le nom de ses premiers alpinistes est associé aux voies et sommets du monde : avant de devenir l’homme de confiance du général de Gaulle, le Résistant et chasseur alpin Maurice Herzog gravit en 1950 l’Annapurna (8000 m). Parmi les hommes de l’expédition, le trio de l’alpinisme français d’après-guerre, Gaston Rébuffat, Lionel Terray et Marcel Ichac.
Trois ans plus tard, plus haut, on ne pouvait pas : le néo-zélandais Edmund Hillary et le sherpa Tensing atteignent le toit du monde, l’Everest (8840m).
Mais les exploits n’ont pas trait à la seule altitude : en 1985, l’alpiniste Joe Simpson se fracture le genou dans la descente de la cordillère de Huayhuash au Pérou, puis se retrouve au-dessus du vide. En situation lui aussi périlleuse, son compagnon de cordée prend la décision de couper la corde. Joe Simpson parviendra à sortir de la crevasse dans laquelle il était tombé, en rampant pendant trois jours, la jambe cassée et sans nourriture.
Plusieurs sports en un seul
En tant qu’élément naturel à part entière, la montagne n’a que des spécificités pour le corps humain : l’air, moins pollué, se raréfie en oxygène. Et plus on progresse, plus la difficulté augmente. C’est proche du but, qu’elle est maximale, alors que l’organisme a déjà des journées d’effort dans les jambes.
Quel que soit le niveau auquel on pratique, le dépassement de soi, au physique et au mental, est le maître-mot : avec la redécouverte du sens des responsabilités, pour soi et pour les autres. Et la satisfaction d’avoir surmonté l’effort, alliée à la joie partagée de la majesté de la nature.
Un effort et un plaisir qui font travailler le système cardio-vasculaire et l’ensemble de l’appareil musculo-squelettique. L’alpinisme est très bon contre l’ostéoporose.
Et accessible à beaucoup, y compris, par exemple, aux personnes diabétiques. Et aux personnes souffrant de certains handicaps : l’exemple hors norme en fut l’alpiniste Eric Escoffier, devenu hémiplégique à 35% à la suite d’un accident de voiture, qui grimpa ensuite l’Himalaya.
Les principaux risques sont, bien sûr, l’accident et le mal des montagnes. L’alpinisme est synonyme de précautions : en permanence sollicités, les pieds doivent être bien chaussés, de manière à ne jamais souffrir. Et les chevilles maintenues pour ne pas se faire d’entorse.
Les yeux et la peau doivent être protégés du soleil, qui darde même lorsque ses rayons sont masqués par les nuages.
Le Mal des Montagnes
La barrière est celle des 2000 mètres : en deçà, 15% des alpinistes en souffrent. Au-delà, 50% ressentent les effets du manque d’oxygène, 60% à 4000 mètres : mal de tête, vertiges, nausées, difficulté à respirer et fatigue excessive.
Sensibilité à l’altitude ou ascension trop rapide qui n’a pas permis de s’acclimater : le MAM survient quatre à douze heures après. Si un antalgique et une nuit de repos ne sont d’aucun effet, la redescente est le meilleur traitement.
Pour éviter le MAM, il est conseiller aux novices de rester deux jours de suite à la même altitude. Et de ne jamais grimper plus de 300 mètres d’altitude toutes les 48 heures.
Au-delà de 5000 mètres, les risques majeurs du MAM n’épargnent aucune constitution : risque d’œdème pulmonaire, voire d’œdème cérébral. Mais rares sont les novices qui ainsi se lancent de façon inconsidérée.
Quel matériel ?
L’alpinisme s’apprend auprès de ceux qui savent : quelle montagne pour quel niveau d’aptitude, quelle est la météo, l’effort susceptible d’être demandé à chacun. Et l’apprentissage du matériel : cordes, mousquetons, piolets.
Si vous rejoignez une structure sérieuse, vous aurez l’effort et le plaisir, sans les risques. Naturellement, pour vos effets personnels, vous aurez fait un petit tour par la fameuse marque au sac vert, à l’effigie d’un vieux marcheur, muni de son sac à dos, son bâton de randonnée et, depuis 1986, d’une marguerite entre les dents.
La fleur, pour quoi faire ? A l’origine, le logo du Vieux Campeur affichait une pipe. Fumer n’est plus dans l’air du temps. Et puis, le directeur, le fils du fondateur du Vieux Campeur a, lui aussi, arrêté de fumer. Il reste le sac, signe de reconnaissance en refuge, de ceux qui viennent de passer une bonne journée à grimper en montagne.
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