L’agropastoralisme désigne une technique de production qui mêle agriculture et élevage. Pourquoi mélanger ces deux domaines ? Quels sont les atouts et les limites de l’agropastoralisme ? Découvrons-le ensemble dans cet article détaillé !
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Définition : un brin de terminologie
La plupart des gens sont à l’aise avec le terme « agriculture« . Il s’agit de l’aménagement de nos terres dans le but de produire des ressources utiles à notre survie.
Mais le « pastoralisme » reste une notion moins connue. Plutôt utilisé dans les sociétés rurales et primitives, ce mode d’élevage extensif se déroule dans des pâturages. La particularité du pastoralisme est le déplacement des troupeaux suivant les saisons (également appelé « transhumance« ).
L’agropastoralisme permet d’améliorer la culture agricole dans des zones difficiles grâce à la présence de bétail. Ces zones difficiles peuvent être des territoires montagneux, des sols peu fertiles, des zones semi-arides, des régions présentant des difficultés climatiques, etc.
Depuis plus d’un siècle, les évolutions technologiques sont telles que les activités agricoles et d’élevage se sont intensifiées. Ces deux activités se sont vraiment séparées et cela a engendré de nouveaux défis. Par exemple, l’intensification de la production agricole a conduit à un abandon des jachères pâturées entre deux mises en cultures.
Le non-sens dans cette initiative est que bien souvent les jachères ont été remplacées par des cultures fourragères destinées à être récoltées. Donc, non seulement la terre n’a pas le temps de se reposer, mais en plus elle ne bénéficie pas des apports nutritifs que procurent les animaux qui pâturent.
En conséquence, les terres agricoles perdent en fertilité. Du côté de l’élevage, la concentration des animaux engendre un surplus de matière organique qui peut provoquer des pollutions.
L’agropastoralisme en pratique
L’agropastoralisme bénéficie d’un regain de popularité alors que les méthodes de production intensive ont mauvaise presse.
L’agropastoralisme permet de reconquérir des terres agricoles délaissées car jugées trop contraignantes à cultiver.
Un exemple d’agropastoralisme réussi : la ferme de M. Jules
Localisation : la ferme de Monsieur Jules, Madagascar.

En 1987, Monsieur Jules a acheté un terrain de 40 ares pour cultiver des pommes de terre et du maïs. Il a également acquis deux vaches laitières et un taureau (pour la reproduction).
Aujourd’hui, il s’agit d’un des plus important agroéleveur de la région. Il cultive une quinzaine d’espaces végétales différentes sur 20 hectares. Il dispose de 14 vaches laitières et de quelques zébus, ainsi que de 3 truies faisant jusqu’à une vingtaine de petits (élevés pour la vente). Pour finir, il possède 200 poules pondeuses dont les œufs sont vendus à des collecteurs.
Au niveau de la production agricole, Monsieur Jules favorise les cultures vivrières (notamment maïs et riz). La production est destinée à sa famille et seuls les excédents sont vendus. Il y a également des cultures maraîchères : patate douce, taro, manioc. A ces productions, s’ajoutent celles des cultures fourragères comme le pennisetum ou le ray-grass.
Cet exemple concret est certes éloigné géographiquement, mais il est tout à fait applicable (avec des cultures adaptées) sous nos latitudes.
Quelles sont les interactions entre la production végétale et les animaux ?
- Les cultures fourragères sont destinées à nourrir les vaches.
- Les résidus de cultures (ex: paille de riz) complète les rations et servent de litière.
- Le maïs est une des composantes qui sert à nourrir les cochons, les poules et les vaches.
- Les déchets produits par les animaux sont collectés et servent d’engrais pour les cultures.
- Les zébus fournissent leur force de travail pour labourer les champs et pâturent les champs non cultivés.
On constate donc que ce système repose sur le bon sens et l’optimisation des ressources sans leur sur-exploitation !

Conclusion : l’agropastoralisme en deux mots
L’agropastoralisme permet d’améliorer la qualité de la terre des zones qui sont difficiles à cultiver. A cela s’ajoute une diversification de la production (production animale : viande, laine, cuir, etc.) qui permet un revenu supplémentaire pour les agriculteurs.
Cette méthode ne peut s’appliquer sur de grandes surfaces mais reste une technique efficace pour les petits producteurs.
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