Adrénaline, cessez de vous faire dépasser par les événements

La célèbre « hormone du stress »

By Pascale

Stress et Adrénaline : jeunne femme grimpant une falaise à mains nues

Réaction naturelle de l’organisme face à un stress aigu, la montée d’adrénaline est la seconde nature de ceux qui ont la sensation de ne pas maîtriser les choses. Un stress permanent hautement nuisible à la santé.

Définition de l’adrénaline

L’adrénaline (du latin “ad renes” , près du rein) ou épinéphrine (en grec « au-dessus du rein ») est la fameuse hormone du stress et des sensations fortes. Avec la dopamine et la noradrénaline, l’adrénaline fait partie de la famille des catécholamines qui ont un double rôle d’hormone et de neurotransmetteur.

Celle-ci fonctionne comme une décharge ponctuelle. En cas de stress tels que la peur ou la colère, l’organisme se met en état d’alerte face à cette agression : fight or flight, une réaction commune au règne animal.

Dessin de synapses rouge et bleues
Des liaisons dans le cerveau

Qu’est-ce qu’une poussée d’adrénaline ?

Le cerveau envoie alors un signal au centre des émotions situé à sa base qu’est l’hypothalamus, qui envoie à son tour un message nerveux aux glandes médullosurrénales : celles-ci sécrètent l’adrénaline, directement injectée dans la circulation sanguine.

L’adrénaline accélère alors la circulation du sang dans les muscles et le flux d’oxygène dans les poumons. Elle est hypertensive et vasoconstrictive (elle resserre les vaisseaux, à l’exception des artères coronaires et des artères des muscles du squelette qu’elle dilate).

Elle déclenche ainsi une série de réactions physiologiques en chaîne : accélération du rythme cardiaque et élévation de la pression artérielle, augmentation du rythme respiratoire avec plus grande consommation d’oxygène par le cerveau et les muscles, hausse de la glycémie, ralentissement de la digestion, dilatation des pupilles (mydriase), transpiration, rougeur au visage.

Cette montée d’adrénaline a un effet d’alerte : la mémoire est activée et le système immunitaire est stimulé.

Adrénaline : un médicament ?

L’adrénaline fait partie du kit de la médecine d’urgence : dans sa version synthétique, elle est utilisée en cas de choc anaphylactique qu’est le cas extrême de l’allergie, en cas d’arrêt cardiaque, mais également en association avec des produits anesthésiants.

Jeune jemme s'injectant à travers son jeans une dose d'adrénaline
Adrénaline injectable, pour un usage médical

Adrénaline, les accros des sports et sensations extrêmes !

Avez-vous eu envie de sauter en élastique ou en parachute ? Les sports extrêmes procurent une décharge d’adrénaline, suivie d’un épisode de bien-être que l’organisme ressent par compensation. L’une et l’autre peuvent rendre accros, avec le risque de reculer les limites pour les ressentir.

Mais sans être border line, la vitesse au ski comme en dévalant une pente à vélo vous a sans doute inoculé ce plaisir du stress, maîtrisé par votre agilité ou vos bons freins. Le tout est simplement de ne pas finir les quatre fers en l’air.

formation de parachutistes dans les airs
Sports et sensations extrêmes

Un stress sociétal permanent

Mais aujourd’hui, le risque est plutôt ailleurs : nous sommes plus nombreux à trépigner dans la queue d’un supermarché que de nous élancer du haut d’une falaise au bout d’un élastique.

Dans la vie quotidienne, trop de tensions sont sources de poussées d’adrénaline : la queue dans un magasin, les embouteillages, l’envahissement numérique (du maelström de mails au piratage), jusqu’à l’ascenseur qui ne parvient pas assez vite à votre étage.

Ces stress à répétition ne sont pas sans rappeler “L’Homme pressé” de Paul Morand, qui ne supporte pas l’attente, y compris la gestation de sa femme, qu’il prie d’accoucher deux mois avant le terme. Un roman de 1941 qui n’a pas vieilli.

L'homme pressé
Prix mis à jour le 5-12-2023 à 2:22 AM.

Quels sont les effets secondaires de l’adrénaline ?

Or, ce stress chronique est nuisible à la santé : biologiquement, l’organisme déclenche strictement le même processus qu’en cas de situation légitime de “fight or flight”, stress ou saut à l’élastique. Seulement, vous faites physiquement du sur-place dans la queue du supermarché ou face à vos mails.

Résultat, ces montées d’adrénaline à répétition sans activité physique épuisent l’organisme : la sécrétion d’adrénaline augmente la pression artérielle. Combinée à la sécrétion de cortisol, elle est source d’hypertension, d’obésité ou encore d’athérosclérose (l’épaississement des artères qui limite le flux sanguin).

En outre, ces poussées favorisent la synthèse des molécules inflammatoires, celles-ci augmentant l’arthrite et le vieillissement cérébral prématuré.

Parmi les pathologies liées à ce stress chronique d’ores et déjà répertoriées, l’inflammation du colon (colite), l’hypertension, l’épaississement des artères, le manque d’appétit sexuel chez les hommes, les cycles irréguliers chez la femme et certaines formes de diabète. Mais surtout, les risques cardio-vasculaires (Source : Society For Neuroscience & Société des Neurosciences).

Le danger de la surexposition à l’adrénaline

Selon les scientifiques, une exposition au stress chronique avant ou peu après la naissance réduirait le nombre de neurones et la taille du cerveau. Parmi les conséquences, une moindre résistance au stress…

Un profil-type ?

Les cadres ne sont pas le seuls exposés au risque de poussées chroniques d’adrénaline. Les métiers de caisse et de la restauration créent une sensation de travail jamais fini, qui expose à ce type de risque. Quant à la vie quotidienne, elle y prédispose, en milieu professionnel ou dans le cadre familial.

Au bout du compte, rendre du temps au temps dans la mesure du possible, se livrer à des activités qui vous plaisent et privilégient le calme ou permettent de se ressourcer, des exercices de relaxation, des séances de yoga, sont d’excellentes préventions contre le cercle vicieux de poussées d’adrénaline chronique.

Les crises d’angoisse

Si les poussées d’adrénaline sont répétées et liées à un sentiment de peur récurrent, il peut s’agir de crises d’angoisse. La consultation d’un psychothérapeute peut être nécessaire.

Dans tous les cas, et quelle que soit la vie que l’on mène, les poussées à tout bout de champ ne sont pas normales. Elles méritent de prêter attention à vie que l’on mène et à sa santé.

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