Agriculture naturelle ou agriculture sauvage : la révolution d’un seul brin de paille
Le 'laisser faire' appliqué à la Nature
Découvrez une nouvelle pratique agricole qui consiste à « laisser faire le travail » le plus possible la nature, en se refusant d’intervenir : c’est l’agriculture naturelle, également appelée agriculture sauvage !

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L’agriculture sauvage, quand la ferme n’est pas cultivée
« Ma ferme n’est pas cultivée », n’eut de cesse de souligner Masanobu Fukuoka, insistant sur son côté contemplatif de la nature et partisan du moindre effort.
Il y a vingt ans déjà, ce petit homme, ainsi qu’il aimait à se présenter, assistait à la deuxième conférence internationale de la permaculture.
Son credo : cessez de dénaturer la nature, elle vous le rendra, passez à l’agriculture sauvage.
« Je n’utilise ni fertilisants, ni produits chimiques. De ce fait, on y trouve plein d’animaux et d’insectes » c’est ainsi que Fukuoka décrit sa ferme.
Le précurseur de la permaculture et de l’agriculture naturelle avait également l’habitude d’ironiser en affirmant ne lire que les livres qu’il avait écrits.
‘La révolution d’un seul brin de paille’ est désormais une référence, fruit de 50 ans d’expérience, dans sa ferme nippone sur l’île de Shikoku, où il avait préféré se retirer après ses doutes sur l’agriculture scientifique, lorsque ce microbiologiste travaillait à la direction de l’inspection des plantes, aux douanes de Yokohama.
Aujourd’hui, son discours sur l’agriculture sauvage trouve heureusement un écho auprès de chercheurs tels qu’en France, Claude et Lydie Bourguignon qui, après avoir quitté l’Inra, ont choisi de bifurquer pour réparer les sols devenus stériles, à force d’agriculture intensive.
Pas des outils pour travailler la terre
Cette méthode de culture est liée au principe de « non-faire » et elle a été développée il y a plus de 45 ans au Japon par Masanobu Fukuoka.
Dans son livre il résumait ainsi l’histoire agricole de l’Europe : de l’élevage pour la viande des rois, et des vignes pour le vin d’église. Si la terre est encore riche, le désert y progresse en sous-sol, cultiver est lié à la civilisation, là commence l’erreur.
Pour Fukuoka, le drame de l’agriculture intensive est l’outil : le labour détruit toute la vie du sol, sans rien apporter d’autre qu’une virile satisfaction à l’agriculteur, juché sur son tracteur. Quant à la hache, pourquoi brutalement amputer la nature ?
Les pesticides créent l’illusion de réparer le saccage, en l’achevant. Une désertification qui menace aujourd’hui le monde entier. Y compris les mauvaises herbes sont utiles : leur trop grande abondance est le signe que les espèces plantées ne sont pas adaptées au sol.
Les 4 principes de l’agriculture sauvage
A l’aune de son expérience et de travaux menés avec l’ONU, Fukuoka a énoncé les principes de base d’une agriculture sauvage ou naturelle.
Ni labour, ni élagage, ni désherbants destructeurs, ni engrais chimiques : au lieu de brutaliser la nature, respecter son équilibre est en soi parfait, pour obtenir de très hauts rendements.
Cette pratique se fonde notamment sur 4 principes, c’est-à-dire, pratiques à exclure plutôt que des conseils à expérimenter. Le seul travail à faire est lié aux actions utiles à la terre, et il ne se repose pas sur les machines.
- Ne jamais labourer ou retourner la terre
- Ne pas insérer de compost
- Ne jamais désherber
- Ne pas dépendre des produits chimiques
Le rôle de la paille
Fukuoka a exposé le rôle de la paille en hiver, d’où le titre de son ouvrage de référence.
Selon lui, répandre de la paille est une activité fondamentale pour faire pousser le riz et les céréales d’hiver.
La paille est crucial pour sa relation avec la fertilité et la protection contre les oiseaux: Elle aide à maintenir le sol humide et diminuir l’irrigation.
Pour se faire comprendre, Fukuoka rappelait que le Jardin d’Éden avait été conçu en sept jours, le septième pour se reposer.
Et d’expliquer qu’au lieu de vêtements, les Occidentaux feraient mieux d’envoyer des graines aux pays d’Afrique auxquels ils veulent venir en aide. Y compris dans le désert, la nature est capable de reprendre ses droits !
Panorama sur les alternatives agricoles :
- l’agriculture biodynamique
- la permaculture
- l’agroforesterie ou agriculture forestière
- l’hydroponie
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